samedi 31 décembre 2011

Quai d'Orsay t.2 de Lanzac & Blain

Quai d'Orsay t.2 de Lanzac & Blain aux éditions Dargaud, 16.95€


New-York, ONU, descente d’avion vertigineuse, les diplomates s’élancent en ordre dispersé à la suite de leur chef déjà parti d’un seul trait vers son hôtel, toutes sirènes hurlantes. C’est ici que reprennent les aventures du jeune collaborateur du ministre français des affaires étrangères et, cette fois-ci, l’heure est grave : une crise sans précédent secoue le monde, va-t-on oui ou non entrer en guerre au Lousdem ? Le problème est que toute cette affaire est réelle et que les répliques de tel responsable du Moyen-orient (le Lousdem c’est un peu lui enfin!) ou tel responsable de l’Amérique (les maîtres du monde ce sont eux enfin!) ou encore du responsable de l’Asie, de l’Europe, de la Russie,  poussent chacun dans une position plus solennelle l’une que l’autre. A moins qu’elles ne soient toutes excessivement vulgaires mais, néanmoins, tirées de la mémoire d’un ancien du ministère, garant de la crédibilité d’un scénario qui dépasse de loin toutes les idées préconçues à l’égard de cet univers où le mot "requin" reste un doux euphémisme. Mais justement, l’humanité de ces barons de l’attaché-case déborde, ils font honte et font pitié, ils nous font plier de rire et ils nous fascinent au point que l’on s’accorde à dire qu’ils font le plus beau métier du monde ou le plus addictif. La preuve, le moment où notre jeune scribe, anti-héros de cette histoire, se sent écarté du microcosme gravitant autour du ministre, les anti-dépresseurs s’apprêtent à fondre sur lui mais (fort heureusement pour nous), il sera repêché de la plus incroyable des manières grâce à un morceau de rock’n roll trash métal très éloigné des chaussures à bouts pointus ultra brillantes de ces messieurs de l’ONU . Un pur moment de rock’n roll donc ?

samedi 24 décembre 2011

Sélection CD Harmonia Mundi

Voici bientôt deux ans que nous avons décidé de faire entrer la musique au milieu des livres, et choisir alors le catalogue Harmonia Mundi, qui est à la fois éclectique et de qualité, fut pour nous une évidence.
Une fois par mois environ nous renouvelons notre sélection en fonction de l'actualité musicale et nous mettons en écoute sur notre borne quelques titres que nous allons désormais vous présenter sur ce blog!

Sonates et partitas pour violon seul de Bach, interprétées par Amandine Beyer.
Classique. Diapason d'or de l'année et Choc classica de l'année.

Avec aisance et maîtrise, cette violoniste a su donner un nouvel élan au baroque!


El Fenix de Paris, airs et danses espagnols de Luis De Briceno, interprétés par Le Poème Harmonique dirigé par Vinvent Dumestre. Classique.

Vous retrouverez ici une musique baroque espagnole aux airs populaires très marqués mariant parfaitement instruments à cordes et voix.



Concerto pour violon de Tchaikovsky et Concerto pour violon de Korngold, interprétés par Korcia, Kantorow et l'orchestre philharmonique royal de Liège.
Classique. Diapason d'or.

Voici deux concertos que l'interprète affectionne particulièrement et que le cinéma hollywoodien s'est désormais appropriés.


Christus - cantates chorales de Mendelssohn, interprétées par Accentus et l'ensemble orchestral de Paris. Classique.

Sont ici réunis des fragments de la Naissance et de La Passion du Christ mais aussi des cantates de Noël qui vous plongeront dans une atmosphère émouvante en cette période de l'année.


Concertos pour violoncelle de Vivaldi, interprétés par Queyras et l'Akademie für Alte Musik de Berlin. Classique.

" Le mélange d'humilité et de panache, de noblesse et d'espièglerie dont témoigne le jeu de Queyras, c'est peut-être ce qu'on appelle tout simplement la grâce". Télérama.


Teuzzone de Vivaldi, opéra sous la direction de Jordi Savall. Classique.

Légèreté et profondeur sont les maîtres mots de cet opéra baroque vénitien!


Fatou de Fatoumata Diawara. Musique du monde.

Embarquement immédiat pour le Mali avec cette voix chaude et envoûtante!



Vitamia de Gianmaria Testa. Variété internationale.

Une fresque humaine et sentimentale d'une des plus belles voix de la chanson italienne. Difficile de ne pas tomber sous le charme...


Rock my boat de David Linx avec Rhoda Scott et André Ceccarelli. Jazz.

Après une Victoire du Jazz reçue cette année avec son précédent album, David Linx a voulu reprendre ici d'anciens titres qu'il a adaptés à sa nouvelle tessiture de voix mais aussi créer de nouveaux morceaux pour mettre en lumière sa nouvelle collaboration avec l'organiste Rhoda Scott.


Adelante! de Giovanni Mirabassi. Jazz.

Giovanni Mirabassi revisite au piano les chants intemporels de la contestation, de L'internationale au Chant des canuts en passant notamment par Hasta Siempre et Yo me quedo...


Corazon et Hueso de Melingo. Musique du monde.

Ce blues du grand sud révèle dans cet album des mélodies langoureuses presque surréalistes et hypnotiques.


Diagnostic d'Ibrahim Maalouf. Jazz.

Ibrahim Maalouf revient ici à une musique plus traditionnelle et fait résonner au son de la trompette des harmonies à la fois simples et chatoyantes.

MANCHETTE - TARDI

                       Ô dingos, ô châteaux! de Manchette et Tardi, éditions Futuropolis, 19 €.






L’association couve depuis Le petit bleu de la côte ouest et La position du tireur couché. Tardi illustrant Manchette, la noirceur de l’un illustrant la noirceur de l’autre. Inévitablement, les lecteurs de Manchette jaugeront l’exercice. Le renfort de François Guérif, des éditions Rivages, qui rédige la préface, cautionne à juste titre le pari de Tardi, sa signature paraphant d’élogieux commentaires à l’entreprise incitant de ce fait à faire baisser d’un ton toutes les critiques à venir, s’il y avait.
Mais que dit Ô dingos, Ô chateaux et que montre Tardi ? Une tragédie noire et burlesque où les tueurs ont des airs de lords mais sont rongés de l’intérieur. Il s’agit de Thompson, nommé ainsi en hommage peut-être aux carnets du fameux major. Face à la détermination de cet homme de main ravagé par sa folie destructrice et son mal d’estomac, une jeune folle, une vraie, est recrutée dans l’intention de protéger un gamin de 10 ans, par un homme d’affaire anxieux dont la fortune semble entâchée de transactions suspectes. L’emballement de l’histoire se situe au sortir d’une promenade aux jardins des Tuileries. La jeune femme et le jeune garçon dont elle a accepté la garde, sont enlevés. Le mécanisme est enclenché, Tardi colle aux basques des évènements tous plus fâcheux les uns que les autres au coeur d’une France provinciale des années 70 perforée par une course poursuite qui s’engage sitôt que le plan de Thompson déraille. Le professionnel qui se ramasse, décuple la haine massacrante qui le tient. Attention, le carnage n’est pas de tout repos, les morts s’enchaînent à mesure que la violence s’amplifie. Tardi moins que Manchette a dû souffrir pour trouver l’angle idéal des scènes d’action qui se répètent à l’envie jusqu’à la boucherie finale. Mais il y a un côté Grand Guignol qui demeure tout au long de cette BD, la malchance des méchants ou encore leur bêtise porte souvent à rire et cette société française bel et bien disparue ressemble à une farce. Tardi ayant le dessin rond, il y a du "mou rigolo" jusque dans ses effusions de sang, ce qui n’enlève rien au récit palpitant qu’il a privilégié au détriment d’un aspect peut-être plus tragique et plus intransigeant que Manchette a gardé au coeur de ses propres romans.

samedi 17 décembre 2011

Le coup de coeur de notre stagiaire Alice!

Cette semaine la librairie a eu la joie d'accueillir en stage d'observation Alice, élève de 3ème au Collège Marie Bartette. L'occasion était trop belle et nous n'avons pas pu résister au plaisir de lui demander son dernier coup de coeur qu'elle vous présente ci-dessous avec brio!
                       
               Hunger Games T1, de Suzanne Collins, éd. Pocket Jeunesse, 17€90.

Dans une Amérique du Nord post-apocalyptique rebaptisée Panem, le Capitole, gouvernement totalitaire et tyrannique, choisit deux enfants de douze à dix-huit ans dans chacun des douze districts qu'il régit pour participer aux Jeux de la Faim, les Hunger Games. Une terrible compétition dans une arène créée sur les terres mêmes du district treize, district s'étant rebellé, désormais rasé et ayant mené Panem au début des Hunger Games. Celui ou celle qui survit au tournoi devient vainqueur et remporte alors gloire et fortune ainsi qu'un repos bien mérité. Tous les habitants de Panem ont l'obligation de regarder les Jeux rediffusés à la télévision. Les Jeux terminent d'asseoir l'autorité du Capitole en soumettant la population à la vision de la mort de vingt-trois enfants chaque année. Hunger Games relate l'histoire de Katniss Everdeen, l'héroïne âgée de seize ans, courageuse et têtue, dont la soeur cadettte Primrose est appelée à participer aux Jeux. Mais Katniss s'oppose à cette idée et se porte volontaire pour la remplacer aux côtés de Peeta Mellark, le fils du boulanger du district douze.
On ne décroche pas un seul instant de ce roman. Les personnages terriblement attachants, le rythme diablement effrené, sont autant d'éléments qui contribuent à la réussite d'Hunger Games. Et bien que l'idée ait été plusieurs fois empruntée, l'auteure arrive à en sortir un style fluide et agréable à lire. Suzanne Collins réalise un superbe tour de force en nous laissant entrevoir des prémices d'espoir dans cette oeuvre pourtant parfaitement dystopique. 

Histoire

Stratèges de l'antiquité à nos jours de R.G. Grant aux éditions Flammarion, 40 euros.

Il faut en convenir, l'histoire est intrinsèquement liée à la guerre, aux conquêtes et au pouvoir. Ceux qu'on appelle les stratèges en sont le plus souvent  les vainqueurs. Ils sont ici à peu près tous réunis, entourés par une riche iconographie ordonnée et claire. Les reconstitutions de batailles à partir de plans, de tableaux, de photographies, nous permettent des voyages dans le temps et l'espace grâce à ce livre solidement constitué (réalisé par des anglais) où l'on reconnait un savoir-faire qui en séduira plus d'un.





Un certain goût français 1920-1980 de Nicole Blondel aux éditions courtes et longues, 45 euros.


Aux antipodes du livre précédent, cet art de l'aménagement intérieur est un superbe déplacement patrimonial à travers les objets qui ont fait perdurer la gloire du génie français façon art déco. Les affiches publicitaires et les catalogues restituent l'idée d'un savoir-vivre allié à la cause moderne. Le charme de la désuétude est à son apogée et l'on donnerait beaucoup pour reprendre goût à cette décoration d'orfèvre traditionnelle et optimiste.


 Caïds story, un siècle de grand banditisme de Jérôme Pierrat aux éditions de la manufacture de livres, 39 euros.

Attention, document exceptionnel qui donne une série de portraits inédits du grand banditisme français. Ces méchants dont on ne voit jamais le visage mais toujours les méfaits ont tôt ou tard fini portraiturés par la police. Les époques se succèdent et on se fait peur pour pas cher devant ces grands braqueurs morts et enterrés  mais dont la mémoire est restituée avec force et détails. Finalement c'est à l'évocation de leur surnom accompagné bien sûr de leurs frasques que "Bébé", "le petit Paul" "le gros Roger", "l'innocent", "le mammouth", "le Maréchal", "la carpe" ou encore "l'Agha Khan" nous amusent un peu.


Les grandes plaidoiries, archives et documents pour l'histoire, de l'affaire Calas au procès de Pétain rédigés par Yves Ozanam aux éditions de la Martinière, 39 euros.
Place à la justice, au droit et aux avocats dans un livre consacré aux grandes affaires politiques françaises. L'Histoire est bien là car ces procès intronisent des personnages influents qui ont succombé ou bien trahi au nom de la nation. Gambetta, Jaures, Daladier, Pétain et les autres ont tous eu à leur nom ou en leur nom des défenseurs dont on exhume les plaidoiries ainsi que le contexte dans lequel celles-ci ont été prononcées. Très vite, tout cela devient passionnant. La mise en page et les dessins renvoient immédiatement à la dramaturgie des procès, aux petites et grandes phrases expédiées dans la postérité. Petite cerise "dans" le gâteau, des pochettes dissimulent quelques facs-similés très soignés, le livre étant lui-même protégé dans un coffret. 


Le musée de la grande guerre, pays de Meaux, un nouveau regard sur 14-18 aux éditions du Cherche Midi, 29 euros.





Il n'existait pas de musée consacré à la guerre de 1914-1918. On pouvait penser qu'il en existait un puisqu'un lieu dédié à la deuxième guerre mondiale avait surgi à Caen sous le nom de mémorial en 1988, mais il fallait trouver le lieu adéquat: il est situé dans le pays de Meaux, là où les première et deuxième batailles de la Marne ont eu lieu. Qu'un livre accompagne la naissance de ce musée était quasiment une obligation, reconnaissons que le livre en question est remarquable, il introduit idéalement cette collection issue de la Grande Guerre  et suscite une émotion très particulière à la découverte si intime des objets, des armes mais aussi des protections, du matériel pieusement conservé à l'intention du futur.




La France des années 60 vue d'en haut de Marc Combier et Laurent Cabrol aux éditions Desinge et Hugo&cie, 30,00 euros.

Voici un témoignage visuel étonnant parce qu'il nous montre par le haut des transformations du paysage français que quelques générations pourraient encore reconnaître. Présenté par régions, la conception de ce livre permet de se rendre aisément à tel ou tel endroit, à bord de cet avion imaginaire qui nous transporte par delà les mers et les montagnes, les champs et les villes à l'heure de la grande reconstruction de notre pays, de sa modernisation et du retour en force des congés payés. On voit tout de même se maintenir un passé qui résiste à l'image de cette demeure, page 35, promise à un prochain engloutissement. C'était au Cap-Ferret.





Chroniques de la vie des français sous l'occupation, ouvrage collectif aux éditions Larousse, 29,90 euros.

On nous avait dit le plus grand bien de cette collection "Les documents de l'histoire" chez Larousse et elle ne se dément pas à la consultation des 6 titres au programme qui regorgent d'inventivité, d'astuces, de précisions et de pertinence sur des périodes particulières de l'histoire.  Une des plus emblématiques est traitée sous le titre Chroniques de la vie des français sous l'occupation qui comporte une richissime illustration de tout ce qui règlementa la vie des années 1940 à 1945. Une somme de fac-similés se nichent à l'intérieur, tel l'appel du 18 juin, des tickets de rationnement, des tracts de propagande, des ausweis...
Outre l'occupation, vous trouverez cinq autres titres intitulés Les sociétés secrètes, Napoléon, Les grandes énigmes de l'histoire de France, Ils ont changé l'histoire et Les grandes affaires criminelles, tous d'excellentes idées de cadeaux ! 


Monsieur Walser et la forêt







Monsieur Walser et la forêt de Gonçalves M. TAVARES aux éditions Viviane Hamy, 10 euros.

Monsieur Walser n’est pas Robert Walser. La forêt, seule, pourrait amener à penser que le suisse allemand et promeneur insatiable ait servi d’esquisse au projet de ce que le Bairro représente, c'est-à-dire une vie très intime donc approximative de quelques grands noms de la littérature, des arts et de la philosophie mondiale.
Pourtant cette micro-histoire écrite par Tavares ressemble de loin à quelques microgrammes (publiés aux éditions Zoe sous le titre de Territoire du crayon).  Sur un ton badin il met au prise un tout nouveau propriétaire avec les affres d’une maison neuve et surtout sans invité.  Hé tiens, voilà qu’on sonne… c’est un plombier. Monsieur Walser avait-il fait appel à un plombier ? Nouveau coup de sonnette, voici l’électricien et, après le carreleur voici le couvreur puis le peintre, le vitrier, bref les invités s’invitent et s’accaparent toute la maison qui est pourtant grande et déclarent, dans le même temps,  celle-ci inhabitable. Monsieur Walser qui n’est pas Robert Walser a de quoi devenir un peu fou mais son sens de l’accueil l’emporte et cette maison neuve ne semble pas finie.
La forêt ? Elle est partout. Tout autour.  Seule habitation éloignée du Barrio, voulue par monsieur Walser pour mieux recevoir ses invités. Cela ferait quasiment office de conte de Noël sauf que monsieur Walser n’a pas de cadeaux, ce sont plutôt les ennuis qui viennent à lui.
Gonçalo M. Tavares remplit peu à peu les cases qu’il s’est lui-même créées par la confection de son quartier. Après monsieur Brecht, monsieur Kraus, monsieur Valery et monsieur Calvino, nous attendons impatiemment les apparitions de messieurs Rimbaud, Carroll, Proust, Balzac, Melville, Gogol, Henri M., Cortazar, Musil, Foucault, Wittgenstein, Orwell, Warhol, Le Corbusier, Pessoa, Duchamp, Juarroz, Borges, Pirandello, Voltaire, Lloyd Wright, Bausch, Joyce, Kafka, Barton, Mishima, Andersen, Lorca, Swedenborg, Eliot, Woolf, Burroughs, Wells, whaou !

mercredi 14 décembre 2011

Rencontre avec Yvonne DAUDET mardi 20 décembre de 10h30 à 12h00 et de 15h30 à 18h00

La Question de Lola de Yvonne DAUDET, éditions Elzevir, 13 €











Lola et la mystérieuse question qui hante tout le livre écrit par Yvonne Daudet n'apparaissent qu'en dernier ressort,  bien après que les rêveries d'une promeneuse solitaire nous aient pris la main et nous aient emmené dans les méandres de la mémoire. Ces rêveries commencent merveilleusement au bord de la mer, la promeneuse rencontre un homme qui a un besoin pressant de se confier. La promeneuse, romancière de son état, est disposée à l'écouter. L'histoire alors prend forme, celle d'une passion amoureuse avec sa part de souffrance, d'inachèvement, de fulgurance mais aussi de malchance.
Quand bien même, la question de Lola n'est pas encore là, elle s'achemine doucement via Le signe des libérateurs qui constitue une sorte de deuxième volet à ce qui pourrait être des confidences de la narratrice. Ainsi la vie de Renée nous est soudainement présentée de sa naissance en 1914 à sa condition de femme en 1940 puis en 1944. Les premiers indices sur la fatalité de l'Histoire et les interrogations qu'elle suscite sont donnés. La fille de Renée prénommée Victoire se portera garante de l'espoir porté durant l'occupation. Et la narratrice de confier :
"Les femmes attendent toujours, un sourire, une main tendue, un baiser, une lettre, un enfant, la paix. Elles ont toujours l'air d'être sur un quai de gare."
La question de Lola n'est plus très loin maintenant et sert de titre au troisième et dernier volet, celui qui penche délibérement vers la vie personnelle de cette rêveuse solitaire qui nous parle enfin de Lola, sa propre fille. L'intime se fait donc plus pressant, indiciblement on pense à certains livres d'Annie Ernaux et à toute la problèmatique de la transmission. C'est au détour d'un de ces coups de la vie qui rendent une mère et sa fille plus proches que la question de Lola se fait jour, une question digne d'une princesse posée à un aviateur qui serait perdu dans le désert...

samedi 10 décembre 2011

Dédicace de Monique LAURIAN lundi 19 décembre à partir de 14h30

Un petit bijou ce Bassin d'Arcachon! Photographies, croquis et textes de Monique LAURIAN, 33 €
Monique LAURIAN sera à la librairie lundi 19 décembre à partir de 14h30 pour partager avec nous son regard sur le Bassin.
Résidant ici à l'année, elle a su prendre le temps d'observer avant de capter des détails d'architecture, de rendre l'esprit des cabanes ostréicoles, de saisir au fil des mois une nature évoluant entre forêt et plage. Laissant alors la parole à l'image ce n'est pas par des textes qu'elle commente ses photographies mais par des croquis montrant ainsi que la beauté du bassin parle bien souvent d'elle-même.

Marie-Claude GAY invitée de la Librairie Générale samedi 17 décembre

Une romancière très adepte du bassin d'Arcachon nous rendra visite ce samedi 17 décembre à 14h30 au café Le Troquet pour y parler de La passion Ines publié aux Presses de la cité.  Nous serons heureux ensuite de l'accueillir à la Librairie Générale aux alentours de 15h30.

Mais qui est Marie-Claude Gay ? Vous êtes en droit de vous le demander. Une pétulante femme à n'en pas douter qui étoffe chacun de ses livres d'une puissante energie romanesque. La passion Ines, loin de là, ne fait pas défaut à la règle et nous emporte dans le souffle de l'histoire. Il y a beaucoup de panache dans l'écriture de Marie-Claude Gay, une sorte de défi à relever dès lors que des forces contraires se déchaînent sur ses personnages. Le journaliste envoyé en Espagne pour couvrir les évènements qui noircissent un peu partout le ciel d'Europe ne pense pas dévier un instant de la ligne sentimentale qu'il s'est construite à Bordeaux et de son aération régulière sur les bords du bassin d'Arcachon. Or, une andalouse à la beauté fulgurante va instantanément le faire vaciller dans les affres de la passion. Le contexte n'en est que plus favorable dans cette agitation extrême qui précède une guerre civile. Comment se sortir de la culpabilité d'un adultère quand l'éloignement se rend un peu plus complice de vos actes ? Et l'amour vociférant doit-il être contenu lorsque la vie soumise à l'épreuve de la guerre ne tient plus qu'au hasard ?
Marie-Claude Gay a la force et le courage d'éprouver ses personnages jusqu'à leurs limites. On la sent autant impliquée dans les ravages du sentiment que dans l'incertitude que réclame la liberté et l'esprit d'aventure qui, indéniablement, l'habite. Nous vous incitons donc vivement à rencontrer cette femme au talent romanesque incontestable et amoureuse inconditionnelle du bassin.

Dans l'assiette et dans le verre

Cette semaine la Librairie Générale vous propose un petit florilège culinaire avant d'entamer les festivités, car il est bon d'être pourvu de livres qui savent rendre justice au savoir-vivre de notre pays et, plus précisement, de notre région.
Voilà pourquoi, nous ne transigerons ni sur le vin, ni sur les cannelés à défaut d'avoir rencontré la nouveauté considérable sur l'huître ou la cuisine du bassin.




Le guide des vins de Bordeaux de Jacques DUPONT aux éditions Grasset, 39 euros.
Beau travail peut-on dire au vu du résultat qui offre enfin une alternative au trop fameux guide de Robert Parker. En effet, l'auteur, journaliste au Point, s'est rendu sur le territoire du vin de Bordeaux à des fins humanitaires, ce qui signifie qu'il a rencontré des hommes et les a fait parler. C'est ce qui est réjouissant lorsque l'on feuillette l'ouvrage (1950 pages !), entendre des hommes à propos de leur travail, avant ou après avoir lu - peu importe - la note des millésimes (de 2000 à 2009) qui garde, bien sûr, toute son importance. Mais cette confiance envers les chiffres s'accroît dès lors que le verdict prend en considération l'aspect humain des choses car le vin c'est l'homme !





Voyage à Bordeaux 1989 de Jean-Paul KAUFFMAN aux éditions parallèles, 12 euros.

Tout à son contraire, le livre de Jean-Paul Kauffmann, ecrivain voyageur émérite, nous invite à rencontrer des lieux, à décrire des paysages et à parler du vin ! La géographie s'impose et, sans prétendre ravir le modèle Stendahlien qui évalua Bordeaux dans les plus hautes sphères, Kauffman constate que Bourg sur Gironde est la plus belle cité du département. A cela, on ne peut que s'incliner...
Mais Kauffmann passe aussi en revue toutes  les appellations. Sans en faire pour autant un véritable guide, les souvenirs et le récit de rencontres prennent à chaque fois un tour aimable, littéraire et historique, ils aident, pour le meilleur ou pour le pire, à se donner des airs d'amateur éclairé des vins de Bordeaux. Notons par ailleurs un voyage identique fait en Champagne en 1990, chez le même éditeur.


Tendres cannelés de Cécile LALANZA aux éditions Clorophyl, 6.50 euros.

30 façons de déguster les cannelés avec, pour chacune, une photo qui donne un avant-goût du résultat. N'ayant pas les moyens d'en goûter ne serait-ce qu'une seule, nous nous en remettons aux divines tentations offertes dans ce livre.
Aussi, je vous invite à vous rendre page 62 pour une recette à la poire et au gorgonzola, puis page 20 pour la recette façon profiteroles, page16 pour la gelée de Lillet, page 24 pour la pannacotta et page 56 pour celle intitulée brebis et coeur de cerise. Les macarons aussi existent dans cette collection !
PS : pour tout envoi de cannelés, la librairie fera suivre.


Vin cherche plat & plat cherche vin de Pierre-Yves CHUPIN aux éditions Fleurus, 19.50 euros.

Ici pas de photo, de la sobriété et une solution (voire beaucoup) et pour toutes circonstances. On apprend (?) que le foie gras va avec tout mais surtout du bordeaux... les huîtres et le champagne font bon ménage... la dinde aux marrons accompagnée de vins rares italiens, de Suisse ou d'Autriche également... le camembert, le calvados ou le cidre, entre normands, s'accomodent. Et pour la bûche buvez du porto !


Irrésistible chocolat, recettes de Maxine CLARK, photos de Peter CASSIDY aux éditions Laroussse, 17.90 euros.


Encore un livre sur le chocolat ? Oui, je crois bien, mais il faut avouer que beaucoup parmi nous ne se lassent pas d'en manger alors offrons donc un livre qui garde quelques chances de satisfaire nos envies, si d'aventure quelques talents se dissimuleraient dans votre famille ou parmi vos amis. Ce livre-là contient outre de superbes photos et des recettes alléchantes assez bien expliquées, un peu d'histoire, des conseils pratiques, un rassurant chapitre sur les bienfaits du cacao et le petit truc en plus, un vrai gâteau au chocolat à l'intérieur. Non je plaisante...



A table avec les amoureux, 60 recettes sentimentales de Claire Dixsaut aux éditions Agnès Viénot, 29.90 euros.


Des jeux, des baisers, des gueules d'ange, des répliques de grands films (Sur la route de Madison, Titanic, Quatre mariages et un enterrement, Casablanca...) et, à chaque fois, LE plat qui convient. Beau clin d'oeil donc au cinéma et pas mal d'humour. La pizza de la femme idéale est sucrée, le Tiramisu du séducteur moderne se couvre d'un film alimentaire; il y a des crevettes à fleur de peau et des escargots à la romaine et surtout, surtout, la recette du cake d'amour est donnée dans son intégralité sous le regard de Catherine Deneuve elle-même !


La trilogie bordelaise de Benoist SIMMAT & Philippe BERCOVICI aux éditions 12 Bis, 36 euros.

Après avoir été gentiment amoureux, soyons méchamment drôles en compagnie de quelques joyeux détracteurs du vin qui visent en priorité ceux qui le font ou le défont. Robert Parker  en tête et toutes les autres stars du vin/système sont présents. On est un peu entre initiés mais si le dessin des deux BD ajoutées au Dico vino reste bon enfant, le climat vaut plus par le dénigrement des riches entrepreneurs s'entredéchirant de façon grotesque à coups de millions que par la ligne claire. Ceci dit, voilà une excellente idée de cadeaux à offrir à tous vos amis de Bordeaux ou d'ailleurs !




Le Soleil sous la soie, E. marchal, éd. Anne Carrière, 22.50€

Le Soleil sous la soie, E. marchal, éd. Anne Carrière, 22.50€
Le Soleil sous la soie raconte les prémices de la chirurgie, à l'aube du siècle des lumières.
Du duché de Lorraine au front hongrois, du palais ducal aux tavernes de Nancy, Nicolas Duruet, chirurgien-barbier de son état, va, dans le désordre, tomber amoureux, se faire jeter en prison, rencontrer un homme sauvage...mais il va surtout devoir combattre les pratiques et les croyances de la médecine traditionnelle.
Une fresque historique qui nous introduit dans les arcanes de la chirurgie et de la politique de l'époque et qui se lit comme un roman d'aventure.

Dahlia






Dahlia d'Hitonaro Tsujui aux éditions du seuil, 16.00 euros


Le trouble que Dahlia procure à son lecteur est instantané. Son versant onirique appose directement sa marque sur l’état d’esprit dans lequel Hitonari Tsuji souhaite emmener son lecteur et cela, avant même que celui-ci ne saisisse la teneur exacte de ce livre qui va, d’une voix l’autre, entreprendre les pensées d’un vieillard, d’une femme, de sa fille, de son fils, de son mari, chacun leur tour envoutés par un personnage nommé Dahlia. Dahlia est un esprit magique qui pénètre les âmes et attise le désir.
Voilà donc un curieux objet dont on ne cerne jamais tout a fait les contours, Dahlia obsède cette famille qui l’accueille sous son toit tel un monstre séduisant et érotique qui ne semble régi par aucune morale mais doté des pouvoirs d’un caméléon, des pouvoirs euphorisants comparables au diable.
Hitonari Tsuji qui avait eu les honneurs du Fémina étranger 1999 avec le Bouddha blanc reprend ici tout autrement le thème de la mémoire et du souvenir passables d’appartenir à un autre monde. Cette déambulation romanesque est une invitation puissante au laisser-aller et à l’abandon pour des lois qui échappent au commun des mortels si bien que l’élixir peut s’avèrer être un poison.

lundi 5 décembre 2011

Dédicace de Jean-Claude GARNUNG samedi 10 décembre à partir de 16h30

Du coq à l'âne et réciproquement de Jean-Claude GARNUNG, éditions du Panthéon.
Jean-Claude Garnung sera avec nous samedi 10 décembre à partir de 16h30 pour vous dédicacer ce conte plaisant à la manière du Don Quichotte de Cervantes. Il nous entraîne ici dans les mésaventures picaresques de deux évadés: le coq du curé et l'âne du maire à la recherche desquels tout le village se lance.

Voilà une histoire qui, transposée dans les temps modernes, ne manque ni d'humour ni de style!






Comment rire pour cette fin d'année

1er décembre, le top départ des cadeaux de Noël et Nouvel An est officieusement donné. Il y a toujours du choix notamment chez les libraires et, justement, la Librairie Générale a fait le plein.
Cette semaine nous allons commencer avec un détachement de bon aloi pour cet événement annuel qui concentre souvent de petites inquiétudes et de grosses interrogations car oui, chaque année, il faut renouveler l'ingéniosité qui nous sied à pareille époque sur le choix des cadeaux, alors pourquoi pas s'essayer à l'humour ?
Voici quelques propositions qui pourraient vous tirer d'embarras.

 




Dictionnaire ouvert jusqu'à 22 heures de l'Académie Alphonse ALLAIS aux éditions du Cherche Midi, 17 euros.


Commençons par un dictionnaire (de poche) qui suppose de la part de ses auteurs - des académiciens cela va de soi - un long et méticuleux voire acharné travail sur la langue française .
Rien ne vaut quelques exemples pour en faire la démonstration :

Quinquennat, boisson préférée des hommes politiques : "Le président a entamé allègrement son second quinquennat".

Courroux, colère guyannaise.

Dassault (Marcel), 1892-1986. Célèbre avionneur qui, curieusement, a donné son nom à un char.

On frise bien évidemment  la contrepèterie et l'on joue avec les idées surtout celles qui sont toutes faites.
Un brin inconvenant et souvent potache, ce livre s'adresse à toute personne ayant gardé son sens du sérieux.









Vialatte à la Montagne d'Alexandre VIALATTE aux éditions Julliard, 17 euros.



Pour garder le rythme, dirigeons-nous du côté de l'Auvergne où officia un chroniqueur patenté qui régala plusieurs générations d'amateur de non-sens. 
Lisons quelques unes de ces plus fameuses assertions :

" Le loup est appelé ainsi à cause de ses grandes dents. "
"Je suis un écrivain notoirement méconnu. "
" Pascal aimait tellement l'Auvergne qu'il naquit à Clermont-Ferrand. "
"En Auvergne, il y a plus de montées que de descentes. "
"L'homme n'est que poussière... c'est dire l'importance du plumeau ! "
"Sauf erreur, je ne me trompe jamais. "

De bien belles perspectives pour ceux qui n'auraient jamais encore franchi cette montagne de l'esprit qu'était Vialatte. Les éditions Julliard réunissent ici en hommage le choix de ses plus fervents admirateurs dont une certaine Amélie Nothomb...







Geluck enfonce le clou de Philippe GELUCK aux éditions Casterman, 18 euros.


Du non-sens, toujours du non-sens mais, cette fois, en grande partie illustré par ce diable de Geluck. On aurait pu le croire caressant toujours dans le sens du poil son Chat de prédilection, mais on découvre combien la palette de cet humoriste belge, capable de dessins à l'humour très noir et de textes gentiment déjantés, est étendue. Des provocations inadmissibles, comme a trouvé bon de le préciser l'éditeur, et qui révèlent un talent littéraire original dont beaucoup se sont déjà emparés.
Un must de cette fin d'année à coup sûr.






Les tontons éparpillés façons puzzle de P.CHANOINAT et DA COSTA aux éditions 12 bis, 12 euros.

Revenons à nos classiques pour une réalisation magnifique sur le plus culte des films du duo de choc Audiard/Lautner. L'hommage est proportionnel aux "gueules" reproduites pour la plus grande joie des aficionados. D'autre part, une salutaire fiche d'identité redonne vie et caractère aux Ventura, Blanche, Blier, Lefebvre et consorts dont les caricatures sont exceptionnelles. L'idée est géniale, on se repasse  le film à partir de la reconstituion des scènes et les commentaires inspirés de fichiers de police préservent l'esprit de ces grands comiques français à l'état pur.







   L'air de rien (Chroniques 2010-2011) de François MOREL aux éditions Denoël, 17 euros.



On a peu retenu de l'épisode Stéphane Guillon sur France-Inter qu'il avait un remplaçant, si l'on peut dire, qui, le vendredi s'escrimait lui aussi à décrypter l'actu - il le fait encore me glisse t-on dans mon oreillette - :  il s'appelle François Morel, son talent n'est plus à louer parce qu'il nous a décontenancés à maintes reprises avec la troupe des Deschiens puis s'est avéré être un formidable comédien. Ces chroniques n'en sont que plus précieuses, lui qui pense tenir de Paul Léautaud alors qu'il nous fait irrémédiablement penser à Pierre Desproges.








             







 L'almanach Groland aux éditions Prolongations, 15 euros.


Attention, il se pourrait qu'il n'y en ait pas pour tout le monde. L'Almanach 2012 Groland est paru; Joey Starr, Depardieu, Miossec et Philippe Katerine y font des apparitions de ministres. Sinon, rien que du connu, un calendrier détachable, une carte détaillée de la Présipauté, des conseils, des trucs et des jours de fête toujours plus invraisemblables mais parfaitement calqués sur un pays que l'on connaît bien et qui aurait pu servir de base à un envers du décor complétement absurde. Hara-kiri peut se réjouir, ses enfants se portent très bien.  




La planète des sages de Charles PEPIN & Jul aux éditions Dargaud, 19.95 euros.

Encore une fois, nous avons affaire à un engouement hors norme pour une association riche en idées.
Charles Pépin, brillant journaliste, philosophe, enseignant, écrivain s'est adjoint les services du dessinateur Jul pour une partie de ping-pong jubilatoire.
Tu dis Descartes, je dis Kogito, Tu dis Marx, je dis Rasoir pour tous, Tu dis Bergson, je dis Bergson ya l'téléfon qui son, bref, cela n'arrête pas, on apprend, on rit, on apprend, on rit...
Cette encyclopédie mondiale des philosophes et des philosophies risque de beaucoup tourner sur les tables des lycéens.



Voilà, ce petit tour chez les comiques s'achève.
Souhaitons que cela puisse vous aider car il y en a pour tous les goûts et quoi de plus agréable de faire partager ce sur quoi on rit, y compris un jour de Noël !

Insiders Genesis T1 Medellin 1991

Insiders Genesis T1 Medellin 1991, scénario de Jean-Claude BARTOLL et dessin de Luc BRAHY, éditions Dargaud, 11,55 €.


Personnage fort et emblématique d'Insiders, Najah Cruz reste pourtant mystérieuse. D'où vient-elle? D'où tire-t-elle sa force? Comment a t-elle réussi à infiltrer les milieux mafieux les plus durs?
C'est ce qu'Insiders Genesis dévoile peu à peu: on découvre alors qu'elle a dû apprendre très tôt à survivre aux atrocités des rues colombiennes et qu'elle ne doit son salut qu'à une suite de rencontres qui ont su déceler ses capacités.

Un album qui nous donne à coup sûr envie d'en savoir plus!

Des chaussures pleines de vodka chaude

Des chaussures pleines de vodka chaude de Zakhar PRILEPINE aux éditions Actes Sud.





Admirons d'abord la photo de couverture, totalement russe et plutôt engageante mais qui ne reflète pas vraiment le ton du livre: cette belle russe qui nous toise avec quelque ironie n'appartient pas vraiment au quotidien des trois jeunes protagonistes qui, incontestablement, tiennent la vedette de ce recueil de nouvelles.
Des nouvelles dans lesquelles, un narrateur, son frère et le meilleur ami de son frère, comme toute jeunesse de par le monde, a t-on fini  par l'admettre, s'ennuient mortellement et donc multiplient toutes sortes d'activités avec les moyens du bord. Chez les russes, nous le savons,  c'est la vodka qui prime.
Ensuite, une large place est donnée à l'improvisation. Comme partout finalement.
La virée automobile de la première histoire est sur ce point éloquente. La Russie entière semble contenue dans cette équipée sauvage composée de deux voitures zigzaguant à la campagne. Le meilleur ami du frère les “drive”  en direction de nulle part, pas même vers les filles qui stationnent au bord des routes et ne comprennent pas l'énergumène qui a pilé à leur hauteur en leur délivrant une pensée fortement alcoolisée.
Pourtant les filles, tout au long du livre, paraissent bien attractives et l'on fait même pour elles toute une mise en scène afin de les avoir avec soi comme lors de ce barbecue où l'on va longtemps croire que, la misère aidant, ce sera du chien en brochettes au menu… Une sale blague, tout compte fait, qui démontre à quel point, il est difficile d'aborder sereinement quoi que ce soit lorsque l'on a trop bu de bières.
La vodka chaude dans les chaussures est, pour tout dire, un truc de filles pour ne plus avoir mal au pied.
Mis à part les filles, l'armée est une toute autre réalité, surtout lorsque l'on se retrouve en Tchétchénie, un endroit où les comportements et les destins sont beaucoup moins drôles. La politique avec ses ascensions fulgurantes où les ministres sont très éphémères, continue de nous désorienter dans cette approche d'une Russie provinciale emplie de fureur et de mystère et dont l'esprit se terre au coeur d'une forêt où tout un village replié sur lui-même entretient une légende propre à suggérer l' existence des Âmes mortes de Gogol. Un brin fantastique, un brin burlesque.