C'est en quelques pages que le dernier livre de Céline Minard nous transporte dans un univers situé à la croisée d' un polar déjanté et d'un roman social.
Le décor est planté dès le début en quelques phrases, quelques mots pour nous ancrer dans un suspense et une ambiance qui ne nous quitteront plus:
"Personne ne bouge devant le bunker alpha. La brume matinale se dissipe lentement, elle monte et s'accroche aux frondaisons avant de s'évanouir. Il est un peu moins de six heures du matin, le vent d'est fait bruire la végétation basse. Il n'y a plus un seul uniforme dans le paysage".
On imagine alors ce silence, celui de Jackie Thran, cheffe de brigade réquisitionnée pour intervenir face à une prise d'otage un peu particulière: un bunker, qui s'avère être une cave à vins fameux et rares, ultra sécurisée, dont le propriétaire, Ethan Coetzer s'arrache les cheveux en imaginant comment on a bien pu s'infiltrer à l'intérieur. Le vent est donc encore doux, mais un typhon est prêt à s'abattre sur la baie de Hong-Kong: la tension est donc à son paroxysme.
Les otages sont ainsi les plus grands vins du monde, et les preneurs d'otages sont trois individus pour le moins loufoques, dont les faits et gestes sont aussi imprévisibles que drôles. Et petit détail qui pimente le tout, ces trois personnes sont des femmes.
Jackie Thran aura pour acolyte un négociateur prénommée Marwann Cherry, qui en apparence a la situation en main, mais qui fait bouillir Thran par son incompétence. Alors que le contact avec les trois femmes est pris, il leur faudra tout deux user de self-control pour ne pas faire une crise de nerfs.
Elles sont en effet prêtes à tout, capables de tout et leur passé est assez dense pour faire de cette prise d'otage l'équivalent d'un bâton de dynamite que l'on allume en ouvrant le roman et qui explose aux dernières lignes.
Un très grand cru de Céline Minard!
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