samedi 26 janvier 2013

Une fille qui danse de Julian Barnes

Une fille qui danse de Julian Barnes, éditions Mercure de France, 19 euros.

Roman en trois parties dont nous ne connaissons que la première et la dernière. Tout comme l'auteur nous nous interrogeons sur la deuxième qui est volontairement le coeur de cette dernière (vous suivez?).
Il a aimé une jeune femme lorsqu'il était étudiant qui l'a quitté pour un autre. On le retrouve quand il en a 60 et apprend que cet "autre" s'est suicidé peu après, alors qu'il avait eu ce que lui n'avait pu conserver. Que s'est-il passé durant ce laps de temps, cette éternité?
Cela pourrait ressembler à une pelote de laine que l'on déroule mais c'est bien plus qu'une énigme, beaucoup plus et l'essentiel n'est pas là. Ce sont les erreurs, les tropismes que finalement l'auteur répète en revoyant cette femme. L'écriture est plus que brillante, et l'on tient sans doute l'un des très très grand roman de cette année, très difficile à décrire. Ce n'est pas l'histoire qui compte mais les doutes du personnage et cette façon de dire qu'il ne comprendra jamais au bon moment.
Un des plus grands romans de J. Barnes. Court, d'une apparente facilité et pourtant virtuose.

Monsieur Roudoudou

Poisons de Dieu, remèdes du Diable de Mia COUTO

http://lapage.unblog.fr/files/2013/01/mia-couto037.jpg 
Poisons de Dieu, remèdes du Diable de Mia COUTO aux éditions Métailié, 17 euros.

La simplicité des choses n’est, comme toujours, qu’apparente, surtout, et avant tout, dans les rapports humains. Voilà pourquoi le titre du dernier livre de Mia Couto supporte un énoncé a priori contradictoire et que le roman effeuille et met à nu des sentiments pourtant bien dissimulés.
C’est, en bonne et due forme, un docteur qui, dans une petite ville mozambicaine, rend une visite journalière à son patient préféré. Ensemble, toute frontière, toute distance, semble avoir disparue. Le malade reste calfeutré chez lui et observe le monde depuis sa fenêtre. Il a vieilli avec une femme plus jeune qui est devenue sa gouvernante. Il souffre d’un mal étrange, proche de la Saudade, la mélancolie portugaise.
Le docteur, lui, est de Lisbonne, une ville connue du patient qui vogua de nombreuses années sur un navire de croisière dont il était le mécanicien. Depuis quelques années, le docteur officie sur ce bout de terre ayant appartenu au Portugal avec la suspicion qui sied à la couleur de peau de l’ancien colonisateur.
Les rapports entre le docteur, le malade et sa femme paraissent immuables mais les secrets les plus enfouis ne demandent qu’à être révélés car la maladie ne donne plus le choix et les remèdes ne peuvent contenir plus longtemps les poisons de l’âme. Au fil des visites, chacun soulève un pan de son histoire, jouant ou se jouant de l’autre avec des conciliabules, des confidences et des révélations chaque fois un peu plus suspectes.
Ainsi le docteur lui-même cache son intérêt à se rendre chez le couple qui, en retour, déroule un aspect désastreux de leur vie.
Le passé de chacun tient dans un mille-feuille où s’est nichées des amours inassouvies.
Toute la réussite du roman de Mia Couto ne peut être résumée à cette présentation. Il manque la poésie et l’humour pittoresque de Mia Couto qui, derrière les propos parfois terribles de ses personnages, veille avec douceur, sourire et sensualité. Atteindre cela tient du grand art.
« A dix ans, on nous dit tous qu’on est intelligent mais qu’on manque d’idées personnelles. A vingt ans, ils disent qu’on est très intelligent mais qu’on la ramène pas avec des idées. A trente ans, on pense que plus personne n’a d’idées. A quarante ans, on trouve que les idées des autres nous appartiennent toutes. A cinquante ans, on pense avec suffisamment de sagesse pour ne plus avoir d’idées. A soixante ans, on a encore des idées mais on oublie ce qu’on était en train de penser. A soixante-dix ans, le seul fait de penser nous fait dormir. A quatre-vingt ans, on ne pense que quand on dort. »

samedi 19 janvier 2013

Supermarché, site Internet ou librairie ?

Loin de nous de vouloir entrer dans une polémique mais cette semaine nous avons reçu un courrier de deux libraires qui nous semble important de faire connaître tant tout cela est vrai. Ce qui nous interesse ici, ce n'est pas tellement le débat pour ou contre Amazon mais nous voulons seulement attirer l'attention de tous nos clients en rappelant ainsi que si chacun est, heureusement, libre d'acheter ses livres où il le veut, il faut avoir clairement à l'esprit que le prix du livre étant le même partout, le lieu d'achat (supermarché, site Internet, librairie) que vous choisissez est le reflet de la culture que vous souhaitez et défendez.                         

                       AMAZON : c'est la zone !
                  Par Frédéric et Jean-Pierre Delbert, librairie Martin-Delbert à Agen


Depuis quelque temps, nous sommes soumis à une communication très forte de l'enseigne AMAZON, largement relayée par les médias. AMAZON serait l'enseigne préférée des français, créerait des milliers d'emplois quand elle implante une plateforme logistique, récupérant ainsi une image positive, les élus locaux déroulent le tapis rouge etc...
Il est temps de dénoncer ce qui est une véritable imposture et de dire à nos consommateurs de livres : n'achetez surtout pas chez AMAZON mais chez votre libraire ! Et vous y gagnerez énormément ! En effet :

1) Le prix :
Les livres chez AMAZON sont au même prix que chez votre libraire*

2) Le nombre de référence :
Votre libraire a accès au même nombre de références et à la même base de données de l'édition française que celle utilisée par AMAZON.

3) Les délais :
Votre librairie vous procure votre livre immédiatement s'il a en stock et sous quelques jours s'il doit le commander.

4) L'écologie :
Votre libraire reçoit les livres par palette de 400kg soit environ 1000 ouvrages tous formats confondus ce qui est bien plus écologique que d'envoyer 1000 colis par pack poste.

5) La suppression d'emplois :
Toute création d'emploi chez AMAZON supprime mécaniquement 1,5 à 2 emplois chez votre libraire, mais ceux-là on n'en parle pas : c'est la petite librairie qui ferme, discrètement et sans tapage, ou qui licencie progressivement... et il est politiquement plus porteur pour un élu ou un ministre d'annoncer la création de 1000 emplois d'un coup que la suppression de 2000 libraires.

6) La délocalisation économique et l'aberration des subventions des collectivités locales.
Toute commande effectuée sur le site de ce cybermarchand diminue indirectement la recette fiscale locale, donc augmente vos impôts locaux et diminue également la recette fiscale du pays puisque cette société, dont le siège européen est basée au Luxembourg, paie une part infime de l'impôt sur les bénéfices en France grâce à une optimisation fiscale extêmement sophistiquée.
Et pourtant, malgré ce comportement peu éthique, l'implantation du dernier site AMAZON à Chalon-sur-Saône, en France, est subventionnée par nos élus locaux à des niveaux stupéfiants : 4500 euros par emploi créé** (ou plus exactement pour la suppression de 2 emplois !) et cela avec vos impôts. Cherchez l'erreur...

7) La survie de votre centre-ville :
Une ville ne survit que grâce à son animation commerciale et culturelle. En tant que client, vous en êtes un des acteurs essentiels : Prenez-en conscience ! Votre centre-ville, c'est le forum des Romains ou l'agora des Grecs : c'est un creuset indispensable au vrai lien social. Votre libraire est au centre-ville et en est un des animateurs vitaux, avec des libraires en chair et en os pour vous conseiller et vous accueillir. C'est autre chose qu'un entrepôt logistique avec lequel vous dialoguez par écran interposé.

8) Êtes-vous vraiment un hyper-capitaliste ?
AMAZON, c'est 48 milliards de $ de chiffre d'affaires. Avez-vous vraiment envie d'apporter votre obole à ce géant qui essaie par tous les moyens de vous lier à son business (tablette numérique non ouverte, déférencement des éditeurs qui n'accepteraient pas leurs conditions etc...) et qui, de plus, se comporte en spécialiste de l'évasion fiscale légale et organisée ?

En conclusion, pour trouver un bon livre, n'allez pas en Amazonie, allez chez votre libraire !

* Votre libraire vous consent le maximum de remise autorisée sur le livre, soit 5%, par le biais de sa carte de fidélité.

** (la Tribune 25/06/2012).

Le marathon d'Honolulu d'Hunter S. Thompson


Le Marathon d'Honolulu Le marathon d'Honolulu d'Hunter S. Thompson, éditions Tristram, 7.95 euros

Gloire aux éditions Tristram et à leur collection Souple pour la publication du Marathon d’Honolulu !
L’énergumène pris en photo sur la couverture du livre est HST lui-même dans le courant des années 80. C’est à cette époque, en plein boom de ce qu’on appelait le jogging, qu’il se rendit, en freelance, chroniquer l’atypique marathon d’Honolulu.
Journaliste célébré pour son récit au pays des Hell’s Angels, HST considère cette virée aux îles d’Hawaï comme une occasion rêvée de prendre un mois de vacances, tous frais payés et, en prime, un salaire mirobolant pour la couverture de cette course dont il ne saisit pas la motivation des milliers de concurrents qui n’ont, tout compte fait, aucune chance de l’emporter. En sus, il est prévu qu’il se rende sur une île de l’archipel nommée Kona et prendre du bon temps en pêchant, par exemple.
HST est accueilli à l’aéroport d’Honolulu par un homme proche de la démence qui l’embarque à bord de sa Ferrari GTO garée par pure provocation devant le hall d’arrivée.
Hawaï est, à ce moment-là, dominée par la violence samoane, coréenne voire vietnamienne. HST nous enseigne toujours sur la particularité significative des faits divers locaux en y contribuant parfois lui-même… Ses frasques alcoolisées le rendent assez vite célèbre partout où il se rend.
Boire, se droguer et attendre que le marathon passe sous les fenêtres de son hôtel pour enfin rendre hommage à la dizaine de coureurs ayant le potentiel pour gagner, puis HST s’envole pour Kona avec un ami anglais qu’il a convaincu de le rejoindre depuis Londres.
Ici commence les vrais ennuis. Le lieu n’est absolument pas idyllique, pire, un ouragan s’annonce. L’ami anglais et sa petite famille sont traumatisés par les abats d’eau qui menacent la villa qui leur est prêtée. Les pêcheurs du coin sont plus que maussades en raison de leur saison touristique gâchée. HST en rajoute en organisant une sortie suicidaire en mer. La dépression gagne et HST qui incorpore de nombreux extraits du livre de Richard Hough, Le dernier voyage du capitaine James Cook (découvreur d’Hawaï), picole tant et plus et fume quantité de marijuana puis s’embrouille avec la majorité de la population locale. Tout cela est racontée de la plus réjouissante des façons jusqu’au morceau de bravoure qui clôture le livre mais dont on peut douter de la véracité des faits. Cependant, cet épisode épique propulse HST dans la légende hawaïenne par la diabolique narration de sa pêche miraculeuse d’un marlin.
Quoi, vous ignorez ce que sont les marlins ?
Lisez HST, immédiatement !

samedi 12 janvier 2013

La classe de rétho d'Antoine COMPAGNON

La classe de rétho
d’Antoine COMPAGNON aux éditions Gallimard 19.90 euros.



Le récit autobiographique, sous la plume d’Antoine Compagnon, procède par un aveu final qui est à l’origine de l’exercice et qu’il situe à l’aéroport de New-york. Effectivement, c’est un nuage volcanique islandais, qui a déclenché les souvenirs de l’auteur de sa première année en classe de rétho.
Dès lors, l’élève Compagnon dessine sobrement le portrait d’une France ébranlée par la perte de l’Algérie, ceci vécu de l’intérieur, dans une école provinciale et militaire vouée à la désignation de ses officiers.
Très vite, le nouvel arrivant rejoint, après les cours, le clan des anciens, dirigé par le grand Crep’s qui occupe une fonction de contre-pouvoir. Celui-ci déniaise Compagnon par son grand art du ridicule à l’encontre des surveillants.
Ces mémoires affectives et sensibles contiennent de nombreux mots et expressions « retrouvés » et rendent compte d’une violence particulière de la jeunesse des années soixante. Mais Antoine Compagnon effectue aussi de nombreux allers-retours dans le temps et offre une réflexion sur la destinée de ses camarades de chambrée. Le grand Crep’s notamment incarne avec surprise une grande difficulté d’existence et Damiron, l’autre figure prépondérante de cette école, laisse entrevoir un sombre avenir que nul ne pouvait pour autant prédire.
L’importance de cette classe de rétho dans la vie d’Antoine Compagnon, bien qu’il ne soit pas devenu militaire*, resurgit à sa façon déterminée de plier ses vêtements aujourd’hui encore, une séquelle parmi d’autres mais significative.

*Antoine Compagnon est un professeur et un historien de la littérature française né le 20 juillet 1950 à Bruxelles en Belgique. Fils du général Jean Compagnon (c.r.) et de Jacqueline Terlinden, ancien élève de l’École polytechnique, ingénieur des Ponts et Chaussées, docteur d’État ès lettres, Antoine Compagnon est un critique littéraire à la fois héritier et critique du structuralisme, dont le chef de file fut Roland Barthes. Professeur de littérature française à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris IV) et à l’Université Columbia (New York), il fait partie depuis mars 2006 du Haut Conseil de l’éducation et a été élu en avril 2006 professeur au Collège de France. À partir de 2009, il fait partie du jury du prix de la BnF.
(source Wikipédia).

Sévère de Régis Jauffret par Olivier de Marc


Couverture 

Sévère de Régis Jauffret, Points seuil 6,30€

Régis Jauffret, un des plus brillants auteurs français actuel a pour habitude de s’inspirer de faits divers réels. Dans son dernier livre Claustria, également réédité en poche , il partait de l’affaire Fritzl, cas d’inceste inimaginable et signait un roman énorme. L’an dernier, La Plage aux Ecrivains s’était d’ailleurs distinguée en lui attribuant le gd prix de la ville d’Arcachon et, par la même, en récompensant un véritable écrivain…

Sévère s’inspire librement de l’affaire Stern. Edouard Stern ce banquier milliardaire abattu de quatre balles en 2005 lors d’une séance sado maso, retrouvé vêtu d’une combinaison en latex. Cécile Brossard, sa maitresse pendant quatre ans, a avoué le crime. La narratrice du livre c’est elle. Ce fait divers, véritable socle du roman, est le moyen pour Régis Jauffret de déployer une réflexion universelle sur le rapport de pouvoir entre les relations humaines, sur le sexe, l’argent et les sentiments…Et comme toujours, la littérature nous en dit plus que tous les reportages : « La fiction éclaire comme une torche » déclare Régis Jauffret dans le superbe préambule de son roman.

La confession détachée de la narratrice renforce le côté glacial et inoubliable de ce livre.

Cet ouvrage très fort et intemporel est porté par un style limpide voir clinique. Ecriture juste, sans effets ni excès. Pours vous donner une idée, voici les premières lignes du livre : « Je l’ai rencontré un soir de printemps. Je suis devenu sa maîtresse. Je lui ai offert la combinaison en latex qu’il portait le jour de sa mort. Je lui ai servi de secrétaire sexuelle. Il m’a initiée au maniement des armes. Il m’a fait cadeau d’un révolver. Je lui ai extorqué un million de dollars. Il me l’a repris. Je l’ai abattu d’une balle entre les deux yeux. Il est tombé de la chaise où je l’avais attaché. Il respirait encore. Je l’ai achevé. Je suis allé prendre une douche. J’ai ramassé les douilles. Je les ai mises dans mon sac avec le revolver. J’ai claqué la porte de l’appartement ». A vous de découvrir la suite de ce superbe livre noir.

Pour être complet, signalons la sortie de l’adaptation cinématographique de Sévère intitulée « Une histoire d’amour » avec Benoît Poelvoorde et Laeticia Casta.

Olivier de Marc

samedi 5 janvier 2013

Le voleur de cadavres de Patricia MELO

Couverture 
Le voleur de cadavres de Patricia Melo, Actes Sud, 19.80 euros

L’invention majeure de Patricia Melo dans Le voleur de cadavres tient à l’expression « à vous » que l’on échange, entre autre, lors des conversations aériennes du cockpit à la tour de contrôle. Cet « à vous » est ici transposé dans le cerveau d’un homme s’entretenant – pour faire simple – avec ses propres pensées.
Ainsi, lorsqu’il assiste, en tant que témoin unique, à l’atterrissage catastrophique d’un petit avion en forêt, « à vous » apparaît avec insistance sans pour autant obtenir de réponses.
L’homme doit composer seul avec la situation, « à vous » n’étant qu’un constat de bonne santé mentale certifiant la maîtrise des évènements. Or l’avion transportait un richissime héritier dont il faudrait signaler la disparition puisqu’il n’a pas survécu à l’accident. Tout au contraire, notre homme s’empare du kilo de cocaïne découvert dans un sac et s’en retourne chez lui.
Une sorte de parodie de  telenovelas*  se met alors en route accompagnée de décisions plus ou moins crédibles de la part de notre homme désormais impliqué dans le trafic de drogue. Patricia Melo joue avec son personnage et, donc, avec le lecteur. Le pari d’installer le protagoniste à tous les postes d’observation est relevé. En effet, il s’incruste dans la famille du richissime héritier, il côtoie la police via sa petite amie et il se met en danger auprès des trafiquants de drogue. Et c’est avec jubilation que l’on écoute les motivations psychologiques des uns et des autres, ce qui est aussi le propre des telenovelas* que Patricia Melo pervertit au point d’en détourner la morale en accédant à un humour souvent noir.

*Dans ces feuilletons on retrouve souvent des personnages à la recherche d’un membre de leur famille (la plupart du temps un père ou un enfant), des histoires d’amour avec des domestiques et des problèmes d’escroquerie sur un héritage. Nombre de telenovelas comportent des personnages catholiques très pieux, des religieuses ou un prêtre. Quasiment toutes les telenovelas se terminent par un mariage. (source wikipédia).

samedi 29 décembre 2012

changement de TVA au 1er janvier

Nouvelle année, nouveau taux de TVA pour le livre...!

Après une hausse de la TVA de 5.5% à 7% au 1er avril 2012, nous voilà de retour à 5.5% au 1er janvier 2013.... tout en sachant qu'au 1er janvier 2014 un nouveau changement est prévu pour nous amener à un taux, cette fois définitif espérons-le, de 5%.... Voilà de quoi faire tourner la tête à tout le monde!


Côté librairie, la hausse du mois d'avril, après avoir eu le goût d'un poisson d'avril plutôt amer, nous a fait passer de douloureux moments: d'abord la réinitialisation de tout le programme informatique (ce qui ne prend chez nous "que" 4 heures et doit se faire impérativement à un moment où la librairie est fermée, heureux hasard du calendrier le 1er avril était cette année un dimanche!), ensuite le réenregistrement et le réétiquetage de tous nos livres à chaque réception de nouveautés, dont le prix inscrit au dos du livre ne tenait pas encore compte du changement décidé par l'éditeur, et du réassort qui arrive encore aujourd'hui aux anciens prix puisque la majorité de ce réassort est constitué de livres de fonds qui n'ont pas été réimprimés depuis.

Par conséquent si nous sommes évidemment heureux et soulagés de revenir à un taux de 5.5% qui est aujourd'hui primordial pour les librairies afin de retrouver 1.5% de marge et ainsi faire face aux charges de fonctionnement qui ne cessent d'augmenter, et ce à un moment où les librairies indépendantes sont de plus en plus fragiles, nous savons aussi que ce nouveau changement ne va pas encore se faire sans mal (et nous promet pour commencer de passer un bon 1er janvier!).

Mais nous savons également que malheureusement pour nos clients, cette baisse de TVA ne sera que très peu synonyme de baisse des prix. En effet, le changement de taux de TVA intervenant le 1er janvier, date à laquelle la majorité des éditeurs réajuste habituellement les prix, la baisse liée à la TVA devrait être compensée par la hausse à laquelle auraient normalement procédé les éditeurs du fait de l'inflation. Au final, les prix devraient donc être majoritairement stables.

Nous ne manquerons pas d'afficher dans la librairie des informations à ce sujet.

samedi 22 décembre 2012

America de Romain SARDOU présenté par Catherine SALZEDO

America t.2 La main rouge de Romain SARDOU aux éditions XO, 20.90. 
Ce deuxième tome de son volume America relate l’histoire d’une saga composée de plusieurs familles, la fondation de la Géorgie par des pionniers irlandais, le courage et la ténacité des exploités contre la volonté destructrice des puissants.
Dans ce deuxième quart du 18è siècle, Romain Sardou nous plonge dans une époque et des personnages qu’il fait revivre avec habileté, talent et véracité. Son interprétation de l’histoire du peuplement britannique aux Etats-Unis sonne vrai. Il offre une vision assez complète de la relation entre tribus indiennes et Blancs, entre Noirs et Blancs avec bien sûr le sujet délicat de l’esclavage et de sa présence indispensable dans ces terres soi-disant riches et en réalité peu amènes. Enfin il insiste sur la situation dramatique qui se noue entre les Blancs dès le début de la colonisation pour des ambitions constantes dans un désir de richesse souvent
dévastateur.
Ces ambitions qui caractérisent les personnages de R. Sardou sont également très présentes dans le tome 1 : La treizième colonie.

Enfin au cœur de cette terre peu hospitalière et dure à conquérir, plantation, récoltes puis commerce, vont jouer un rôle capital: les rivalités auront lieu non plus simplement sur terre mais aussi sur mer où les laissés pour compte tel le fameux pirate Bateman pourront assouvir une vengeance enivrante mais non consolatrice.
Cette vengeance les suivra après leur disparition, avec leur descendance, jusqu’à la mort et l’extinction de leurs rivaux.

 

Catherine Salzédo



jeudi 13 décembre 2012

10 Livres (+1) à offrir ou à se faire offrir absolument !

Noël, joyeux Noël et bons baisers d'Arcachon... ! voilà le refrain que nous entonnons pour ces fêtes de fin d'année 2012.
Nous avons concocté une sélection de livres pour tous et qui font l'unanimité ou presque dans les domaines les plus variés. Ils sont susceptibles de vous aider s'il vous arrivait de ne plus savoir quoi offrir jusqu'au dernier moment. Alors en route pour notre classement des 10 livres (+1) à offrir ou à se faire offrir absolument !


    Choix numéro 1 :
La venture d'Isée de Claude PONTI aux éditions L'école des loisirs, 18,80 euros.

Parce que l'honneur revient d'abord aux petits qui croient vraiment au père Noël, nous sollicitons l'un des plus géniaux auteurs français pour la jeunesse. La poésie absolue des livres de Claude Ponti ne peut qu'éveiller les enfants de 5 à 7 ans (pour celui-ci) et leur ouvrir un imaginaire de mots, de couleurs et de dessins merveilleux. Voici en quelques phrases le résumé de cette venture :  


"Dans le tome un de sa vie (Mô-Namour), Isée se laissait faire par des ventures qu'elle n'avait pas choisies, comme un accident de voiture. Elle a beaucoup appris, et maintenant, dans le tome deux de sa vie, Isée décide de partir vivre des ventures qu'elle décide elle-même. C'est mieux. La preuve : au lieu de subir, elle délivre. Au lieu de souffrir, elle guérit. Au lieu d'être seule, elle rencontre. Sa venture est variée. Une seule constante : Tadoramour, son doudou dodu, qui reste avec elle, à ses côtés, et ne la quitte pas, quoi qu'il arrive."*


* les citations et résumés mis en italique proviennent pour la plupart des maisons d'éditions que nous remercions.




                                                                Choix numero 2 :
Lou T.6, l'âge de cristal de Julien NEEL aux éditions Glénat, 10,45 euros.

Elles l'ont attendues 3 ans, 3 ans à patienter, ce qui est très très long lorsque l'on est très jeune. Et voilà, c'est arrivé, Lou est revenue et elles sont très très heureuses. Voici un avant goût de ce qui les attend (si elles ne le savent pas déjà). 
"Un beau jour, de grands cristaux roses transpercent anarchiquement le coeur de la ville. Depuis, Lou partage son temps entre un programme de collecte de données scientifiques pour le gouvernement, la garde d'un petit frère obnubilé par les dinosaures et les sorties en boîte de nuit. Elle se dit quand même que c'est un peu n'importe quoi, mais pas désagréable. Cette sensation ouateuse, ce flottement incertain... Est-ce que c'est ça, devenir adulte ? Les questionnements aussi fondamentaux qu'universels de Lou font de cette série un petit joyau de la bande dessinée jeunesse. Lou ! a reçu de nombreux prix dont le Prix Jeunesse au Festival d'Angoulême, mais a surtout su conquérir le coeur d'un public de plus en plus nombreux. Grands et petits, filles et garçons, tous se jetteront sur ce nouvel album pour découvrir la suite du destin de l'adorable Lou."



Choix numéro 3 :
Jeangot 1. Renard Manouche de Joann Sfar et Clément Oubrerie aux éditions Gallimard, 14,50 euros.

Autre créateur de génie, Joann Sfar apporte une nouvelle pierre au fabuleux édifice de son oeuvre qui comporte notamment les célébrissimes et non moins magiques aventures du Chat du rabbin. Cette fois Joann Sfar poursuit sa quête de grandes figures artistiques et revisite malicieusement la vie du guitariste manouche Django Reinhardt. Tout le monde ou presque peut en profiter. 



Choix numéro 4 :
 L'épreuve T1, le labyrinthe de James DASHNER aux éditions Pocket jeunesse, 18,50 euros.


Les adolescents sont devenus extrêmement exigeants sur la qualité des romans qu'on leur soumet désormais à la vitesse de ceux destinés aux adultes. D'ailleurs bon nombre de parents se penchent avec avidité sur les lectures de leur(s) progéniture(s). Selon nous, cette nouvelle série pourrait bien faire fureur mais ce sont les ados qui décideront (comme toujours)...
"Thomas, dont la mémoire a été effacée, se réveille un jour dans un nouveau monde où vivent une cinquantaine d'enfants. Il s'agit d'une ferme située au centre d'un labyrinthe peuplé de monstres d'acier terrifiants. Les ados n'ont aucun souvenir de leur vie passée et ne comprennent pas ce qu'ils font là. Ils n'ont qu'un seul désir, trouver la sortie. Pour ce faire, les coureurs, parcourent chaque jour le labyrinthe pour en dresser les plans - des plans qui changent sans cesse, puisque les murs se déplacent chaque nuit. Le risque est grand mais, dès son arrivée, Thomas a une impression de déjà-vu, il sait qu'il veut être coureur et résoudre l'énigme du labyrinthe."




 Choix numéro 5 :
Encyclopédie des desserts aux éditions Flammarion, 35 euros.

Faisons une petite pause gourmande à la moitié de notre sélection en vous proposant cette encyclopédie des desserts qui, à chaque page, agite nos papilles. Le livre annonce 300 gestes et tours de mains expliquées pas à pas, 150 recettes fondamentales illustrées réalisées par des auteurs pédagogues et professionnels. Alors en avant pour les tartes au citron, les Paris-Brest, les clafoutis, les crèmes brulées, les croquembouches, les omelettes norvégiennes, les macarons et même les croissants, les guimauves, les berlingots et les sucettes glacées...




Choix numéro 6
Dictionnaire amoureux des jardins d'Alain BARATON aux éditions Plon, 24 euros.


Encore un homme qu'il s'agira de faire entrer au panthéon de l'humanité. Pourtant son univers est la nature et il contribue largement à en faire une préoccupation majeure de notre époque. La très belle collection dirigée par Jean-Claude Simoên lui donne l'opportunité d'établir son jardin rêvé.

"Au commencement, Dieu créa un jardin. Eden était son nom. Depuis des millénaires, les hommes n'ont de cesse de chercher le paradis perdu. À défaut de le trouver et sans attendre le jugement dernier, ils créent partout où cela est possible des jardins et des parcs, de véritables reconstitutions miniatures du monde qui nous entoure. Dans ces espaces le plus souvent clos de murs, la nature est idéalisée : elle n'est pas représentée telle qu'elle est vraiment mais telle que le jardinier aurait aimé qu'elle soit : le jardin est philosophie. C'est pour cela qu'il alimente généreusement les écrits des plus grands et il suffit pour s'en convaincre de lire ou relire Victor Hugo, Chateaubriand, Colette ou encore Federico García Lorca, l'un de ceux qui a le mieux exprimé son ressenti pour le jardin : c'est un tabernacle de passions, c'est une grandiose cathédrale pour de très beaux péchés. Dans les jardins se cachent la mansuétude, l'amour, et cette sorte de vague à l'âme que donne l'oisiveté. Si le jardin est philosophie, il est aussi un art de vivre. Que seraient Versailles, Villandry, Vaux-le-Vicomte sans cet écrin que sont les parcs ? Pour sir Francis Bacon, le jardin est l'art suprême et le plaisir humain le plus pur. Monet, Pissarro ou Fragonard ont su s'en inspirer pour nous offrir des chefs-d'oeuvre immortels. Le jardin est aussi une religion : toutes les civilisations vénèrent les arbres, toutes les populations communiquent avec les dieux en leur offrant des fleurs ou des fruits."



                                                                   Choix numéro 7
Le dictionnaire de Laurent BAFFIE aux éditions Kero, 15,90 euros.


Il n'aura pas fallu longtemps pour que le dictionnaire Baffie soit en rupture de stock chez son éditeur. Dès son premier passage télé en octobre, une horde de clients nous a réclamé le livre. De nouveau disponible, il est de ceux dont nous ne donnons pas beaucoup de temps avant d'être encore en réimpression. 
"Enfin un dictionnaire drôle ! Près de 500 définitions, citations, explications.
Adolescence : Période pendant laquelle on prend son pied avec sa main.
Conscience : Petit caillou dans la chaussure qui nous aide à marcher droit.
Enterrement : Dernière sortie en boîte.
Escargot : Limace qui a accédé à la propriété.
Grammaire : Règles douloureuses.
Homard : Crustacé décapode accusé de meurtre par une illettrée.
Lépreux : Persona non gratta.
Portier : Ouvre-boîte.
Zèle : Pratique idiote qui consiste à travailler plus pour gagner pareil."



Choix numéro 8
Grands-parents, à vous de jouer de Marcel RUFO aux éditions Anne Carrière, 17 euros.

Oui, nous savons de quoi nous parlons ici à Arcachon, les grands-parents sont les plus grands distributeurs de cadeaux à Noël et tout au long de l'année. Ce n'est donc pas innocemment que nous soumettons cet ouvrage qui leur est destiné et qui leur rend hommage.
"Clinicien avant tout, dans ses livres Marcel Rufo s'appuie sur ses rencontres avec ses patients et leur famille pour éclairer et faire le lien avec la théorie psychiatrique ou psychanalytique. Dans ce nouveau livre, il a choisi de réfléchir à partir d'une expérience personnelle : les relations qu'il a eues, petit, avec son unique grand-mère, une femme extravagante, autoritaire, d'origine italienne. Replongeant dans cette histoire, il développe ce que le pédopsychiatre qu'il est devenu peut maintenant en comprendre. Comment ce petit garçon introverti a pu devenir un pédopsychiatre extraverti, un grand communicant à l'aise avec les médias. On voit là que rien n'est jamais joué au niveau de l'enfance. Dans un troisième temps, Marcel Rufo, pas encore grand-père, se projette dans l'avenir et écrit à son petit-fils ou sa petite-fille imaginaire, en se mettant dans la position quasi idéale du grand-père parfait qu'il imagine devenir et ne sera sans doute jamais."




Choix numéro 9
Lettres, notes et portraits / 1928-1974 de Georges POMPIDOU aux éditions Robert Laffont, 24 euros.


Président éphémère de la cinquième république, Georges Pompidou a laissé malgré tout un souvenir prégnant de son passage à la tête de l'état. Le Pompidou inconnu est une excellente accroche pour mieux cerner cette personnalité aux sourcils broussailleux qui inspira d'une façon comme une autre le terme savoureux de "pompidolisme".
"Ces écrits, inédits, de Georges Pompidou témoignent de manière intime de la façon dont il a vécu sa carrière politique, et donc un morceau d'histoire de France. Rien de lui n'a été publié depuis trente ans. Son itinéraire est singulier car il ne l'avait pas prévu. " Je suis tellement flemmard, dit-il, je serai un professeur moyen ou un secrétaire d'État moyen. " Ce que l'on découvre ici, c'est d'abord la construction d'une personnalité : une intelligence hors du commun, une capacité d'assimilation et une mémoire extraordinaires ; une affectation de peu travailler étant donné sa rapidité ; une passion pour la poésie, la littérature, les arts en général. Fou de musée, de théâtre et de cinéma, il est entouré d'amis, d'artistes et d'écrivains. Jeune, c'est un ardent socialiste. En 1944, professeur débutant, il rencontre le général de Gaulle : c'est un choc définitif pour lui, pour de Gaulle une découverte. Pompidou est ébloui mais cet intellectuel est lucide. Son admiration est immense et le ton est et sera libre ; il est le contraire d'un godillot. Ses notes montrent qu'il s'interroge sur l'intransigeance ou le mode d'action du Général. cet homme, entièrement dévoué, est néanmoins indépendant. L'élaboration d'un destin : ces écrits - en dehors des événements connus - apportent une foule de faits, de détails, d'anecdotes et d'impressions qui permettent de mieux comprendre les relations entre le Président et son Premier ministre dans la conduite des affaires de l'État. On saisit parfaitement, par exemple, pourquoi, après mai 68, une sorte de fatalité les pousse à s'éloigner l'un de l'autre. En 1969, il devient chef de l'État. La fidélité à l'héritage politique demeure, la continuité est évidente. Mais le gaullisme prend sans doute une dimension plus humaine. Pompidou n'a ni le même passé ni le même caractère que son prédécesseur. On voit clairement une personnalité complexe et secrète. Le contraste apparaît entre l'homme de culture sans la moindre exclusive et le grand politique, âpre au combat, n'admettant aucune compromission avec ce qu'il considère comme la vérité. Ce qui se dessine : un homme d'État et un homme tout court avec ses hésitations, ses doutes, ses blessures et ses souffrances. Des écrits passionnants pour le grand public, indispensables à ceux qui aiment l'histoire, d'un homme dont Henry Kissinger, dans ses Mémoires, soulignait " l'étendue de sa culture, la force de son caractère, la vigueur de sa personnalité ".
                                                            


 Choix numéro 10
La vérité sur l'affaire Harry Quebert de Joël DICKER aux éditions de Fallois, 22 euros.

Cet objet littéraire non attendu de l'année nous arrive de suisse (comme les chocolats). Vous ne trouverez pas un libraire qui vous le déconseillera, d'abord parce qu'il se vend si bien que les stocks sont conséquents, ensuite parce qu'il faut bien convenir que nous avons affaire à un écrivain doué pour lequel deux prix d'importance ont penché : ces vieux messieurs et dames de l'académie française et ces jeunes incorruptibles du prix Goncourt des lycéens. Voilà qui ratisse large.
"600 pages à vous couper le souffle ! Dans une expérience assez longue d'éditeur, on croit avoir tout lu : des bons romans, des moins bons, des originaux, plusieurs excellents. Et voici que vous ouvrez un roman qui ne ressemble à rien, et qui est si ambitieux, si réussi, si riche, si haletant, faisant preuve d'une telle maîtrise de tous les dons du romancier que l'on a peine à croire que l'auteur ait 27 ans. Et pourtant c'est le cas. Joël Dicker, citoyen suisse et même genevois, pour son deuxième livre, va certainement étonner tout le monde. " Lisez une page... et vous serez entraîné jusqu'au bout " combien de fois vous a-t-on fait ce coup là ? Mais cette fois-ci, c'est vrai. L'histoire se passe dans une petite ville américaine. Elle commence à New York, où un jeune écrivain à succès est très embêté parce qu'il a promis un roman à son éditeur et qu'il est en panne d'inspiration. Brusquement, il arrête tout pour voler au secours d'un écrivain beaucoup plus âgé que lui, qu'il admire, qui a été son maître, et dont on vient d'apprendre qu'il a été mis en prison pour avoir assassiné trente ans plus tôt une fille de 15 ans avec qui il avait une liaison. Cet écrivain s'appelle Harry Québert. Après deux mois d'enquête, il a pratiquement établi l'innocence de son ami, et voilà que l'éditeur qui le menaçait d'un procès parce qu'il ne rendait pas à temps son nouveau roman lui propose de changer son fusil d'épaule et d'écrire en quelques semaines l'enquête menée sur ce crime qui a passionné toute l'Amérique. Le titre du livre est déjà choisi, c'est " La Vérité à propos de l'affaire Harry Québert ". Une nouvelle aventure commence. Ce n'est plus l'histoire d'une enquête, c'est l'histoire d'un livre sur une enquête. Vous reconnaissez tout de suite cette construction en miroir, que l'on appelle parfois d'un nom un peu prétentieux " en abîme " et qui fit la gloire d'André Gide lorsqu'il publia en même temps son grand roman Les faux Monnayeurs et Le journal des Faux monnayeurs. Mais ce résumé ne donne qu'une idée très superficielle du livre. A mesure qu'on le lit, on s'aperçoit qu'il contient, sans jamais s'arrêter pour l'analyser, une réflexion profonde sur l'Amérique, sur les défauts de la société moderne, sur la justice, sur l'art, sur les médias. Le plus fort est que le lecteur, tout en étant " entraîné vers la fin " par le désir de savoir, comme dans tous les romans policier, ne se lasse jamais de tous les épisodes que le romancier lui fait vivre. Des centaines de tableaux, des personnages avec lesquels on est immédiatement familier dans la petite ville, des situations où les caractères immédiatement présents avec la force du cinéma, vous intéressent en eux-mêmes, bien au-delà de la question de savoir si Harry Québert a eu vraiment cette liaison et si c'est lui vraiment qui a tué. Et pourquoi le roman qui l'a rendu très célèbre avait-il pour titre " Les origines du mal " ? Coupable ? Innocent ? L'ombre de Dostoïevski plane derrière cette histoire si typiquement américaine. Ce grand livre que nous sommes heureux de vous présenter, n'a pas fini de hanter votre mémoire."
                                                                 

Choix +1
L'ostréopithèque de Bernard CAZAUBON aux éditions Vents Salés, 19 euros.


Parce que nous aimons bien l'éditeur Patrick Olaya créateur et directeur des éditions Vents Salés, parce que chaque année il nous livre le polar arcachonnais de l'été (pourvu que ça dure), parce que nous lui avons été fidèles en invitant chacun de ses auteurs "arcachonnais" et qu'il nous l'a bien rendu... voici le +1 de notre sélection de Noël que nous avions déjà relaté sur ce blog et dont nous reprenons ici l'article paru dans Sud-ouest suite à l'officialisation de l'adaptation au cinéma de L'ostréopithèque.
"Patrick Olaya, l'éditeur de Vents Salés à Mérignac, a reçu la confirmation par mail, tard dans la nuit de vendredi à samedi : Pascal Thomas, le réalisateur, va adapter au cinéma « L'Ostréopithéque », le livre de Bernard Cazaubon, paru en juin ( 1 ).

Le réalisateur a découvert et lu le livre, cet été, alors qu'il séjournait au Cap-Ferret. « Benoit Bartherotte l'a amené chez Alice où Bernard Cazaubon dédicaçait son livre», se souvient Patrick Olaya, « Benoit Bartherotte le lui a offert. Il l'a lu quatre fois ».
« Une vraie sensibilité »
« Lorsque j'ai reçu le manuscrit, j'ai lu toute la nuit, j'ai vu des images et des scènes », se souvient Patrick Olaya.

Sur fond de crimes de jolies femmes sur le Bassin, et du procès d'un ostréiculteur bourru, finalement innocenté, Bernard Cazaubon, ancien avocat et ex-directeur juridique dans une entreprise du BTP, reconverti dans l'ostréiculture via son épouse, Noëlle, avocate et petite-fille d'un ostréiculteur de Gujan-Mestras, décrit les moeurs, parfois débridées, d'une poignée de Ferret-Capiens et de Bordelais, largement inspirés de personnages existants, dont certains sont des voisins de L'Herbe ou des Jacquets, et même des amis, comme « l'ostréi-acteur »des petits mouchoirs, un designer international, Bernadote qui habite les 44 hectares ou Laval, «un très beau type », ostréiculteur à Gujan-Mestras.
« Je suis ravi, bien sûr, surtout que c'est un metteur en scène excellent, qui a une vraie sensibilité. C'est un amoureux du CapFerret », se réjouit, discrètement, Bernard Cazaubon auquel Pascal Thomas a « personnellement téléphoné » pour lui confirmer son désir de faire le film.

Contrat d'option

« Il voit ça très bien, il est déchaîné, il veut faire un truc très ferretcapien.
Quand on a un héros qui s'appelle Bélisaire (André Dussollier dans "Mon petit doigt m'a dit" ... ) on ne peut qu'aimer le Cap-Ferret», ajoute Bernard Cazaubon qui retrouve l'humour et la truculence qui font le charme et la qualité de« L'Ostréopithèque », un des succès de l'été.
Avec une certaine émotion, il confie aussi avoir reçu un mail très touchant de l'ancienne productrice Albina de Boisrouvray : « Je me suis régalée, il y a longtemps qu'un roman français ne m'avait pas plu autant. »Elle a même promis de venir cet été au Ferret.
En attendant, Patrick Olaya, qui était présent samedi au salon Lire en poche à Gradignan, confiait : « On a été surpris, sonnés, étonnés, mais on est très heureux. Ça donne des frissons. C'est un énorme coup de chance, il y a peu de livres adaptés au cinéma du vivant de l'auteur. »

Pascal Thomas, qui participe ce week-end au Festival d'Annecy a indiqué qu'il viendra aussitôt après au Cap-Ferret pour signer le contrat d'option, pour lancer la recherche de fonds, avant de signer le contrat d'adaptation.
En attendant le film, Bernard Cazaubon confirme qu'il va écrire une suite. On devrait retrouver l'ostréiculteur Bernajuzan et le ténor du barreau Casanova en librairie.
(1) « L'Ostréopithèque »de Bernard Cazaubon, éditions Vents Salés, 19 euros."



Nous vous souhaitons de très bonnes et joyeuses fêtes, rendez-vous en 2013 !