Icebergs de Tanguy VIEL aux éditions de Minuit, 13 euros.
À la page des remerciements, Tanguy Viel révèle qu’Icebergs a réclamé plusieurs années - de cogitation (il ne le précise pas) - plutôt que de rédaction car le livre est court mais non dénué de terme choisis et souvent rares lorsqu’il fallait signifier au plus près la quête et l’enfoncement précieux que réclamait la pensée propre de l’auteur qui fait à coup sûr de ces « Icebergs » un livre unique dans son œuvre.
On peut justement ressentir, au terme de sa lecture qu’il est possible de croire difficile, une évolution probablement engendrée par la difficulté à atteindre au final une forme libératrice, et un plaidoyer pour une littérature que Tanguy Viel cherche à promouvoir à nouveau au moment où domine une autre littérature « si prête à se faire sociologie ou reportage au travers de la première fiction venue » et qui remporte tous les suffrages au détriment, écrit-il encore, de celle qui « laisse infuser dans la syncope d’une phrase, dans la fragilité d’un narrateur, dans la douceur inquiète d’un style, dans l’inachèvement d’une forme, cette grande fraternité du chuchotement, où ne nous console au fond que de croiser d’autres errances ».
En concluant ainsi son ouvrage, Tanguy Viel ne ramène rien à lui-même. Une culture multi-séculaire a fait depuis longtemps son chemin et toute l’histoire de la littérature en a été à son profit parcourue. Cicéron, Christine de Pizan, Sigmund Freud, Goethe, Henri-Frédéric Amiel, Montaigne, Anaïs Nin, Virginia Woolf, Sénèque, Dante, Jorge Luis Borges, Antonin Artaud, Henri Bergson, Marcel Proust, Aristote, Malcolm de Chazal, Italo Calvino, Rainer Maria Rilke, Boris Pasternak, Marina Tsvetaeva, Maurice Blanchot et bien sûr quelques autres sont convoqués dans Icebergs et justifient glorieusement son titre que l’on doit, précise humblement l’auteur, à une certaine Nadine.
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