samedi 25 août 2012

Prince d'orchestre de Metin ARDITI

Prince d'orchestre de Metin ARDITI aux éditions Actes Sud, 21,80 euros.

Livré comme un journal intime où les mots seraient écrits à la volée, Prince d'orchestre s'érige compulsivement dans les coulisses de la carrière d'Alexis Kandilis, chef d'orchestre de dimension internationale emporté par une inéluctable déchéance.
Parti pour les sommets, son élan artistique se bloque soudainement puis déraille et la minutie avec laquelle Metin Arditi détaille l'environnement et les pensées de son personnage est, par endroit, proprement bluffante.
Comme tant d'autres, Alexis Kandilis est victime de la surmédiatisation dont il s'est pourtant bien repu le temps où l'idylle fonctionnait mais le piège qui lui a été tendu en retour de son égocentrisme n'a d'égal que la virtuosité réclamée pour une direction d'orchestre.
Une émotion particulière se dégage dès lors que l'on pénètre dans les arcanes d'un métier aussi prestigieux et on découvre que sa psychologie peut parfois mener à la folie.

Oh... de Philippe Djian

 Oh …  de Philippe Djian aux éditions Gallimard 18,50€

Chaque sortie d’un livre de Philippe Djian est un petit évènement. Sorte d’icône de la littérature depuis l’énorme succès de 37°2 le matin, le parolier de Stéphane Eicher a ses inconditionnels.
Alors qu’il aurait pu exploiter un filon très lucratif, il a pris le parti de la littérature pour bâtir depuis des années une oeuvre singulière et tracer son sillon.
 Son dernier roman, dans la lignée de ses précédents, nous décrit un univers très sombre, encore plus peut-être, que d’habitude.
On comprend très vite que la narratrice, Michèle, vient de se faire violer. Elle va néanmoins continuer de coucher avec son violeur. Par ailleurs, elle a comme amant le mari de sa meilleure amie, sa mère de 75 ans ne sort qu’avec des hommes trois fois plus jeunes qu’elle et son père est en prison depuis des années après avoir massacré des enfants dans un club.
Bref malgré ce tableau apocalyptique P.Djian fait le superbe portrait d’une femme d’aujourd’hui. Dans une excellente interview accordée au magazine les inrockuptibles Djian déclare : « Dans la vie, on n’est jamais loin de basculer ». L’auteur décrit très bien ce moment ou les vies dévissent. A la fin du livre la narratrice nous donne une clé : « Au fond, je ne pensais pas être une personne si étrange, si compliquée, à la fois si forte et si faible. C’est surprenant. L’expérience de la solitude, du temps qui passe est surprenante. L’expérience de soi. De plus hardies ont vacillé-et j’ai fais plus que vaciller, c’est entendu ».

Livre politiquement incorrect mais la littérature n’est pas la pour nous servir la soupe , OH… est écrit d’une traite sans chapitre. D’un style très pur, sobre voir un peu clinique le dernier livre de P.Djian est d’une lumineuse noirceur. L’auteur possède cette qualité réservée aux vrais écrivains qui est de savoir créer une atmosphère, un climat.
Il devrait participer à la course aux prix. Aura-t-il quelque chose ? Rien n’est moins sûr tant il est vrai que les tractations entre éditeurs font parfois passer les qualités littéraires au second plan. Ce qui est sûr c’est que beaucoup de livres primés par le passé n’ont pas les qualités de celui-ci. A suivre…

Pour finir, citons un autre extrait de l’interview et n’oublions pas ce précieux rappel de P.Djian, biarrot d’adoption : « Lire, ce n’est pas une promenade. On n’est pas en train de rigoler. La littérature est un truc sérieux car elle change notre vie » . Ceci étant dit, bonne lecture !

Olivier de Marc

samedi 18 août 2012

Dédicace de Véronique Hermouet jeudi 23 Août

La Librairie Générale est heureuse d'accueillir à nouveau


 Véronique Hermouet, illustratrice jeunesse,


 le jeudi 23 août à partir de 16h30.





Passionnée de dessin depuis toujours, Véronique Hermouet se promène toujours un carnet dans la poche. Comme elle a gardé une âme d'enfant, elle aime nous faire partager son univers à travers des illustrations tout en rondeur et en douceur. Elle nous offre à grignoter des dessins au goût de bonbons acidulés! Alors laissez parler votre gourmandise!

Quelques romans français de la rentrée 2012

La rentrée littéraire, c'est la semaine prochaine !

Le rituel franco-français est dans les starting-blocks, personne n'y coupera et tout le monde voudra connaître la nouvelle révélation littéraire du moment, c'est à dire... Et bien nous le saurons lorsque les médias l'auront décrété. Cependant, les pronostics vont bon train et les rumeurs courent... En marge de nos propres coups de coeur qui croiseront peut-être ceux des médias (n'en doutons pas) nous allons nous aussi essayer de jouer le jeu de la rentrée.

Quelques chiffres pour commencer qui reviendront dans la bouche de beaucoup, 646 nouveautés à paraître entre août et octobre, soit un recul de 8 titres par rapport à l'année derniere (ouaahh !). Pour être précis, nous découvrirons 220 titres étrangers et 426 titres français, nous parlons de romans.

Mais aujourd'hui, ce qui passionne les foules, ce sont les transferts (comme au foot !) et c'est tout juste si les auteurs ne posent pas avec leur nouveaux maillots et si l'on ne communique pas (bientôt !) le montant du transfert ainsi que les à-valoir.
Premier grand coup, Philippe Delerm signe pour cinq romans consécutifs aux éditions du Seuil: Je vais passer pour un vieux con et autres petites phrases qui en disent long (13 septembre) est le premier de la série. Florian Zeller quant à lui quitte Flammarion pour Gallimard (une orientation nouvelle et ambitieuse dans sa carrière)  il nous apporte La jouissance, un roman européen (30 août) mais Flammarion compense ce départ par l'arrivée surprise d'Olivier Adam qui signe Les lisières (22 août). Véronique Olmi reprend son baluchon et, d'Actes Sud via Grasset, s'installe chez Albin Michel pour Nous étions faits pour être heureux (22 août).

Outre ces passages d'une maison à l'autre, des auteurs bien connus récidivent, Jean Echenoz publie 14 chez Minuit (4 octobre), Philippe Claudel Parfums chez Stock (12 septembre) et Laurent Binet qui fait déjà son show dans les journaux (ou l'inverse) arrive également le 22 août avec Rien ne se passe comme prévu aux éditions Grasset. Le même jour, Jean-Michel Guenassia sera revenu avec La vie rêvée d'Ernesto G. aux éditions Albin Michel. 

Finissons ce premier tour operator spécial romans français avec des inconnus qui ne le resteront pas Chloé Schmitt dont Les affreux verront le jour aux éditions Albin Michel toujours le 22 août tout comme Aurélien Beranger propulsé avec La théorie de l'information aux éditions Gallimard. Une petite pièce supplémentaire à ajouter sur la loterie des premiers romans sur Julia Deck dont le Viviane Elisabeth Fauville sort le 6 septembre aux éditions de Minuit. Oh, un autre encore, parfaitement inconnu dans le milieu littéraire, Bruno Le Maire entre en scène avec Musique absolue : une répétition avec Carlos Kleiber aux éditions Gallimard (30 août).

Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme FERRARI

Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme FERRARI aux éditions Actes Sud (parution le 22 août).


Il faut attendre longtemps ou alors connaître relativement bien l'an 410 après J.C. mais aussi l'oeuvre de Saint Augustin pour saisir l'audacieux parallèle effectué par Jérôme Ferrari entre Rome, la fin de son empire et le bar d'un village corse.
Jérôme Ferrari ne cherche pas plus à fournir de repères qui expliqueraient la lignée familiale écorchée et brisée d'Aurélie et Matthieu. Le pouvoir des phrases, leur rythme et la puissante portée des mots se chargent de construire l'édifice fragile que sont les vies écrites de ce roman qui s'étire sur un siècle et dont la flamme brûle vers l'impossible que ce soit en Corse ou en Algérie, en Indochine ou en Afrique de l'ouest.
Passons sur l'énoncé philosophique que Jérôme Ferrari expose dans un souffle hâletant et voyons la métaphore de ce petit bar corse qui passe de mains en mains jusqu'à ce que Mathieu et Libero, son ami d'enfance, déçus par leurs études, transforment celui-ci au point que sa prospérité et sa notoriété s'étend loin au-delà des maisons circonscrites qui forment le village. Ce petit bar devenu grand c'est Rome.
A l'opposé, Aurélie, ne renonce pas à la voie universitaire et continue d'oeuvrer pour l'humanité en participant aux fouilles des ruines de Thagaste où résidait Saint Augustin. Mais vivre en Algérie n'est pas simple, Aurélie amoureuse en conviendra. Tenir un bar non plus car de nombreux drames germent en ces lieux. Circonspect, le lecteur porté par la puissance indéniable du roman rencontrera d'inhabituelles pensées qui conclueront l'avènement de la chute d'un empire.

vendredi 10 août 2012

Le libraire de l'été passe par la Librairie Générale d'Arcachon

Et oui, les plus matinaux auditeurs d'Europe 1 auront eu la surprise d'entendre le nom de la Librairie Générale d'Aracachon prononcé par Florent Chatain, c'était jeudi 8 août peu avant 6h30. Vous dormiez ? Voici l'occasion d'entendre la conversation menée par un animateur de radio et François Boyer.

http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Le-libraire-de-l-ete/Sons/La-note-secrete-de-Marta-Morazzoni-1198725/

Rencontre avec Jeanne Faivre d'Arcier Mardi 14 Août

Le dernier vampire de Jeanne Faivre d'Arcier aux éditions Bragelonne, 20,30 euros.


Jeanne Faivre d'Arcier est une habituée du bassin d'Arcachon où elle réside une partie de l'année. Cet écrivain au registre étendu, a récemment publié Le dernier vampire, un roman fantastique où se mêle un polar mâtiné d'un fort parfum historique.
Jeanne Faivre d'Arcier garde un ton enjoué tout au long de cette histoire ce qui prouve le grand plaisir qu'elle a pris à son écriture. D'ailleurs il ne faut pas s'offusquer outre mesure de l'amas de meurtres qui s'épandent au début du livre, ils cautionnent d'une certaine façon les humeurs d'un impitoyable tueur qui a des besoins vitaux de sang frais. Celui-ci est un survivant de la révolution française, devenu vampire dans des conditions douloureuses. Sa fiancée, est-il persuadé, n'a pu mourir dans l'effroyable condition qu'il relate, une noyade dans une barrique de vin où il a lui-même réchappé. Cela se passait en 1793 dans le bordelais. Les Girondins perdaient la partie et la Terreur advenait.
Plus de deux siècles ont passé et voilà que ce vampire amoureux reconnaît sa bien aimée dans une femme policière, amatrice de théâtre et aux moeurs surprenantes. S'engage entre eux un malentendu qui tournera à une lutte à mort.
Toute la PJ parisienne va se lancer aux trousses de ce meurtrier spectaculaire. Les rebondissements vont se succèder au rythme des exigences de ce volatil et infernal tueur. Au cours de cette confrontation, apparaît une belle et insoumise métisse. Prise en otage dans le repère haut perché du vampire, l'amour va s'en mêler et même s'emmêler...
Le détour par la révolution française est un complément indispensable à cette intrigue haletante que Jeanne Faivre d'Arcier dénoue avec romantisme.

Jeanne Faivre D'Arcier est également l'auteur de deux romans policiers pour la jeunesse: Nuit d'Angoisse à l'Ile aux Oiseaux et Traque sur la presqu'île. Une occasion de découvrir les richesses du Bassin d'Arcachon à travers des enquêtes menées par de jeunes héros. A déguster sans modération à partir de 10 ans.



Jeanne Faivre d'Arcier sera à la librairie MARDI 14 AOUT
de 10h30 à 13h00 et de 15h00 à 18h00

Les madones d'Echo Park de Brando SKYHORSE par monsieur Roudoudou

Les madones d'Echo Park de Brando SKYHORSE aux éditions de l'Olivier, 22,30 euros.


"Un roman poignant sur les femmes mexicaines pauvres et plus généralement sur une communauté qui cherche à s'intégrer dans l'American way of life sans pour autant renier ses racines sur plusieurs générations".
Ce pourrait être le pitch d'un film mièvre avec J-Lo* mais c'est heureusement un livre fort, qui bascule dès lors qu'un drame survient, et la construction narrative devient alors brillante. Car l'on se demande au départ s'il s'agit bien d'un roman et non d'un recueil de nouvelles, puisque les chapitres ne semblent pas se donner d'écho, mais petit à petit (comme une énigme) le puzzle se met en place et les différents personnages auront tous un point commun avec cette jeune fan de Madonna qui est le centre du livre. Pour un premier roman, c'est assez bluffant sur la forme et c'est au final une très belle déclaration d'amour.

Monsieur Roudoudou

* Jennifer Lopez pour ceux qui ne connaîtraient par son surnom (note du rédacteur).

Arrive un vagabond de Robert GOOLRICK

Arrive un vagabond de Robert GOOLRICK aux éditions Anne Carrière (Parution le 23 août)


L'Amérique, après la 2eme guerre mondiale, dans sa plus familière expression, telle qu'elle a été maintes fois décrites au cinéma, un American way of life enjoué comme les bouteilles de Coca Cola avec ses "libérateurs" qui sont maintenant rentrés au pays. Voici tout cela concentré dans une petite ville du sud avec les noirs d'un côté et les blancs de l'autre et chacun vaque à ses petites affaires. Enfin l'archétype du cowboy solitaire a troqué ses bottes et son lasso contre un attirail complet de couteaux de boucher et il est nanti d'une valise pleine de billets. Voici donc le vagabond en question.
C'est avec une lenteur pour toute chose bien calculée que le vagabond s'introduit dans cette bonne société. Il devient l'employé du boucher de la ville, surpassant les qualités de son employeur y compris dans l'abbattage des bêtes. Ses efforts d'intégration sont fort bien récompensés, il est respecté, aimé et peut-être même désiré mais il se contente d'acquérir en toute discrétion des terrains, le plus de terrains que sa valise de billets lui permet.
Robert Goolrick décrit à la perfection les mystérieuses et marginales activités de ce vagabond bien décidé à refaire sa vie, à repartir de zéro. Il semble détenir une connaissance minutieuse de ce genre d'homme ainsi que les raisons qui poussent une société bien pensante et aux idées préconçues à ne jamais accepter de manière définitve un homme nouveau, sans histoire et sans reproche.
Un enfant, seul, acceptera tout de lui et une femme, elle-mêm étrangère à cette ville, ils parviendront à lui faire miroiter une porte de sortie puis le trahiront.
Robert Goolrick a inscrit ses personnages dans une destinée mythologique, comme s'ils étaient perçus par des dieux et comme si l'âge d'or américain valait bien cela. Il n'empêche que ce roman se hisse très haut sur l'échelle imaginaire qui permet de mieux voir les sociétés modèles qui ont gouverné le monde.

samedi 4 août 2012

La dernière impro de Jean-Pierre CASTELAIN

La dernière impro de Jean-Pierre CASTELAIN aux éditions Amalthée, 22,31 euros.


Le tour d'été de Jean-Pierre Castelain passe par la Librairie Générale. L'indéniable succès de la Pinasse mauve en 2011 lui vaut évidemment ce retour sur le bassin mais Jean-Pierre Castelain écrit des romans qui raconte d'autres histoires très éloignées d'Arcachon. Pour preuve cette dernière impro imprégnée d'alcool et de bop et de noms légendaires du jazz.

Jean-Pierre CASTELAIN dédicacera l'ensemble de ses ouvrages à la Librairie Générale d'Arcachon, samedi 11 août de 10h à 13h puis de 15h à 18h30.

Poussières d'homme de David LELAIT par Olivier De Marc

Poussières d'homme de David LELAIT aux éditions Pocket, 5,60 euros.


"Ce dimanche 3 avril, au soir, tes jours d'homme m'ont filé entre les doigts. Au presque commencement de ma vie, je t'ai perdu, toi avec qui je voulais la finir. Nous avions oublié d'être mortels, le temps nous a rattrappé..."

La réedition de Poussières d'homme de David Lelait est l'occasion de lire un texte d'une force rare. L'auteur nous raconte la perte de son compagnon. Celui qui était l'homme de sa vie meurt d'un cancer, presque comme tout le monde. Pas question de sida ici. Peu importe d'ailleurs, l'amour et la douleur n'ont que faire des histoires d'oreillers.

Ce récit sur la mort, le deuil, la souffrance, l'absence est aussi et surtout une lettre d'amour écrite dans un style éblouissant. Un hommage à son ami disparu écrit avec pudeur. Tout est juste, pas un mot de trop. Réussir l'exploit de faire un texte d'une telle qualité avec des thèmes aussi vieux que la littérature est remarquable. Perdre un proche est une expérience assez banale, sublimer cette épreuve par la création est bien plus difficile. Quelle leçon !

Lecture forcément émouvante, on sort néanmoins apaisé de cette tragédie qui aborde aussi le thème de la différence lors de la rencontre avec la famille de l'amour défunt. Si vous souhaitez découvrir comment l'on peut, par l'écriture, conjurer la douleur avec talent, il faut lire ce livre inoubliable de toute urgence : "J'ai écrit, couché les mots comme on élève un mausolée d'amour, un Taj Mahal de larmes, et tu n'es pas revenu".

Olivier De Marc

Les fidélités successives de Nicolas d'ESTIENNE d'ORVES

Les fidélités successives de Nicolas d'ESTIENNE d'ORVES chez Albin Michel, (parution le 22 août 2012).

Ils sont jeunes et ils sont frères, ils habitent l'île de Malderney et sont anglais. Ils n'ont jamais été sur le continent, ne serait-ce qu'en France qui se tient pourtant à deux pas. Chaque été, ils piaffent d'impatience de revoir l'homme qui leur apporte des nouvelles de Paris. Hélas, les temps se durcissent, l'Allemagne belliqueuse menace ses voisins puis, un jour, la Pologne est envahie.
A l'image des grands romans du XIXe siècle de Dumas, Balzac, Stendhal, Sue... Nicolas d'Estienne d'Orves prend à bras le corps les années de guerre et d'occupation parisienne. Notons l'absolue réussite de l'atmosphère rendue avec une multitude de détails qui authentifient la période. Le pari risqué d'embrasser tout ce qui a fait vivre les parisiens durant les années 40 à 45 est remarquable voire stupéfiant. D'innombrables "célébrités" jalonnent l'étonnant parcours de l'aventurier narrateur (un des frères) avant que l'on ne revienne à Malderney, pour conclure et rendre des comptes.
On pourrait bien sûr être lassé ou bien s'amuser des incessants rebondissements de cette tumultueuse histoire, le XIXe siècle nous poursuit mais chaque revirement, chaque coups de théâtre forcent l'admiration et rendent l'inimaginable parfaitement plausible. Il fallait tout cela pour approcher l'extrême complexité des jeux et des enjeux que furent la collaboration, l'intelligence avec l'ennemi et tout simplement la survivance chaque jour plus incertaine.
Nicolas Estienne d'Orves réussit l'impossible et frappe un grand coup sur la scène littéraire française.