Le marathon d'Honolulu d'Hunter S. Thompson, éditions Tristram, 7.95 euros
L’énergumène pris en photo sur la couverture du livre est HST lui-même dans le courant des années 80. C’est à cette époque, en plein boom de ce qu’on appelait le jogging, qu’il se rendit, en freelance, chroniquer l’atypique marathon d’Honolulu.
Journaliste célébré pour son récit au pays des Hell’s Angels, HST considère cette virée aux îles d’Hawaï comme une occasion rêvée de prendre un mois de vacances, tous frais payés et, en prime, un salaire mirobolant pour la couverture de cette course dont il ne saisit pas la motivation des milliers de concurrents qui n’ont, tout compte fait, aucune chance de l’emporter. En sus, il est prévu qu’il se rende sur une île de l’archipel nommée Kona et prendre du bon temps en pêchant, par exemple.
HST est accueilli à l’aéroport d’Honolulu par un homme proche de la démence qui l’embarque à bord de sa Ferrari GTO garée par pure provocation devant le hall d’arrivée.
Hawaï est, à ce moment-là, dominée par la violence samoane, coréenne voire vietnamienne. HST nous enseigne toujours sur la particularité significative des faits divers locaux en y contribuant parfois lui-même… Ses frasques alcoolisées le rendent assez vite célèbre partout où il se rend.
Boire, se droguer et attendre que le marathon passe sous les fenêtres de son hôtel pour enfin rendre hommage à la dizaine de coureurs ayant le potentiel pour gagner, puis HST s’envole pour Kona avec un ami anglais qu’il a convaincu de le rejoindre depuis Londres.
Ici commence les vrais ennuis. Le lieu n’est absolument pas idyllique, pire, un ouragan s’annonce. L’ami anglais et sa petite famille sont traumatisés par les abats d’eau qui menacent la villa qui leur est prêtée. Les pêcheurs du coin sont plus que maussades en raison de leur saison touristique gâchée. HST en rajoute en organisant une sortie suicidaire en mer. La dépression gagne et HST qui incorpore de nombreux extraits du livre de Richard Hough, Le dernier voyage du capitaine James Cook (découvreur d’Hawaï), picole tant et plus et fume quantité de marijuana puis s’embrouille avec la majorité de la population locale. Tout cela est racontée de la plus réjouissante des façons jusqu’au morceau de bravoure qui clôture le livre mais dont on peut douter de la véracité des faits. Cependant, cet épisode épique propulse HST dans la légende hawaïenne par la diabolique narration de sa pêche miraculeuse d’un marlin.
Quoi, vous ignorez ce que sont les marlins ?
Lisez HST, immédiatement !
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