A quelle catégorie appartient Frédéric Roux ?
De son propre aveu, il s’introduit
dans le milieu de la boxe par le biais de son père dans les années 60
puis chausse les gants dans une salle quelque part dans le Lot-et-Garonne avant de se raviser au bout de quelques combats où il comprend
que prendre des coups ça fait mal, autant, sinon plus, que d’en donner.
Depuis, il a égrené pas mal de salles et vu beaucoup de combats.
Le premier chapitre de La classe et les vertus
sonne comme un verdict, une sombre définition de la boxe que jamais, au
grand jamais, il ne nomme « noble art ». Nous ne sommes plus entre
gentlemen, les salles sont crasseuses, issues directement du cinéma
américain et les noms de légende qui y apparaissent le sont tout autant.
Ali, Marciano, Louis, Frazier, Foreman, Hagler, Leonard, ces deux là
surtout jusqu’à leur confrontation du 6 avril 1987 qui rassembla
beaucoup d’argent autour d’un combat très décevant.
Frédéric Roux a de l’allonge c’est
certain, ses coups sont précis, intelligents et lucides. Il attaque très
fort, cherchant à faire la différence aussitôt, mais il ne trouve pas le
K-O, il ne le cherchait peut-être pas. Ses trajectoires sont
intéressantes voire passionnantes, celle de Marvin Hagler bien sûr, la
classe ouvrière, le dur à cuir, le boxeur sans faille, le
« destructeur ». En face, Ray « Sugar », souriant, trouble et peu
cernable, danse sur le ring à la manière d’un Ali qui provoque pour
épuiser et puis frapper.
Entre ces deux là, le jeu du chat et
de la souris est un euphémisme, le chat s’appelle Hagler et la souris
Leonard. Frédéric Roux les envoie par la bande sur de formidables
faire-valoir que sont Thomas Hearns et Roberto Duran.
Au total, un carré d’as qui rafle tout
dans la catégorie poids moyens, poids mi-moyens, poids super-mi-moyens,
poids super-moyens WBC, WBA, IBF, WBO.
Et des K-O à n’en plus finir, des
palabres, des scandales, des fêtes, de la rancune, des insultes, un
catalogue invraisemblable d’aventures finissant toutes sur un ring avec
toujours un perdant et un vaincu car en boxe, de vainqueur il n’y a
jamais, nous dit Frédéric Roux, tous font tôt ou tard le combat de trop.
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