Vigdis Adelais et David Todros étaient de jeunes amoureux à Rouen en l’an 1070. Tous deux sont issus de familles aisées. Elle était la fille d’un des hommes influents de la ville, un descendant des vikings. Il était le fils du rabbin de Narbonne et il était venu étudier auprès des grands érudits de la ville de Rouen qui abritait alors une importante communauté juive.
Vigdis et David amorcent ainsi une histoire parvenue jusqu’à nous grâce à deux parchemins retrouvés en Égypte près de l’ancienne et aujourd’hui disparue synagogue de la ville (qui s’appelait alors Fustat). Les découvreurs ont mis à jour un lieu où s’entassaient des textes où était écrit Yahvé (le nom de Dieu) et que les juifs s’interdisaient de détruire. Les deux parchemins qui, parmi beaucoup d’autres, sont partis à destination des plus prestigieuses universités (dont Cambridge) sont deux trésors du patrimoine juif.
L’histoire que reprend Stefan Hertmans de David et Vigdis est donc vraie.
Stefan Hertmans procède à une description de ce début de millénaire hanté par d’incessantes annonces de fin du monde et du retour de Satan. L’insécurité se propage à travers les campagnes et accompagne les deux héros qui ont fui Rouen.
Vigdis Adelais par amour a choisi d’adopter la religion de David Todros. Choix rarissime car les juifs vivaient repliés sur eux-mêmes car ils étaient la cible de nombreuses persécutions. Le père de Vigdis a d’ailleurs tôt fait de lancer des chevaliers aux trousses des fugitifs qui vont, à pied, rejoindre Narbonne où les attend la famille de David.
Il n’est pas souhaitable de dévoiler plus loin les épreuves qui attendent Vigdis et son futur époux. Stefan Hertmans lui-même ménage le suspense et dévoile avec un grand sens romanesque les différentes séquences de son récit. Minutieux, il se rend, quelques mille ans après Vigdis et David, à Rouen, à Clermont-Ferrand, à Narbonne mais aussi à Monieux le village du Vaucluse (où il réside l’été). Il va au plus près des monuments encore présents que Vigdis a peut-être vus. Stefan Hertmans s’est très fortement attaché à son héroïne dont l'histoire lui procure des émotions qui exacerbent son imagination.
Le coeur converti est un grand voyage éblouissant vers un temps éloigné que l’on sent prodigieusement vivant.
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