Retour à la terre T6 Les métamorphoses de Jean-Yves FERRI et Manu LARCENET

Retour à la terre T6 Les métamorphoses de Jean-Yves FERRI et Manu LARCENET aux éditions Dargaud, 12 euros.

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Le saviez-vous ? L’autofiction existe aussi en BD. L’idée de Retour à la terre serait venue à Jean-Yves Ferri (celui qui a repris Astérix) après avoir rendu visite à son ami Manu Larcenet parti s’installer avec sa femme dans une contrée loin de tout où l’hiver est froid.

Cette idée de départ a suivi son chemin au gré des petits et grands événements de cette installation à la campagne. La vie intime de Manu Larcenet, rebaptisé Manu Larssinet afin de mettre un zeste de distance entre le personnage réel et celui qui est dessiné, se révèle au fil des tomes (nous en sommes bien au sixième) comme une chronique irrésistible sur tous les types de questionnement possibles. 

La vie bat effectivement son plein aux Ravenelles : Monsieur Henri, le mutique propriétaire qui loue sa maison aux Larssinet, Madame Mortemont, la voisine (lointaine cousine de Carmen Cru), Monsieur Loupiot l’incontrôlable épicier du village, Monsieur le maire avec ses drôles de manœuvres  politiques et enfin l’ermite qui dispense son savoir du haut de son arbre. Sans oublier bien sûr les visites de Ferri lui-même ou Tip-Top, le frangin de Manu qui forment tous une matière à gag (deux par pages). Mais Manu Larssinet tient évidemment la vedette. 

Ce dernier, grand inadapté (sinon pour la BD), est le grand sujet de Retour à la terre, un semblant de revival de Gaston Lagaffe nourri aux ordinateurs. Un réfugié de l’enfance qui doute quant à son rôle de père pour la raison que le sien propre est un inconnu (parti sans retour). 

Après dix ans d’absence, saluons ce retour du Retour à la terre comme il se doit : Karoutcho !