Le voleur de cadavres de Patricia Melo, Actes Sud, 19.80 euros
L’invention majeure de Patricia Melo dans Le voleur de cadavres tient à l’expression « à vous » que l’on échange, entre autre, lors des conversations aériennes du cockpit à la tour de contrôle. Cet « à vous » est ici transposé dans le cerveau d’un homme s’entretenant – pour faire simple – avec ses propres pensées.
L’invention majeure de Patricia Melo dans Le voleur de cadavres tient à l’expression « à vous » que l’on échange, entre autre, lors des conversations aériennes du cockpit à la tour de contrôle. Cet « à vous » est ici transposé dans le cerveau d’un homme s’entretenant – pour faire simple – avec ses propres pensées.
Ainsi, lorsqu’il assiste, en tant que témoin unique, à l’atterrissage catastrophique d’un petit avion en forêt, « à vous » apparaît avec insistance sans pour autant obtenir de réponses.
L’homme doit composer seul avec la situation, « à vous » n’étant qu’un constat de bonne santé mentale certifiant la maîtrise des évènements. Or l’avion transportait un richissime héritier dont il faudrait signaler la disparition puisqu’il n’a pas survécu à l’accident. Tout au contraire, notre homme s’empare du kilo de cocaïne découvert dans un sac et s’en retourne chez lui.
Une sorte de parodie de telenovelas* se met alors en route accompagnée de décisions plus ou moins crédibles de la part de notre homme désormais impliqué dans le trafic de drogue. Patricia Melo joue avec son personnage et, donc, avec le lecteur. Le pari d’installer le protagoniste à tous les postes d’observation est relevé. En effet, il s’incruste dans la famille du richissime héritier, il côtoie la police via sa petite amie et il se met en danger auprès des trafiquants de drogue. Et c’est avec jubilation que l’on écoute les motivations psychologiques des uns et des autres, ce qui est aussi le propre des telenovelas* que Patricia Melo pervertit au point d’en détourner la morale en accédant à un humour souvent noir.
*Dans ces feuilletons on retrouve souvent des personnages à la recherche d’un membre de leur famille (la plupart du temps un père ou un enfant), des histoires d’amour avec des domestiques et des problèmes d’escroquerie sur un héritage. Nombre de telenovelas comportent des personnages catholiques très pieux, des religieuses ou un prêtre. Quasiment toutes les telenovelas se terminent par un mariage. (source wikipédia).
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