Le 12e n'avait pas marché, le 11e non plus, pas mieux que le 10e, et l'on ne vous parle pas des autres... Le 13e, en revanche, après que Max l'a cogité dans sa cervelle de choc et l'a présenté à ses supérieurs voire au-delà -à Matignon par exemple-, s'avère être une grande réussite qui vaudra quelques médailles ou galons supplémentaires, non pas à Max bien sûr, mais à ses chefs au-dessus qui auront approuvé sa brillante idée.
Le 13e choc est une sorte de collectif recruté par la police. Pas la vraie police que le quidam retrouve dans son quotidien et qui lui fait systématiquement penser à ce qu'elle pourrait bien lui reprocher, non, mais une autre police, celle de la filature, la discrète, qui parle dans son propre réseau, sa propre langue.
La langue, justement, celle sur laquelle insiste un certain Hervé Le Corre dans la préface amicale que l'auteur bordelais donne à ce vrai flic parti, depuis peu, à la retraite. Celle-ci occupe en majesté l'ensemble de ce magnifique polar.
La langue de Dominique Dayau, qui vous en rabattra un iota sur son délectable maniement, ne se rencontre effectivement guère ailleurs que dans les meilleurs polars: Audiard, dit Le Corre, San Antonio, ajoute votre serviteur.
Le 13e choc donc, emmené par Jean Gimbre que Max a convaincu de reprendre du service, détonnera un peu à vos oreilles mais encore vous rapprochera beaucoup de cette police silencieuse qui écoute et observe, qui analyse les mille et un trafics qui gouvernent notre société jusqu'au plus actuel évidemment, le terrorisme.
On ergotera pas longtemps sur la véracité des événement reproduits dans ce livre, tout est forcément juste et donc vrai. Dominique Dayau en a certainement vu bien d'autres mais il n'écrit pas pour en tirer une quelconque gloire, son propos vise à décrire cet univers policier qui sort de l'ordinaire, cette armée des ombres à qui il est difficile de rendre hommage, alors autant être servi par soi-même et ajouter en prime un humour que nul autre, à part lui, pouvait restituer.