Le succès de ce livre, quoiqu’on dise, quoiqu’on pense, tiendra à l’admiration ou à la détestation portée sur Alain Delon. Jean-Marc Parisis a pris ce risque et s’expose de ce fait aux préjugés de ceux qui à la seule évocation du nom d’Alain Delon claquent la porte.
Le livre débute logiquement par l’enfance de Delon et, d’emblée, toute la problématique du personnage est en place. Fresnes, sa prison, est le décor qui entoure les jeunes années de celui qui, rapidement sinon immédiatement, sera au contact du cinéma. Il aura une approche différente de ce métier, il y mourra beaucoup et ne jouera que tardivement des rôles de flics.
Avec des phrases courtes, nerveuses et précises, l’auteur se lance dans un corps à corps avec son sujet qui, à l’instar de quelques autres, mais ils sont rares, a été soumis à une passion publique d'abord française puis mondiale.
L’utilisation de la troisième personne du singulier qu'Alain s’est lui-même appliquée lors d’un tournage correspondait au fait qu'il jouait et réalisait en même temps. Ainsi Jean-Marc Parisis défend l'acteur. Sa relation avec Romy Schneider, ses rapports avec Visconti, Melville, Belmondo sont dénoués jusqu’à la grande affaire Markovic inextricablement liée à Delon.
L’utilisation de la troisième personne du singulier qu'Alain s’est lui-même appliquée lors d’un tournage correspondait au fait qu'il jouait et réalisait en même temps. Ainsi Jean-Marc Parisis défend l'acteur. Sa relation avec Romy Schneider, ses rapports avec Visconti, Melville, Belmondo sont dénoués jusqu’à la grande affaire Markovic inextricablement liée à Delon.
Mais bien au-delà du roman reportage dont la lecture est, de bout en bout, envoûtante, demeure ce problème avec la beauté que Delon aura supporté sa vie durant. Jean-Marc Parisis y vient à la page 192 :
"Quels effets la beauté produit-elle sur l’âme et les organes ? On voudrait bien le savoir à défaut de l’avoir. Difficile d’admettre que la beauté parlât banalement, avec réticence. On y voit de la condescendance, de l’afféterie ou un affront. Delon poussait le mystère, l’injustice, le scandale de la beauté à son comble. L’évidence de la sienne redoublait son opacité. Tout homme est un mystère à lui-même et aux autres, beau ou laid, il s’y débat, s’y cogne constamment, mais la beauté scelle ironiquement cette énigme aux yeux du monde; inutile de poser la question qui brûle les lèvres et le coeur, de se demander ce qu’on peut attendre, entendre de la beauté, qui crève tant les yeux qu’on en est réduit à l’écouter, à mendier ses oracles. Elle ne les divulguera pas. Le plus bel homme du monde ne peut donner que ce qu’il a."