Que s’est-il passé pour que le corps d’un homme soit retrouvé par un groupe de touristes près de trente ans après sa disparition ? La fonte des glaces mon cher Watson !
C’est ainsi que débute le nouveau roman (noir) d’Arnaldur Indridason, auteur islandais, sans doute le plus lu dans le monde.
Ce que savait la nuit est une histoire difficile à transposer ailleurs qu’en Islande tellement tant de choses participent à l’histoire de ce pays, sa spécificité, le caractère de ses habitants et les conditions dans lesquelles vivent ces derniers.
Konrad est un ancien flic désormais à la retraite. Le corps retrouvé sur le glacier le renvoie a une enquête irrésolue qu’il avait lui-même menée, il y a donc trente ans de cela. Cette disparition avait envoyé en prison un homme que, certes, tout accusait mais qui continua de nier son crime jusqu’à son dernier souffle. D’ailleurs Konrad, venu écouter ses dernières paroles, est ressorti de l’entretien toujours aussi incertain quant à la culpabilité du mourant.
Alors débutent les méandres d'une nouvelle enquête, trente ans, répétons-le, après les faits. Konrad en collaboration plus ou moins suivie avec ses anciens collègues, interroge les personnes impliquées dans cette histoire alors que lui-même est en proie à des souvenirs impliquant sa vie personnelle.
C’est à pas comptés que l’on progresse au cœur des réminiscences de chacun. Le passé que recompose sous nos yeux Konrad nous enrichit sur la compréhension de ce pays violemment secoué par la crise économique de 2008.
Arnaldur Indridason est un incomparable sondeur d’âmes.
Son savoir-faire se déploie telle une mécanique précise, peu visible à l'image des glaciers dont nous déplorons nous aussi l’inéluctable fonte.
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