Professeur de philosophie à Anglet, Christophe Lamoure a déjà publié plusieurs ouvrages aux éditions Milan. Citons Lettres à un jeune philosophe et Petite philosophie du marcheur. Profitant de la période pré-électorale bien désespérante dans laquelle nous nous trouvons, il nous livre un essai très bref et incisif sur le paysage politique actuel.
Sans esprit de polémique, mais dans un style assez décapant, l’auteur stigmatise notre époque. Selon lui, l’inconséquence de nos politiques, la confiscation du débat au nom d’un réalisme discutable place le citoyen dans un désenchantement dangereux. La ronde des « experts médiatiques » diffusant une idéologie dominante qu’on a pu appeler le politiquement correct renforce selon Christophe Lamoure ce sentiment d’impuissance face au réel. Sur un certain nombre de sujet, la mondialisation par exemple, il serait impossible de penser autrement que le discours officiel sous peine de passer pour un «hurluberlu».
L’omniprésence de la communication dont on peut admirer les effets en cette période de campagne électorale ne fait que renforcer l’état de torpeur des citoyens, moins dupes que nos dirigeants le supposent. Plus préoccupante est l’absence de foi en l’avenir symptôme d’une époque à « l’horizon sans relief ».
On se souvient du succès hallucinant de Stéphane Hessel avec son opuscule Indignez-vous! Homme respectable et sympathique mais dont la vacuité du propos était assez désarmante. Mystère de la société du spectacle, le traité de Christophe Lamoure n’a pour l’instant reçu qu’un accueil très silencieux.
Petit précis de circonstance ce bref cri a l’avantage d’essayer de sortir le citoyen du divertissement lénifiant pour exercer une « vigilance démocratique ». Pousser le lecteur à se poser des questions, n’est-ce pas un des rôles majeurs de la philosophie ?
A noter pour ceux que cela intéresse que Christophe Lamoure édite un blog sur la campagne électorale en partenariat avec le journal Sud-Ouest.
Olivier de Marc
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