samedi 30 août 2014

Le saviez-vous? Réponse à la question de la semaine dernière

Question pour se tenir à la page: Quel est le titre du livre de John Green que les adolescents s'ARRRRACHENT depuis cet été et dont l'adaptation est sortie au cinéma le 20 Août? 
Indice pour les moins jeunes: sortez vos mouchoirs!
  

Nos étoiles contraires de John Green, éditions Nathan
Elu Meilleur roman par le Time Magazine, ce livre a connu un succès foudroyant durant l'été et marque désormais un tournant dans la littérature pour adolescents: 
après le monde de la magie avec Harry Potter 
puis des vampires avec la série des Twilight , 
nous voici revenus à la vraie vie avec ses moments de joie, de doutes, de pleurs,
 le tout bien évidemment vu à travers des yeux d'adolescents qui ne peuvent que passionnés.


Et rien d'autre de James SALTER

 Et rien d'autre de James SALTER aux éditions de l'Olivier, 22 euros.



Voici, pour cette année encore, le coup parfait: il est réalisé par les éditions de l'Olivier qui parviennent à damer le pion à tous leurs concurrents...

Lorsque ce n'est pas Franzen, Eugenides, Ford ou quelqu'un d'autre de la réserve exceptionnelle d'auteurs américains de l'écurie d'Olivier Cohen, voilà le doyen de la maison que peu ont lu (il n'a rien publié depuis une trentaine d'années) et qui s'impose sans discussion possible dès le mois d'août comme l'événement de la rentrée littéraire.

Et rien d'autre, "All that is" en anglais, expose l'itinéraire de Philip Bowman (que l'on peut très bien entendre en franglais comme "bel homme") qui apparaît à bord d'un navire de guerre dans le Pacifique, avec l'attitude indécise de la plupart des jeunes gens de son âge. Il s'épaissira peu à peu jusqu'à incarner l'archétype du séducteur intellectuel new-yorkais. Philip Bowman aura été auparavant marqué par un mariage raté qui lui servira tout au long de sa vie comme un repère, un phare signalant les écueils que sa relation avec les femmes pourrait rencontrer. En effet, ces dernières défileront dans sa vie avec de nombreux points d'extases au regard des quelques désagréments passagers que notre héros aura rencontrés.

Enid, Christine, Anet, Ann succombent tour à tour dans les bras de cet homme lancé dans une carrière confortable d'éditeur.
James Salter procède dans son écriture par des instantanés comparables aux épiphanies que James Joyce avait définies avant lui. Ainsi la vie de Philip Bowman s'apparente à un kaléidoscope, un palais des souvenirs où les pays, les villes, les hôtels, les maisons s'emboîtent et forment une histoire américaine ouverte sur le monde, une histoire new-yorkaise...

Tout n'est pas égal dans cet enfilage d'instants gracieux, la patte de James Salter produit un effet glissant, synthétique et virtuose, on le perçoit très bien quand il décrit l'histoire récente de l'Amérique. La guerre du Pacifique, du Vietnam, l'assassinat de Kennedy sont abordés sommairement mais avec conviction. Le milieu littéraire garde quant à lui tout son mystère, James Salter en propose quelques portraits mais il ne cherche pas à le réduire à des recettes, ni à des anecdotes. Le métier d'éditeur semble se dissoudre dans les voyages et les rencontres et sert de carte de visite à Bowman, cet homme délicieusement placide, nostalgique du seul moment où il se sentit un homme d'action, ses années de guerre...

samedi 23 août 2014

Le saviez-vous? Réponse à la question de la semaine dernière

Question facile de rentrée littéraire: Quels sont les titres des livres à paraître les 20 et 21 Août de:
- Amélie Nothomb
- David Foenkinos
- Grégoire Delacourt

 Et voici PETRONILLE d'Amélie Nothomb dont vous trouverez quelques mots plus bas
 CHARLOTTE de David Foenkinos qui retrace la vie de Charlotte Salomon, une artiste peintre au destin aussi tragique qu'exceptionnel
et ON NE VOYAIT QUE LE BONHEUR de Grégoire Delacourt où la valeur de la vie fait tourner les têtes.

Rencontres et dédicaces de la semaine

VENDREDI  29 AOUT

les éditions Bijoux de famille vont à la plage!
Pour ce grand événement elles seront accompagnées des auteurs du désormais célèbre recueil 4 histoires courtes
-Arnaud Cathrine 
 et Guillaume Trouillard
- Nathalie Bernard
- Jonathan Henault
(Hervé Le Corre étant retenu ailleurs)

Un après midi de rencontres, balades, lectures, dédicaces et apéritif se dessinera alors à travers Arcachon 
et nous serions ravis de vous compter parmi nous!



 Nous vous invitons ainsi à (re)découvrir ce projet éditorial à travers les lieux qui l'ont vu naître:
15h00: vernissage de l'exposition des originaux de Guillaume Trouillard 
à l'Hôtel Ville d'Hiver
15h30: départ de l'hôtel pour une balade commentée 
dans les rues de la Ville d'Hiver (et entre les pages des nouvelles)
16h00: rencontres et dédicaces à La Librairie Générale avec les auteurs présents
17h00: départ de la librairie: la petite troupe reprendra alors sa route 
le long de la côte pour rejoindre le Cub Pereire 
où vous serez conviés à prendre un apéritif bien mérité 
en compagnie des auteurs qui devraient se livrer à l'exercice toujours frappant de la lecture publique.


Pétronille d'Amélie NOTHOMB

Pétronille d'Amélie NOTHOMB chez Albin Michel, 16,50 euros.

Pétronille mais parce qu'elle pétille ! Voilà...
Ode véritable au Champagne dont les marques citées pourront apprécier la publicité gratuite offerte par l'auteur, Pétronille invite aussi à déambuler dans les coulisses de la vie d'un écrivain très célèbre.
Amélie Nothomb, que ce soit vrai ou faux peu importe, s'est mise en tête, il y a longtemps de cela, de trouver un compagnon ou une compagne de beuverie.
Une certaine Pétronille Fanto s'est révélée être une complice idéale. On reconnaîtra facilement derrière ce pseudo qui brille impeccablement, Stéphanie Hochet, l'auteur entre autre de Moutarde douce, une fréquentation de longue date d'Amélie Nothomb. Depuis précisément la réception d'une lettre écrite alors par une lectrice inconnue et admirative.
Le récit de cette amitié construite à coups de bulles de Champagne comporte de nombreuses scènes d"anthologie" qui fonctionnent plutôt bien. La boisson légère et enivrante convient à Amélie Nothomb qui sans creuser les affres de son existence, l'autofiction n'étant pas encore sa religion, se contente de dispenser avec élégance quelques leçons de vie encadrées par des auteurs vers lesquels son lectorat a peu de chance de se précipiter.
Mais bon, le millésime Nothomb 2014 se porte bien, il est fruité, charnu et onctueux mais ne tient hélas que peu de temps en bouche.

samedi 16 août 2014

Le saviez vous? réponse à la question de la semaine dernière

L'exposition Trente-six vues du Bassin d'Arcachon est à découvrir 
jusqu'au 31 Août à l'hôtel Ville d'Hiver. 
Elle rend hommage au Bordelais Jean-Paul Alaux (1876-1955) dont l'album intitulé Visions japonaises comprend douze estampes, toutes reproduites en couleurs, pour la première fois depuis leur création, 
dans l'étude que leur a consacré Christel Haffner Lance: Les visions japonaises de Jean-Paul Alaux une curiosité arcachonnaise, éditée par la Société Historique d'Arcachon.
A chacune de ces estampes sont attribués, par Jean-Paul Alaux lui-même, un numéro et un titre. 

Le thème porte sur les paysages du Bassin d'Arcachon, mais une dorade royale offre une belle surprise et un intrus s'est glissé dans la série... 
Quel est cet intrus?



C'est l'estampe n° 8, Mer bleue, 1912, reproduite en page 24 de l'ouvrage de Christel Haffner Lance 
et qui représente un paysage méditerranéen.
L'historienne de l'art a en effet retrouvé une carte postale ancienne dont l'artiste s'est directement inspiré et qui permet de localiser le site avec la plus grande précision: 
Saint-Raphaël, le Dramont et l'Ile d'Or vus de Boulouris

rencontre et dédicace de la semaine

 Dr. Maison, Antoine Mesnier, éditions Vents Salés, 19 euros

"En écrivant ces petites histoires sur mon blog, je passais du rire aux larmes : mon meilleur ami me demandant l'impossible, un voyou de grand chemin qui après m'avoir menacé de mort tombe dans mes bras, la petite fille qui s'endort pour toujours entre sa maman et moi, le transsexuel qui tente de me séduire ... et tous ces patients qui me donnent tant d'espoir et tant d'amour.
- Tu veux quoi pour Noël Antoine ?
- Un ballon de rugby et une mallette de docteur!
Depuis l'âge de neuf ans, Antoine Mesnier a deux passions : le rugby et la médecine. Elles sont dans son ADN. En quelques mots: il aime aider, soigner, faire rire ... et qu'on l'aime.
Généreux (parfois trop), original souvent, émotif toujours. Son hypersensibilité le fait pleurer devant cet enfant malade, face à ce vieux monsieur seul, face à ce prisonnier de la maison d'arrêt attendri par la photo de sa petite fille qu'il n'a pas vue depuis 5 ans ...
Mais comme il le dit lui-même : «Je suis chaque matin l'homme le plus heureux car j'ai le plus beau métier du monde. Médecin de campagne à la ville, je soigne, j'aide, j'aime ... »
Un peu Dr Schweitzer, un peu Dr House mais surtout Docteur Antoine"

Antoine Mesnier, n'ayant pu venir le samedi 2 Aôut, sera à la librairie
Samedi 23 Août à 16h30
pour le plus grand plaisir des amateurs de récits émouvants!

Le Royaume d'Emmanuel CARRERE

Le Royaume d'Emmanuel CARRERE aux éditions P.O.L., 23,90 euros 
A PARAITRE le 28/08/2014

Emmanuel Carrère réalise pour cette rentrée littéraire 2014 de quoi le démarquer tout à fait des autres productions romanesques qui l'accompagnent en cette saison.
Oui bien sûr ce cruel besoin de catégoriser une oeuvre à de quoi énerver, quelle rassurante façon de trouver le bon tiroir pour classer et dans le même temps oublier parallèlement un écrit ? Surtout qu'Emmanuel Carrère cherche délibérément les ennuis et on se doute qu'il va rencontrer bon nombre de lecteurs irrités par une approche un peu trop moderne de la religion catholique. L'auteur a dû s'y préparer et peut-être même souhaiter l'apparition d'une levée de bouclier en ces temps où le catholicisme est souvent pris en otage par des radicaux, des ultras, bref toute une marge extrémiste comme notre époque nous en fournit tant.
Alors Emmanuel Carrère devra bien descendre dans l'arène et ne sera pas toujours certain de l'issue du combat car il paraît peu probable que les débats s'élèvent à la hauteur où il a voulu placer son livre. Ce serait d'ailleurs bien dommage car l'auteur semble en savoir long par exemple sur les évangiles sans faire non plus étalage de tout ce qu'il a lu et compris, mais quand même, il faut bien tôt ou tard citer ses sources et elles sont ici très nombreuses .
De son propre aveu, et c'est une assez longue première partie du livre, Emmanuel Carrère est un ancien pratiquant qui poussa loin sa pratique accompagnée comme il se doit pour un écrivain de ce calibre de lectures érudites . Il y eut même une part un peu délirante dans cette acceptation d'une vie entièrement tournée vers Dieu. Puis cela cessa, Emmanuel Carrère cessa de croire mais garda une fascination pour les évangiles et nous voilà partis pour une étude commentée et documentée de la vie de Paul, de Luc, de Jean, de Marc, Mathieu etc..
Emmanuel Carrère, et voilà sans doute une source d'agacement bien compréhensible mais elle est assumée, ne se perd jamais de vue. Que ce soit dans ses années de foi ou de non foi, nous sommes toujours encadrés par la vie de l'auteur qui ne manque pas de soubresauts ni de crises intellectuelles. De l'autofiction pure et dure telle qu'elle est désormais incontournable chez nos écrivains. Carrère, certes, manie celle-ci depuis un certain temps et n'est pas le moins talentueux pour narrer ses ébats autocentrés. Ils sont au demeurant souvent éclairants sur la progression spirituelle de cet homme qui a vaillamment cherché à comprendre ce Royaume, sa genèse ainsi que son expansion qu'il reconnait lui-même tenir du miracle (bien qu'il ne goûte que fort peu aux miracles).
Alors oui, il y a beaucoup de pages qui tiennent du roman dans le Royaume, son histoire tend vers cela tant il y a de possibilités d'interpréter ou de combler des vides. Emmanuel Carrère s'engage notamment dans les vies qu'il aime, celle de Paul et de Luc et n'hésite jamais à reprendre une première version des faits pour en trouver une autre et le livre chemine parfois longuement surtout après l'aveu de la page 354 où l'on croit enfin savoir à quoi s'en tenir. Mais rien n'est vraiment simple dans cette affaire de croyance, surtout lorsque l'on a affaire à quelqu'un d'aussi intelligent et qui ne s'en vante pas.
Cependant l'épilogue réserve une étonnante et même splendide surprise, comme si tout le livre n'avait été écrit que pour cette fin qui tient au sublime et trouble véritablement le lecteur. On ne peut alors douter de l'importance pour l'auteur de l'ouvrage qu'il nous tend, il y a mit le plus intime et le plus complexe de ses réflexions, de ses doutes et de ses attentes et il doit cela au Royaume, cette étrange règne qui selon lui touche à sa fin et à qui il rend au final un vibrant hommage.

samedi 9 août 2014

Réponse à la question de la semaine dernière

Notre gentil "renfort" de l'été est une jeune femme 
depuis deux saisons maintenant. 
Mais quel est son prénom?



Et voici Marine!
Jeune étudiante à l'IUT des métiers du livre, filière.... bibliothèque (nous ne désespérons pas de la convertir au beau métier de libraire!) , son domaine de prédilection est l'Espagne. C'est donc tout naturellement qu'elle vous conseille, si vous ne l'avez déjà lu, le très beau roman de Carlos Ruiz Zafon L'ombre du vent.
Au nom de toute l'équipe, un grand merci, Marine, pour votre aide précieuse durant ces deux mois!

Rencontre avec Christel Haffner Lance mardi 12 Août


Rencontre jeunesse



La Librairie Générale vous invite à la rencontre de Fanny Joly.

 


Auteur jeunesse reconnu, elle a écrit plus de 300 ouvrages et obtenu de nombreux prix littéraires, décernés par des jurys d'enfants. Elle écrit pour tous les âges: albums, premières lectures ou romans pour adolescents. Ses livres sont traduits dans 14 langues.

Cette année, elle nous fait le très grand honneur de venir à la rencontre de nos lecteurs  

mercredi 13 août 2014 de 17h à 18h30!!!
Venez nombreux, vous ne le regretterez pas!

Rencontre fromagère en vue!



Cette année encore, la Librairie Générale vous invite à partager un moment privilégié - entre la poire et le fromage, si j'ose dire!!!- avec notre souris préférée: 

GERONIMO STILTON!

Alors, si vous avez un trou dans votre emmenthal, euh pardon, dans votre agenda,  n'hésitez pas à venir embrasser notre détective favori à partir de 15h30, le Samedi 16 août!

L'Arabe du futur de Riad SATTOUF




L'arabe du furur, une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1984) de Riad Sattouf, éditions Allary, 20.90 euros

Cet Arabe du futur, titre du jouissif album de Riad Sattouf, est extrait d'une des tirades finales de l'album édicté par le père Sattouf, star incontestable de cette histoire autobiographique.

Mais commençons par le début, nous sommes au coeur des années soixante-dix, un étudiant syrien drague sans vergogne deux copines de la fac. Ils étudient à Paris. Riad Sattouf n'est bien évidemment pas encore né mais il tire déjà le portrait de ses futurs parents. Lui est typé, cheveux crépus rassemblés en un petit nuage noir sur la tête, nez proéminent, bouche légèrement lippue qui délivre un discours énervant scandé par quelques silences symbolisant un stress certain qui aboutit en règle générale par un rire défensif et déconcertant. Ce Sattouf-là, futur géniteur est une caricature de l'intellectuel politisé sauf que le contexte des années soixante-dix était politique à outrance (cqfd). 

Le bagout de ce jeune potentiellement révolutionnaire lui permet nonobstant de séduire l'une des deux copines (pas forcément celle qu'il avait choisie),  une française blonde d'origine bretonne qui accouchera d'un beau bébé blondinet, Riad Sattouf lui-même. 
Le dessin plutôt simpliste de Sattouf s'oblige à montrer  l'essentiel, nous sommes effectivement orientés par le regard d'un tout petit enfant qui évoque ses souvenirs. Mais il n'est qu'un spectateur passif. Les commentaires "off" d'un Riad Sattouf auteur et désormais adulte réorientent les propos retenus ou inventés par l'enfant. Il y a donc un double discours, celui des événements vécus tel quel et rapportés/dessinés et un commentaire ajusté quarante ans plus tard.

Ainsi, l'arrivée en Libye chez le jeune et nouveau conquérant-dictateur Khadafi est une carte postale inédite d'une révolution (communiste) en marche. Le père de Sattouf en arabe instruit soutient cette révolution et vient y faire ses premières armes de professeur d'université. Riad Sattouf et sa mère découvrent pendant ce temps un pays tout neuf dont Riad ne retient qu'odeurs et couleurs.
La même chose se reproduit à peu près mais cette en fois en Syrie où le père (un vrai petit dictateur en puissance) amène sa famille dans son pays natal, chez sa famille, dans son village..

Là, le constat est beaucoup plus dur, la Syrie est gouvernée par Hafez el Assad (le père de Bachar) et l'emprise soviétique est plus forte. Il manque de tout, la saleté règne, l'auto-célébration du régime est omniprésente dans les grandes villes (la famille s'installe près de Homs) enfin et surtout l'intégration dans le village est impossible. Riad affronte les premiers rejets très violents des autres enfants. Sa blondeur le fait passer pour un juif et la haine d'Israël est (déjà) au maximum.

Heureusement, toutes ces mésaventures sont passées au crible de l'humour, telle est la force majeure de cette BD. L'aveuglement plus ou moins réel du père, la violence permanente des autres enfants (prenant exemple sur les adultes), la pauvreté absolue du pays et les mœurs étranges qui s'y perpétuent livrent un portrait désastreux de la Syrie au point qu'un retour en France s'organise précipitamment suite à un incident épouvantable avec un  jeune chien.

De ce premier épisode d'une autobiographie (insistons bien) absolument passionnante, on peut s'impatienter ou s’inquiéter de la suite qui paraîtra, espérons-le bientôt. Le petit Riad, en effet s'apprête à retourner en Syrie où il est attendu à l'école...     

samedi 2 août 2014

Les rencontres et dédicaces de la semaine




Jeanne FAIVRE D'ARCIER mardi 5 Août de 10h30 à 18h

"Frédéric, en vacances dans le bassin d'Arcachon avec sa mère, une célèbre journaliste, fait la connaissance d'Antoine, charpentier chez un constructeur de bateaux, et de sa fille Julie. Un soir, on vient chercher Antoine d'urgence : les voleurs qui dérobent le matériel des ostréiculteurs viennent de sévir sur la plage de Piraillan. sans l'avoir voulu, Frédéric et la piquante Julie, qui n'a pas sa langue dans sa poche, vont approcher de très près les véritables auteurs des vols... d'un peu trop près sans doute."




"Benjamin est le plus âgé d'une famille de cinq garçons que leur mère, Sonia, gère tant bien que mal: elle a d'ailleurs tendance à se reposer un peu trop sur son aîné. Quand ce dernier disparaît du jour au lendemain, tout le monde au collège et dans la petite communauté du Cap Ferret est fou d'inquiétude. Enlèvement, fugue, accident fatal... meurtre? Le capitaine Chassagne et ses acolytes ne tardent pas à arrêter Gus, un marginal qui vit dans un camping-car, entouré de chats et de chiens. De son côté, Camille, la petite amie de Benjamin, décide de mener sa propre enquête."

"Baptiste et Zoé ont l'habitude de naviguer à bord du Vif Argent, une barque à moteur qu'ils ont le droit de piloter. Baptiste à l'arrière, Zoé à la proue - cette fille d'ostréiculteurs connaît tous les dangers du bassin d'Arcachon ! Ce jour-là, ils ont décidé de grimper dans l'une des cabanes sur pilotis de l'île aux Oiseaux. Mais un bateau de plaisance occupé par deux jeunes gens surgit soudain et s'immobilise tout près d'eux. Baptiste et Zoé vont alors apprendre à leur corps défendant un secret qu'ils n'auraient jamais dû entendre..."

Patrick VERGES mercredi 6 août à partir de 16h30 

Les disparues de la Garonne, éditions Vents Salés, 20 euros
Journaliste, historien de l'automobile, romancier, Patrice Vergès, né à Mérignac, écrit depuis près de 40 ans dans des revues automobiles et motocyclistes françaises et étrangères ainsi que sur des sites internet dédiés à la mécanique.
Il a publié plusieurs livres sur l'histoire de l'auto notamment en mai 2013, chez ETAI, « Michelin à la conquête de l'automobile » qui sera suivi en 2014 de « Ces belles sportives dont mon père a rêvé ».
« Les disparues de la Garonne » est son cinquième roman
Vivant à l'extérieur, mort à l'intérieur ! David Vincent ne s'est jamais remis de la mort accidentelle de son épouse Elodie survenue pendant ses années de détention.
Découvrir une étrange photo d'elle va redonner un sens à sa vie en partant à la recherche de la vérité sur son inexplicable noyade dans la Garonne. Au cours de son haletante quête hérissée de dangers il va découvrir que d'autres femmes ont disparu dans des circonstances analogues. Des assassinats maquillés en morts accidentelles !
Virée en enfer dans la ville de Bordeaux au sein de l'univers trouble des clubs échangistes pour David Vincent qui va tenter de percer l'énigme des disparues de la Garonne au péril de sa vie et de celle de ses amis.

Jean-Pierre CASTELAIN samedi 9 août à partir de 10h

"Du Cotentin profond de 1850 au Paris de l'Exposition universelle de 1889, Eugène, génial manufacturier en sabots et en traverses de chemin de fer, nous entraîne dans l'aventure d'une vie. Napoléon III à Cherbourg, en même temps que le chemin de fer ; la guerre de 1870 et la Commune de Paris ; la tour Eiffel... De la lande de Lessay, jusqu'à Montmartre en passant par Paimpol, Bréhat, Londres, Vienne et Salzbourg, découvrez une saga authentique, trépidante et truffée de rebondissements tant nationaux que familiaux, qui se déroule sur près d'un siècle. Après La Pinasse Mauve qui se passait sur le Bassin d'Arcachon, Jean-Pierre Castelain revient au roman de terroir : dans la campagne normande et dans la région de Paimpol avec des incursions dans la capitale, sur fond de révolution industrielle."

Le saviez-vous ? Réponse à la question de la semaine dernière

Apparu maintenant depuis quelques années sur nos tables de librairie, le "Mook" fait fureur cet été... mais de quoi s'agit-il?

Le terme a été inventé en 2008 par les éditions Autrement qui lança « le livre-magazine de ceux qui désirent le monde « autrement », ceux qui initient des révolutions minuscules ». 
Les « mooks » se multiplient et les ventes de deux premiers d’entre eux, XXI et 6 Mois, se maintiennent.

 « Le meilleur de la presse et le meilleur de l’édition », c’est ainsi que Les arènes définissent leurs revues : XXI (lancée en 2008) et 6 mois (2011), revues de photoreportage (ou photojournalisme) qui entendent évoquer l’actualité internationale « dans un temps plus long ». Ces deux revues sont régulièrement en tête des classements, atteignant des chiffres entre 50 000 et 100 000 exemplaires (source Gfk), bien plus élevés que les revues concurrentes.(1)


(1)  infos prises sur sur le site Lectures 21

Les feux de Saint-Elme de Daniel CORDIER

Les feux de Saint-Elme de Daniel CORDIER aux éditions Gallimard, 16, 50 euros.

Ce récit de Daniel Cordier est, à plus d'un titre, un "document" sorti des mémoires d'un homme que l'Histoire a consacré et qui s'est lui-même consacré à l'Histoire.
Si Daniel Cordier a tu cet épisode de sa vie si longtemps, toutes les raisons nous sont fournies à la fin de l'ouvrage. Elles ne sont peut-être pas les principales car tout au long du récit, nous comprenons aisément la difficulté rencontrée par l'auteur pour nous raconter, avec la plus touchante sincérité, l'épreuve sexuelle de sa jeunesse.
Le document, lui, nous intéresse car l'essentiel se situe à Arcachon, à Saint-Elme précisément, institution scolaire toujours active et dont nous savons l'étendue nationale de son aura. C'est en visitant les lieux que l'on peut s'en persuader.
Les amours de Daniel Cordier s'y sont déroulées de 1928 à 1936, le jeune homme entre à Saint-Elme à l'âge de huit ans en tant qu'interne. Il ne regagnait la maison familiale, à Bescat village pyrénéen au sud de Pau, que pour les vacances. Sa mère était divorcée et il ne voyait son père qu'en de rares occasions, celui-ci fut remplacé par son beau-père, homme aux principes rigides qui surveillait de près les lectures du jeune Daniel.
Or, ce sont ses lectures qui embrasèrent sa sensualité et les sentiments que Daniel Cordier eût pour certains de ses camarades. Le Cahier gris de Roger Martin du Gard, tiré des Thibault est le premier texte que Daniel perçoit comme une traduction absolue de ses élans amoureux. C'est auprès de son ami David Cohen qu'il vit un amour exalté et néanmoins secret. En effet, à Saint-Elme, l'ordre religieux veille mais ne peut totalement empêcher que la communauté de garçons, comme dans tout autre établissement scolaire, enfreigne les règles et ne s'adonne, comme partout ailleurs, à des jeux interdits.
Daniel Cordier retrouve là et à merveille, l'usage d'un vocabulaire bien éloigné du nôtre car ce dernier s'est affranchi depuis de nombreux tabous qui étaient très présents à l'époque. C'est d'ailleurs dans les livres, et toujours dans les livres qu'il achète - disons-le- à la toute jeune Librairie Générale tenue par Madame Gauthereau, une "alliée", que Daniel Cordier apprend à nommer et à reconnaître ce qui l'oppresse. André Gide, Marcel Proust puis Céline (longuement cité) sont les découvertes notoires qui l'aide à surmonter les passions honteuses qui l'assaillent.
Aimer le beau David soit, mais cet amour régit par un caractère volcanique, orgueilleux et impatient se révèle problématique. Vient alors le temps où Daniel Cordier s'en remet à Dieu et se confesse..
C'est ici que commence la partie la plus prenante de cette histoire, Daniel Cordier restitue avec une grande rigueur morale, des tourments stimulés par sa mémoire. Le rythme de l'écriture prend des allures tout à fait romanesques, on éprouve les mêmes attentes, angoisses et déceptions que l'auteur et cela jusqu'à la dernière  partie du livre, tout à fait inattendue, qui nous entraîne dans le journal intime de Daniel Cordier de ses années adultes de 1950 à 1995.
Bien plus qu'une curiosité, ce livre est essentiel dans la compréhension d'un homme que la postérité retiendra comme un résistant historique nommé Caracalla(1).



(1) en folio, première partie des mémoires de Daniel Cordier : Alias Caracalla.