Le lundi 27 et le mardi 28 mai,
La Librairie Générale d’Arcachon aura l’insigne honneur d’accueillir Gérard Macé en ses murs
(le lundi à 17h)
puis à l’hôtel Ville d’Hiver (le mardi à 18h).
Pour bien souligner l’événement exceptionnel de la présence les 27 et 28 mai prochains de Gérard Macé, nous allons reproduire chaque semaine (jusqu’à sa venue) des commentaires par lui-même à propos de son oeuvre, tirés du Cahier paru au Temps qu’il fait.
Cette semaine : Le manteau de Fortuny aux éditions Le Bruit du temps.
"J'ai attendu longtemps avant de lire la Recherche. Je veux dire intégralement, et de la première à la dernière ligne. J'ai profité d'un début d'été propice, et j'ai mis deux mois pendant lesquels j'ai vécu avec Proust et ses personnages, mais plus encore dans un état second, entre l'enchantement et l'hypnose. C'est sans aucun doute ma plus grande expérience de lecteur, et je me souviens de mon inquiétude au fur et à mesure que je m'avançais vers la fin. Que faire après, comment vivre (et pas seulement lire) sans cette intensité, sans cette profondeur, sans se consacrer à l'essentiel, bercé par la voix du narrateur ?
La réponse est venue des mois plus tard, quand j'ai retrouvé le nom de Fortuny dans un guide de Venise. Je n'avais pas prêté attention à ce nom pendant ma lecture, mais il revenait comme un détail révélateur, et comme un sésame, qui me permettait de préparer un voyage, mais surtout de reparcourir la Recherche en entier. Son esthétique, ses couleurs orientales, les corps absents d'Esther et de Shéhérazade, et la métaphore même du manuscrit, que Proust a lui-même comparé à une robe. Avec les fameuses "paperoles", il ressemble d'ailleurs à ce qu'on appelle un "patron" en couture.
Du même coup je découvrais l'importance des étoffes pour ma propre sensibilité, ce qui est beaucoup plus qu'un bénéfice secondaire."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire