samedi 26 août 2017

Les vacances de Julie WOLKENSTEIN

Les Vacances de Julie Wolkenstein aux éditions P.O.L, 18,90 euros.

De quel plus beau titre pouvait se targuer la rentrée littéraire 2017 ? Julie Wolkenstein remporte donc la palme sans perdre pour autant la pertinence de son sujet. Certes, elle aurait pu retenir Les petites filles modèles ou encore Les malheurs de Sophie mais l’on aurait su trop vite d’où l’inspiration lui est venue.

La comtesse de Ségur, donc, est, avec Eric Rohmer, l’ombre tutélaire des Vacances. Sophie en est (légitimement) le personnage principal. Universitaire à un an de la retraite, divorcée, Sophie est attachée à une maison que l’on est sûr d’avoir déjà rencontrée dans le roman Adèle et moi, œuvre précédente de l’auteur. 
Dans une certaine mesure, Les vacances sont aussi une carte postale de la Normandie comme pouvait l’être Adèle et moi sur un ton toujours plaisant que Julie Wolkenstein manie non sans humour.  

Spécialiste de la Comtesse de Ségur, Sophie est invitée par l’université de Berkeley California à plancher sur une adaptation des Petites filles modèles d’Eric Rohmer, un film (son premier) jamais sorti en salle. 
Elle s’installe à l’Imec (Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine) situé non loin de Caen à l’Abbaye d’Ardenne où l’on archive la fine fleur de l’édition française.  
C’est ici qu’elle va (réellement) rencontrer Paul (autre prénom cher à la Comtesse), un jeune cinéphile à la recherche de films invisibles comme celui d’Eric Rohmer. 

Commence alors une enquête commune sur les mystères de ce film introuvable. Julie Wolkenstein instaure un double point de vue narratif qui implique tour à tour ses deux personnages dans une recherche aux allures policières et aventurières. Mais Sophie et Paul ont aussi des aléas sentimentaux et, tout fins limiers qu’ils sont, ils cachent quelques affaires de cœur qui les rendent moins faciles à cerner qu’il n’y parait. Rohmeriennes ou séguriennesLes vacances dégagent une bonne humeur intelligente et touchante avec en arrière fond une bande-son estampillée Radio Nostalgie qui en ravira plus d’un.

Chers papas, c'est à vous !

L'heure des papapis, par Lenia Major et Fabien Öckto Lambert, aux éditions Circonflexe, 13€

Un beau jour, Mme Tamtam, la maîtresse, a une idée plutôt originale : demain soir, elle ne veut aucune maman devant le portail... Ce seront les papas qui devront venir chercher leurs petits cœurs  !
Mais Monsieur Lion n'est pas d'accord (c'est l'heure de sa sieste !), Monsieur Kangourou n'a pas de poche pour transporter sa fille (évidemment !), Monsieur Pigeon ne connaît pas le chemin de l'école, Monsieur Crocodile ne peut tout simplement pas s'occuper des enfants (c'est "un gangster, un féroce" lui !)... 
Bref, l'idée n'enchante personne, pas plus que messieurs Zébu et Suricate. Pourtant, mesdames ont toujours un solution pour les pousser vers les portes de l'école, tantôt grâce à  divers objets (réveil, sac, boussole...), tantôt à grands renforts de menaces (il serait dommage que Monsieur Crocodile finisse en sac !).
Alors, nos chers papas seront-il à l'heure devant le portail ? 

Entre humour et dérision, cette histoire ravira les jeunes écoliers, et pourrait bien attendrir les papas... peut-être au point de leur donner envie d'organiser, chaque jeudi, l'heure des papapis ?


Pour vous aider à aborder le thème de la rentrée scolaire, pensez à jeter un œil à notre vitrine



Vous y trouverez une multitude de livres parmi lesquels nos autres coups de coeur:

NULtiplications de Stephanie Blake, Ecole des Loisirs
"Ce matin, tout le monde a eu 10/10 à l'interrogation sur les tables de multiplication. Tous sauf Simon. Il a dit : 3 x 2 = 4, les autres ont explosé de rire et l'affreux Ferdinand l'a traité de nul. Vexation + colère = Simon est très malheureux. Heureusement, grâce à un conseil de sa maman et à une idée géniale surgie au cœur de la nuit, Simon trouve un truc pour retenir, mais surtout pour comprendre e qu'est une table, au juste. Et il va en profiter pour battre Ferdinand aux billes !"



 Petit cartable, grande journée de Géraldine Collet et Kerascoët, Albin Michel Jeunesse
"Cet album égraine, avec tendresse, humour et finesse, les moments forts, heureux ou plus difficiles, d'une journée d'école. Le texte joue sur l'alternance simple, mélodieuse et expressive, des adjectifs PETIT et GRAND. Les illustrations, à la fois délicates et joyeusement décalées, nous plongent au cœur de l'imaginaire d'un enfant, qui sait transformer les toboggans en escargots géants, les baignoires en océans, et les journées d'école en véritables aventures..."


Ma dernière chance s'appelle Billy D. de Erin Lange, Ecole des Loisirs 
"Dans la vie, il faut se battre. Dane Washington ne le sait que trop bien. À la moindre occasion, ses poings le démangent et ils parlent pour lui. Jusqu'à présent, ses bons résultats au lycée lui ont évité les plus gros ennuis. Seulement, il n'a plus droit à l'erreur : encore une bagarre et ce sera l'exclusion. Mais la violence, Dane ne parvient pas à la contrôler. Sa dernière chance s'appelle Billy D., un garçon qui vient de s'installer à côté de chez lui avec sa mère.Billy D. est trisomique, il n'a pas les moyens de se défendre, et certains en profitent. Si Dane acceptait d'être son ambassadeur au lycée, cela pourrait lui offrir le salut. Billy D. a une autre mission pour Dane : il voudrait qu'il l'aide à retrouver son père. Leur seul indice : un atlas des États-Unis, et des énigmes à toutes les pages ou presque."

samedi 19 août 2017

Souvenirs de la marée basse

 Souvenirs de la marée basse de Chantal THOMAS aux éditions du Seuil

Si Chantal Thomas n’est pas véritablement née à  Arcachon, les années cruciales de son enfance s’y sont déroulées quelque part entre la jetée d’Eyrac et la la pointe de l’Aiguillon. 

Arcachon fut pour elle et pour sa mère l’endroit où l’on pouvait nager disons, d’avril à octobre. Si cette dernière, depuis son enfance, se devait de faire ses longueurs sans quoi une journée n’était pas réussie, Chantal, elle, affronta depuis le rivage la puissance maritime. 
Moultes révélations se sont produites dans cet espace nommé plage où les rencontres apparaissent et disparaissent dans un va-et-vient propre aux stations balnéaires et dont le jeune âge s'accommode puisque les vacances, elles, demeurent. 

La famille Thomas s’installa donc dans cette ville idéale pour une mère adepte du crawl. Son mari, un lyonnais taciturne qui ne brigua aucune distinction après ses exploits dans la résistance vécut avec flegme ces années arcachonnaises avant qu'il ne meure soudainement. Sa veuve aussitôt déclara  qu’il lui fallait vivre ailleurs, sur d’autres rivages, en Méditerranée. 

Cependant Arcachon, dans la mémoire de Chantal Thomas est la ville de la plage, du mouvement de la mer qui d’un jour sur l’autre, pour qui sait l’observer, chaque jour se renouvelle. 



Ce profond travail effectué par cet écrivain si attentive au XVIIIe siècle qu’elle a considérablement étudié, ravive des souvenirs intacts qui vont de la mère à la mer, d’une aptitude à mesurer le temps et à le différencier du passé. Joueuse et vagabonde Chantal Thomas retrouve son enfance de liberté sur le sable.  

Embarquement imminent !

Vingt cœurs, par Fanny Joly et Christine Davenier, aux éditions Clochettes, 13€

Quand Noé est amoureux, il a l'esprit voyageur, et pour rejoindre sa belle Esther, il décide de franchir la rivière. Pot'Col, son fidèle chat, veut se joindre au voyage, mais quand arrive un chien frisé à l'âme vagabonde, le félin refuse de l'intégrer à l'équipe ! Pourtant Noé n'est pas de cet avis et rabroue son compagnon. Jeune homme, chat et chien partent donc en mer... mais c'était sans compter l'arrivée de nouveaux passagers : se succèdent ainsi un veau et un cochon, puis une chèvre et un mouton amoureux à qui l'on refuse le mariage, une famille lapin chassée de son terrier par des ragondins et un coq fuyant la casserole !
Chaque nouvel arrivant est plutôt réticent à l'arrivée des animaux suivants, pourtant Noé, ayant un grand cœur, les accepte tous.
Le périple en mer commence, mais l'eau est loin d'être calme, et voilà qu'elle engloutit une rame ! L'embarcation n'arrivera jamais à bon port dans ces conditions... sauf, peut-être, si les divers passagers acceptent d'unir leur force pour aller chercher de l'aide...

Un bel album sur la tolérance, le partage et l'entraide
 où l'arche de Noé reprend vie... pour apaiser les cœurs amoureux !

Andreï Kourkov

(photo ©MrRoudoudou.com)

Andreï Kourkov n'a pas eu le temps de s'ennuyer pendant les deux heures qu'il a passées dans la librairie. Les amis, les curieux, les surpris, les avisés et les lecteurs du journal Sud Ouest l'ont écouté avec plaisir dans la présentation de ses ouvrages. L'homme est en effet très disert et garde toujours une histoire insolite à portée de main, une histoire venue d'Ukraine évidemment. 

Merci à lui, à sa gentillesse et sa disponibilité. A très bientôt Monsieur Kourkov.


 

mardi 15 août 2017

Jules Caron

JEUDI 17 AOÛT à 18h30
à l'Hôtel Ville d'Hiver 

Noël Gruet
 l'un des membres fondateurs de l'Association Voiles d'Antan
vous parlera des 
Marines et Travailleurs de la mer sur le Bassin au XIXe siècle

Un moment qui sera l'occasion de découvrir les toiles
 de Jules Caron sous un nouvel angle!

Entrée libre

Andreï Kourkov

A l'occasion de son passage en France,
La Librairie Générale aura le plaisir d'accueillir à la librairie

ANDREÏ KOURKOV
auteur ukrainien qui dépeint la vie sociale et politique des années postsoviétiques 
non sans un humour acéré et ironique

 
Son premier roman, Le Pingouin, remporte un succès international:

"Pour tromper sa solitude, Victor Zolotarev a adopté un pingouin au zoo de Kiev en faillite. L'écrivain au chômage tente d'assurer leur subsistance tandis que le manchot déraciné traîne sa dépression entre la baignoire et le frigidaire vide. Alors, quand le rédacteur en chef d'un grand quotidien propose à Victor de travailler pour la rubrique nécrologie, il saute sur l'occasion. Un boulot tranquille et lucratif. Sauf qu'il s'agit de rédiger des notices sur des personnalités... encore en vie. Et qu'un beau jour, ces personnes se mettent à disparaître pour de bon. Une plongée dans le monde impitoyable et absurde de l'ex-URSS. Un roman culte."

samedi 12 août 2017

Dans ce jardin qu'on aimait

Dans ce jardin qu’on aimait de Pascal QUIGNARD aux éditions Grasset, 17,50 euros.

Tout est dit sur la vie du révérend Simeon Pease Cheney lors du préambule que Pascal Quignard consacre à son personnage, héros sombre et discret de Dans ce jardin qu’on aimait
Nous découvrons aussi dans cette introduction un touchant rappel pour le livre écrit 25 ans plus tôt par l’auteur qui s’attachait de la même façon à la vie d’un musicien peu connu, monsieur de Sainte Colombe dont nous connaissons aujourd’hui beaucoup mieux l’œuvre depuis la publication de Tous les matins du monde.

Simeon Pease Cheney fut donc un musicien, observateur attendri par les sons du jardin que sa femme, Eva, entretint avec constance avant qu’elle ne meure à la naissance de Rosemund, la fille des époux Cheney. 
Pascal Quignard organise son récit comme une pièce de théâtre indiquant ici un rai de lumière, là un feu de cheminée et bien sûr l’omniprésence du jardin égayé par des chants d’oiseaux. Mais la vie de Simeon Pease Cheney ressembla  à un long hiver que la présence de sa fille Rosemund ne parvint pas à adoucir. Avec ferveur il continua néanmoins, en hommage à sa femme, à cultiver les fleurs. 

La beauté du livre Dans ce jardin qu’on aimait, outre l’écriture profonde qui distingue l’œuvre de Pascal Quignard, tient à l’amour du révérend pour une femme trop tôt disparue et des sentiments peu amènes pour l’enfant qui causa la subite disparition de l’aimée. Pascal Quignard accompagne cet homme reclus dans son jardin, il nous montre la nuit, la solitude et le renoncement à la vie en société. Sa seule préoccupation fut pour les chants d’oiseaux qu’il consigna sur des partitions. Jusqu’à sa mort il attendra la reconnaissance de son livre Wood notes wild. Celle-ci n’aura lieu qu’après que sa fille Rosemund aura publié de ses propres deniers cet ouvrage que Dvorak fut à peu près le seul à reconnaître comme essentiel.

A toi de choisir ton histoire !


Oncle Teddy, par Atelier Saje, chez Marcel & Joachim, 15€

Voilà un album... à regarder ! Non non, pas de lecture au programme, ou du moins pas de lecture textuelle, mais bien une lecture de l'image !
Plongez avec notre petit ourson au cœur d'un mercredi après-midi avec son oncle Teddy. Et en un après-midi, on peut en faire des choses ! Au fil des pages, l'enfant pourra imaginer les aventures du personnage, recréer sa propre histoire, l'imaginer dans toute sorte de situations. Les dessins guident le lecteur vers l'activité en cours, mais lui laissent surtout une grande marge de manœuvre quant au déroulé. Et cet après-midi pourrait tout à fait être une semaine de vacances passée chez tonton, ou encore des souvenirs avec grand frère, ou même des moments de complicité avec papa ! Tant d'histoires sont à inventer !

Autres atouts de cet album : il est possible de jouer sur l'apprentissage des couleurs, ou des formes, voire même de considérer ce livre comme un imagier. 
Chaque double page représente un univers à part entière, avec des formes rondes toutes douces qui plaisent immanquablement aux jeunes enfants. 

Un très bel album qui laisse libre cours à l'imagination et qui, à coup sûr, saura tisser une belle complicité en cas de lecture avec un adulte !

samedi 5 août 2017

Jules Caron

JEUDI 10 AOÛT à 18h30
à l'Hôtel Ville d'Hiver
Venez à la rencontre de Christel Haffner Lance
historienne de l'art et commissaire de l'exposition
qui vous commentera avec plaisir les œuvres présentées!
Entrée et écoute libres.

Géronimo Stilton

Le grand, l'unique, l'incomparable journaliste détective
GERONIMO STILTON
sera à la librairie
en chair et en moustaches

VENDREDI 11 AOÛT
de 10h30 à 13h00



N'hésitez pas, petits et grands, à venir le rencontrer, 
il sera heureux d'évoquer avec vous ses dernières aventures 
et enquêtes au pays des souris et du fromage!


L'amertume du triomphe d'Ignacio SANCHEZ MEJIAS

L’amertume du triomphe de Ignacio SANCHEZ MEJIAS aux éditions Verdier, 12 euros.

Le lecteur ne saura pas si José Antonio est parvenu à vivre son amour pour Marilinda. L’amertume du triomphe est inachevée comme une symphonie. Sanchez Mejias a succombé en 1934 à une blessure contractée dans les arènes de Madrid. Les aficionados s’intéressant à l’histoire de la tauromachie ne peuvent ignorer la vie de ce torero qui affichait de nombreuses cordes à son arc.  

L’amertume du triomphe a été retrouvée dans les archives familiales et publiée en 2009 dans sa langue originale. Les éditions Verdier en assurent aujourd’hui une superbe traduction dans sa collection « Faenas ». 
Il s’agit pour Ignacio Sanchez Mejias de reprendre l’histoire d’un jeune torero lui ressemblant fortement et de montrer ce que peu de gens peuvent comprendre de la vie de torero. Il n’y aucun épisode dans l’arène, le discours se tient avant ou après sous la forme de dialogues entre José Antonio et ceux qui l’entourent : une marquise qui protégea le héros depuis son enfance, le fils de celle-ci qui le rejeta violemment après avoir été son meilleur ami, son valet d’épée qui joue à merveille son rôle d’écuyer à la façon du Quichotte de Cervantes et José Mari, le confident qui l’accompagne dans ses tournées à travers l’Espagne d’arènes en arènes.  

Bien sûr la tauromachie demeure centrale, on y comprend les enjeux sociaux pour un homme venu de la campagne, les intrigues et les retournements de ses partisans, le rôle des journalistes et le succès qui ne se trouve qu’au cœur de l’arène après qu’on a vaincu le taureau. Mais le roman, d'abord et surtout, approfondit les sentiments de José Antonio dans sa quête d’un amour impossible. Cette passion hispanique, brûlante à souhait, génère des tirades bouleversantes sur la condition de l’âme amoureuse et solitaire.

Ignacio Sanchez Mejias eut une destinée à la mesure de ce qu’écrivit pour lui son ami Federico Garcia Lorca qui lui rendit hommage dans un célèbre  llanto dont voici la fin :

Il faudra longtemps avant que ne naisse, s’il naît jamais
Un Andalou si clair, si riches d’aventures.
Je chante son élégance avec des paroles qui gémissent

Et je me souviens d’une bise triste dans les oliviers

T-Rex à la plage

T-Rex à la plage de Molly Idle, Little Urban éditions, 13.50 euros
La plage mode d'emploi: ne pas oublier le maillot, la serviette, les lunettes de soleil et la crème solaire. Précautions à prendre: choisir une plage surveillée, ne pas se baigner tout seul ni après le repas. Activités: se jeter à l'eau, faire des châteaux de sable, chercher les coquillages, jouer avec les vagues.
Mode d'emploi classique? Peut-être pour certains mais en tout cas certainement pas pour T-Rex, joli gros dinosaure qui savoure chaque moment passé avec ses amis!

Un bel album aux dessins doux
 qui réinvente la traditionnelle journée de plage 
pour les plus jeunes de 3 à 6 ans!