samedi 24 novembre 2012

La guérison du monde de Frédéric Lenoir.

La guérison du monde de Frédéric Lenoir aux éditions Fayard, 19,90 euros.

Voici un livre fait pour aider, pour encourager, afin de pousser chacun de nous dans une direction meilleure que celle qui nous a longtemps été inculquée.
Pour cela, Frédéric Lenoir a établi un plan bien précis, un vaste état des lieux de ce qui ne tourne pas rond en ce monde. Cette première et incontournable partie du livre diagnostique les plaies de notre planète, malade à bien des égards.
L'écologie est capitale, il faut absolument changer notre façon de consommer, il faut réduire notre addiction au capitalisme qui n'a jamais freiné l'obsession du gain, de l'enrichissement matériel. A cela, la terre, tôt ou tard, dira stop.
L'entêtement, qui préside encore au sommet des gouvernements, joue sur notre aspiration au bonheur et alimente la démoralisation, l'abattement qui irriguent nos pensées.
Nous ne pouvons plus atteindre les objectifs fixés par les générations précédentes.
Le livre de Frédéric Lenoir est, de ce point de vue, éloquent. Il déshabille l'homme d'aujourd'hui, la société, le monde avec une acuité renforcée par une très grande connaissance des modes de pensées occidentaux responsables de tous nos maux.
Frédéric Lenoir n'est pas pour autant un dangereux militant révolutionnaire qui veut mettre à bas notre société. De ce qu'il dénonce, il dénombre les remèdes et cite ceux qui agissent pour guérir, ceux qui sont parvenus à transformer des situations et ceux qui montrent la voie et l'attitude à tenir en cette époque de tempête.
Frédéric Lenoir s'ajoute naturellement à ces hommes et ces femmes de bonnes et grandes volontés (Edgar Morin, Hubert Reeves, Nelson Mandela, Pierre Rabhi, Muhammad Yunus, Maria Nowak...).
La liste est incomplète, peut-être même s'agrandit-elle chaque jour de nouveaux noms encore inconnus qui redonnent espoir, à l'image de ce livre qui ouvre les consciences.

Frédéric Lenoir sera, Samedi 1er Décembre, à la librairie à partir de 17h00 puis à l'Hôtel de La Ville d'Hiver pour une discussion à 18h00 (entrée libre, dans la limite des places disponibles).

Hôtel de La Ville d'Hiver, 21 avenue Victor Hugo, Arcachon.

Pourquoi les éléphants ne peuvent pas sauter par Monsieur Roudoudou

Pourquoi les éléphants ne peuvent pas sauter de New Scientist aux éditions Seuil, collection Points, 8 Euros.

La fin du monde approchant (plus que 4 semaines selon les Mayas), nous en sommes à nous poser des questions existentielles.
Ce petit livre, plus utile que n'importe quel manuel de philosophie, apporte toutes les réponses que nous nous sommes toujours posées et bien plus encore.
Ainsi vous saurez si 007 a raison de demander un Martini frappé et non remué, pourquoi les ours blanc n'ont jamais froid aux pieds ou pourquoi les chauve-souris n'ont pas le tournis à force de rester la tête en bas, ou encore comment expliquer qu'il n'y ait pas de mammifères verts pour se camoufler alors que l'herbe l'est.
Derrière ces questions anodines, des scientifiques répondent simplement.
Dans un dîner en ville, il est bon de savoir pourquoi les poissons boivent et pas les baleines.
Si vous pensez que ce genre d'ouvrages est peu utile, faites le test : lisez une question et essayez d'y apporter une réponse.
Un exemple ? Pourquoi sommes nous capables de voir des galaxies à des années lumières et incapables de montrer les pas de l'homme sur la lune depuis la terre ?
Et ça, les Mayas ne savaient pas y répondre.
Mais ils avaient une bonne raison, eux...

samedi 17 novembre 2012

A propos de "Les fidélitès successives" de Nicolas d'Estienne d'Orves (à la librairie le 23 novembre)

Les fidélités successives de Nicolas d'Estienne d'Orves aux éditions Albin Michel, 23,90 euros.

« Champion du double jeu, je ne sais plus ni qui je suis, ni quelle vie est véritablement la mienne. »
Anglais et Français, résistant et collaborateur, lâche et héros, Guillaume Berkeley oscille, dans le Paris de l'Occupation, entre mensonge et vérité. Amoureux, tout comme Victor, son frère aîné, de Pauline, leur demi-sœur, il vit au rythme de ses « fidélités successives ».
Servie par une écriture limpide, cette fresque romanesque explore, avec sensibilité et lucidité, les ambiguïtés amoureuses et les engagements politiques d'un personnage complexe, tantôt ombre tantôt lumière, victime de ses démons intérieurs et confronté à des circonstances qui le dépassent.
Nicolas d'Estienne d'Orves, prix Roger Nimier pour Othon ou l'aurore immobile, nous donne ici un roman ambitieux où réalité et illusion apparaissent comme les deux figures d'une même monnaie.
Les fidèlités successives a reçu le prix Cazes et figure dans la dernière sélection de l'Interallié.

La presse

« Le souffle du romanesque et de l’Histoire y est comme colonisé par un récit plus personnel, d’une douceur assez amère… Sans doute un des livres événements de cette rentrée. » Livres Hebdo

« Savamment orchestré. » Technikart

« Un roman-fleuve dont l’auteur a su faire à la fois une aventure passionnante, un tableau historique réussi et une réflexion sur le Bien et le Mal dans une période trouble de notre histoire. » Page

« Le livre est irrésistible et par moment insoutenable. On détourne le regard, comme au cinéma, les larmes coulent... Une méditation sur la seconde guerre mondiale empreinte tout à la fois d’espoir immense et de violence, donnant au roman la dimension d’une fresque aux accents douloureux assumés. » Actualité littéraire

« Nicolas d’Estienne d’Orves trempe sa plume dans le bain saumâtre du Paris occupé et le résultat est réjouissant. » Paris-Match

« Ce livre est un flot. L’auteur joue sur tous les tableaux romanesques, décrit un Paris des heures sombres aux multiples visages, campe d’hallucinants portraits et maitrise, jusqu’à la fin, son affaire et son suspense. » Le Parisien

« Tout à la fois peinture de mœurs, fresque historique, psychologie des profondeurs, un roman servi par une écriture fluide et une connaissance impressionnante de son sujet. » Le Figaro Magazine

« Le plaisir du roman historique rejoint l’ambition de la littérature. Un travail d’orfèvre. » Marianne

« Nicolas d’Estienne d’Orves vient nous gifler de 700 pages d’aberration collaborationniste. Pour saisir le toupet du gars, il faut lire cette saga démente et crépusculaire, qui permet mieux que nombre de laïus universitaires et de pompeuses plaquettes, d’appréhender, non l’exactitude d’une période, non son historicité, mais du moins sa complexité. » Le Figaro littéraire

« Il est toujours jubilatoire de voir un écrivain réussir à surprendre sur un sujet rebattu… D’une nébuleuse de personnages étonnants, l’auteur fait une matière romanesque aussi fascinante que terrifiante. Et nous tient en haleine jusqu’à la 720e page. » La Vie

« Une description très convaincante, mêlant esprit critique, ironie et fascination, du Paris de l’Occupation. 700 pages bigarrées qui se croquent avec avidité. » Le Point

« Son ouvrage le plus achevé et le plus ambitieux… Les pages finales résonneront longtemps dans les cœurs et dans les esprits, comme le fameux ewig du Chant de la terre de Mahler. » Valeurs Actuelles

L'article Wikipédia de Frédéric LENOIR présent Samedi 1er Décembre à la librairie et à l'Hôtel de La Ville d'Hiver




Frédéric Lenoir, né le 3 juin 1962 à Madagascar, est un philosophe et écrivain français, docteur de l'École des hautes études en sciences sociales avec une thèse sur la rencontre du bouddhisme et de l'Occident. Il est chercheur associé à l'École des hautes études en sciences sociales depuis 1991.

Frédéric Lenoir découvre la philosophie par l'intermédiaire de son père René Lenoir (ancien Secrétaire d'Etat à l'Action sociale de 1974 à 1978) qui lui donne à lire Le Banquet de Platon à 13 ans. Il s'imprègne alors des écrits présocratiques, d'Epicure, des stoïciens, d'Aristote avant de se tourner vers l'Orient grâce aux livres d'Arnaud Desjardins et un voyage en Inde chez les bouddhistes tibétains. A cette époque, il découvre également la pensée de Carl Gustav Jung qui marquera son parcours intellectuel.
Après son baccalauréat, il entame des études de philosophie à l'université de Fribourg, en Suisse, où il rencontre Emmanuel Levinas et Marie-Dominique Philippe. Ce dernier lui fait découvrir la Communauté Saint-Jean qu'il a fondée en 1975. Touché par le message des Evangiles, il y passera trois ans tout en poursuivant ses études de philosophie.
En 1986, il entre aux Editions Fayard comme Directeur de collection, rencontre Edgar Morin, dont il devient un disciple intellectuel, et entame une thèse de doctorat à l'École des hautes études en sciences sociales. A partir de 1996, il collabore à L'express et tient une chronique dans Psychologies Magazine avant de prendre, en 2004, la direction du magazine Le Monde des religions, un bimestriel édité par Malesherbes Publications, filiale du groupe La Vie-Le Monde.
Depuis septembre 2009, il produit et anime avec Leili Anvar une émission hebdomadaire sur France Culture : Les racines du ciel. Consacrée à la spiritualité, elle est diffusée le dimanche matin à 7 h 05.
Il est aussi romancier, scénariste de bandes dessinées et auteur de théâtre. Sa pièce Bonté divine, avec Roland Giraud, a été créée à Paris au théâtre de la Gaîté-Montparnasse en janvier 2009. Auteur d'une quarantaine d'ouvrages, il a codirigé trois encyclopédies. Ses livres sont traduits en plus de vingt langues.
Cofondateur de l'association « Environnement sans frontières », il est fortement engagé dans la cause écologique et a écrit avec l'astrophysicien Hubert Reeves Mal de terre (2003).
Il est aussi le parrain de l'association Le Pari Solidaire depuis septembre 2011.

Un petit tour (d'horizon) des prix...

Mercredi 15 novembre le prix Interallié achevait la course au prix du mois de novembre, Philippe Djian l'emportait au bout de plusieurs tours sur Nicolas d'Estienne d'Orves...

Voilà déjà deux auteurs que nous soutenons ardemment et qui montrent d'emblée l'estime que nous avons pour cette moisson 2012.

Que dire du Goncourt qui couronne l'un des plus impressionants romans de la rentrée.
Chapeau bas à messieurs les jurés.

Mais le jury du Fémina n'est pas en reste et célèbre dignement le Peste & Choléra de cet admirable voyageur qu'est Patrick Deville.

Véritable star de ce mois et inconnu de tous au mois d'octobre, Joël Dicker affirme son talent en recevant le grand prix du roman de l'Académie française ainsi que le Goncourt des lycéens. Ce trublion des lettres française fait assurément des envieux.

Gloire aussi au prix Renaudot qui consacre la grande Scholastique Mukasonga qu'il est urgent de découvrir.

Bien sûr nous ne prétendons pas avoir lu tous les livres récompensés  mais il est obligatoire pour nous d'avoir un oeil sur eux car de bons prix font naturellement de bonnes ventes et, cette année, il est bien agréable d'en dire le plus grand bien.

Goncourt : Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme Ferrari aux éditions Actes Sud, 19 euros.

Fémina : Peste & choléra de Patrick Deville aux éditions du Seuil, 18 euros.

Fémina étranger : Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka aux éditions phébus, 15 euros.

Fémina essai : Ethno roman de Tobie Nathan aux éditions Grasset, 19,50 euros.

Médicis : Féerie Générale d'Emanuelle Pireyre aux éditions de l'Olivier 12,99 euros.

Médicis étranger : Rétrospective d'Avraham B. Yehoshua aux éditions Grasset, 22 euros.

Médicis essai : Congo, une histoire de David Van Reybrouck aux éditions Actes Sud, 28 euros.

Renaudot : Notre dame du Nil de Scholastique Mukasonga aux éditions Gallimard, 17,90 euros.

Renaudot essai : Le dernier modèle de Franck Maubert aux éditions Mille et nuits, 12,90 euros.

Grand prix du roman de l'Académie française : La vérité sur l'affaire Harry Quebert de Joël Dicker aux éditions de Fallois, 22 euros.

Prix Interallié : "Oh..." de Philippe Djian aux éditions Gallimard, 18,50 euros.

Prix Décembre : Les oeuvres de miséricorde de Mathieu Riboulet aux éditions Verdier, 14 euros.

La Capitana d'Elsa Osario par Bernard Daguerre

La Capitana d'Elsa Osario, traduit de l'espagnol (Argentine) par François Gaudry, éditions Métailié, 20 euros.

C'est une figure discrète et lumineuse du mouvement révolutionnaire du XXème siècle que fait revivre l'écrivaine argentine Elsa Osario.

Et d'abord quelques éléments de sa vie: elle s'appelait Micaela Feldman, était, comme sa biographe, née en Argentine. Issue d'une famille juive ayant fui les pogroms de l'époque tsariste en Russie, elle acquiert très jeune une conscience politique, proche du mouvement anarchiste et admiratrice de Louise Michel; se frottant à la toute puissance du mouvement communiste après la révolution bolchévique, elle a d'emblée pris ses distances avec lui; et ce, dès le début des années 20 (elle était née en 1902). Ardente et déterminée dans son activité militante, d'abord dans son pays, puis sur le continent européen en 1931, avec son compagnon Hipolito Etchébéhère, elle a le parcours commun à beaucoup de ceux qu'on appela les opposants de gauche à l'internationale communiste.

C'est surtout sa participation à la guerre civile espagnole qui est rappelée et magnifiée dans le roman: seule femme commandante d'une brigade pendant tout le conflit, elle s'illustra non seulement par ses actions héroïques mais aussi par la manière dont, "capitana" d'un groupe de miliciens, elle sut gérer d'une manière forte et originale l'essence même de l'acte de commander.

Cette voix, Elsa Osario nous la restitue avec tout son original talent de romancière: le livre est subtilement agencé, allant d'une époque à l'autre de la vie de Micaela, construisant et déconstruisant la chronologie pour en souligner les lignes de force. Comme dans Luz ou le temps sauvage, l'écrivaine fonde, dans son récit souvent polyphonique, une espèce de récitation-respiration où l'émotion, l'empathie sont palpables. L'admiration et la tendresse pour son personnage le sont également.

Bernard Daguerre

samedi 10 novembre 2012

L'article Wikipédia de Nicolas Estienne d'Orves présent vendredi 23 novembre à la librairie

Nicolas d'Estienne d'Orves est un écrivain et journaliste français, né à Neuilly-sur-Seine le 10 septembre 1974.

Il est le fils de Vincent d'Estienne d'Orves, le petit-neveu du résistant Honoré d'Estienne d'Orves et l’ayant droit de l’écrivain collaborationniste Lucien Rebatet.
Ancien élève d'hypokhâgne, après des stages dans les milieux du cinéma et de l'opéra, il a fait des études à la Sorbonne (DEA de lettres modernes spécialisées). Il a collaboré au Figaro Littéraire, à Madame Figaro au Figaro Magazine et au Spectacle du Monde.
Il est actuellement critique musical au Figaro, chroniqueur musical à Classica et publie chaque semaine un "Neoscope" dans le Figaroscope. Pendant quatre ans et demi, il a animé une chronique un samedi midi par mois dans l'émission de Benoît Duteurtre, Étonnez-moi Benoît sur France Musique. Il en a été renvoyé par son directeur Marc-Olivier Dupin, en décembre 2008, pour avoir diffusé une version paillarde du cantique « Il est né le divin enfant ».
Nicolas d’Estienne d’Orves est l'auteur de plusieurs nouvelles, essais et romans, notamment Othon ou l'Aurore immobile, qui a été couronné par le Prix Roger-Nimier en 2002, et Les Orphelins du Mal, vendu à 200 000 exemplaires dans le monde et traduit en treize langues.
À partir de 2011, il est membre du jury du prix Saint-Germain.

Le prix FEMINA étranger 2012

Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie OTSUKA aux éditions Phébus, 15,00 euros.


Écoutez-les ! aurait pu dire Nathalie Sarraute car elles sont multiples, elles grouillent…
Il s’agit des paroles de celles qui, en vrai, n’ont certainement pas pu la prendre, de celles qui, arrivées par bateau depuis leur Japon natal, …n’avaient jamais vu la mer.
C’étaient des adolescentes qui rejoignaient leur mari qu’elles n’avaient jamais vu sinon par photos à condition que celles-ci correspondent bien à celui qui les attendait.
Leurs interrogations, leurs secrets, leurs espoirs, leurs désillusions… sont consciencieusement rapportés par la grâce de l’écriture de Julie Otsuka, elle-même aiguillée par une masse de documents répertoriés à la fin du livre.
On imagine aisément les liens unissant l’auteur à cette communauté qui s’expatria aux États-Unis au début du XXème siècle et qui s’implanta sur la côte de l’océan Pacifique avant que le conflit avec le Japon ne la rende suspecte et la déplace mystérieusement dans des camps.
Au dernier chapitre, Julie Otsuka donne voix aux américains pour exprimer la perte et le vide social laissés par les japonnais.
Ce roman aurait pu être moralisateur, ce sujet méconnu de la Seconde Guerre mondiale s’y prêtait grandement mais, bien au contraire, il se révèle vivifiant, parsemé d’instantanés souvent jubilatoires et compose avec le mode de vie des immigrés vu par leur femmes. Certes la dureté de l’existence transparait comme une évidence mais au même titre que la ténacité et la valeur du travail des japonais confrontés au modèle américain dont le racisme à cette époque est une nouvelle fois manifeste.
Tout paraît vrai dans ces vies anonymes perturbées par les mouvements de l’Histoire. Julie Otsuka a réussi à la perfection son travail de broderie. Son tableau, riche et varié, représente l’esprit toujours vivant d’une communauté qui eut le tort d’être au mauvais endroit au mauvais moment.

Deux garçons bien sous tous rapports de William CORLETT par Olivier de Marc

Deux garçons bien sous tous rapports de William Corlett, collection Pavillons poche aux éditions Robert Laffont 10,90€

Imaginez : Bellingford, tranquille petit village anglais, ses châtelains très « comme il faut », sa verdure et …son château. Jusque là tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Seulement, les nouveaux acquéreurs du château sont, quelle horreur, deux hommes : Richard, producteur de théâtre et Bless son jeune et pétulant amant. Inutile de vous dire que cette arrivée va faire souffler un vent de folie sur cette très conservatrice bourgade.
Doté d’un humour très british et d’une plume corrosive, William Corlett nous offre un roman réjouissant sur la tolérance. Des personnages bien campés, des situations très cocasses font de ce livre un véritable vaudeville. L’auteur combine habilement légèreté et profondeur et nous fait réfléchir sur la différence, les fausses apparences et l’hypocrisie. A noter, un final éblouissant.
A l’heure du débat sur le mariage des homosexuels, voila une lecture très distrayante et bien plus instructive que beaucoup de « réflexions » remplies de naphtaline ou pire complètement moisies de bon nombre de nos politiques. Lisez ce livre à l’heure du thé mais attention pas avec des pains au chocolat. Soyez anglais, vous avez le choix : cake, petits gâteaux secs…

Olivier de Marc

samedi 3 novembre 2012

Redrum de Jean-Pierre OHL

Redrum de Jean-Pierre Ohl aux éditions de l'Arbre vengeur, 15 euros.

C’est un homme qui s’embarque sur le navire qui fait la liaison entre le continent et l’île qu’il décrit parée de mystères, où il se rend débarrassé de toute illusion. Peu importe l’étrangeté des conditions qui l’amènent, peu importe l’homme qui l’invite sur ce lieu perdu, peu importe qu’il connaisse les autres invités qui sont comme lui des érudits du cinéma.
C’est un temps éloigné où l’homme détient un nouveau pouvoir que lui confèrent des machines. Un pouvoir qui permet d’illusionner ses semblables et, s’ils le souhaitent, de les aider à continuer de paraître au regard du monde bien après leur mort. Cela s’appelle une sauvegarde.
Ainsi notre homme s’habitue à croiser les parfaites re(p)liques de grands acteurs disparus. Cary, Humphrey, Marilyn, B.B, Gene et Ava hantent les lieux en tant que serviteurs et les invités en disposent selon leur préférence.
Notre homme est un habitué de ces rencontres de cinéphiles lui-même ayant écrit un brillant essai sur l’œuvre de Stanley Kubrick.
Ce conglomérat de doux hurluberlus frappés de cinéma attendent dans leur bungalow que le maître des lieux daigne apparaître et leur fasse révélation des incroyables expériences qu’il a conçu à l’intérieur d’un bâtiment en forme d’œuf…
Jean-Pierre Ohl détient l’indéniable talent de harponner ses lecteurs à une histoire qui se joue de la passion pour le cinéma et des codes qui l’engendrent dans une atmosphère ludique et mélancolique.
C’est par l’oracle d’une fin du monde maintenue à distance que l’île protège ses habitants et abrite des rêves prodigieux. Redrum représente une clef qui pourrait aussi s’appeler Tsimtsoum… Redrum est l’une des nombreuses références à l’art cinématographique. Son projet porte une somme d’interrogations que Jean-Pierre Ohl, en romancier, semble être le seul à énoncer.