Les couloirs aériens d' Etienne Davodeau, Joub et Christophe Hermenier, éditions Futuropolis, 19 euros.
Cinquante ans... le bel âge? En apparence, non. Pour certains, avoir un demi-siècle annonce des moments difficiles: hormis le corps qui peut s'avérer capricieux, c'est un âge où l'on peut perdre ses parents, ses proches. Un âge où, si l'on a des enfants, on peut les voir partir à l'étranger, loin de nous, si loin du foyer que nous avons mis tant de temps à entretenir et conserver.
Et pour ceux qui ont traversé leur vie à toute allure, c'est un moment de recul où vient la question fatidique : qui suis-je dans ce monde là?
Trois dessinateurs, Etienne Davodeau, Joub et Christophe Hermenier ont alors imaginé le personnage d'Yvan, quinquagénaire taciturne qui vient passer "le temps qu'il faut" chez un couple d'amis dans le Jura. Il n'est pas venu seul, des dizaines de cartons l'accompagnent, ceux de la maison de ses parents qui viennent de mourir. Une succession d'objets du quotidien, décoratifs pour la plupart, entassés comme autant de souvenirs qui appartiennent désormais au passé.
Ce passé, faut-il l'oublier? Sans parler d'avenir, la vie s'arrête un temps pour Yvan, au bout de la France, sur le pas de la porte de ses amis Therry et Sandra, toujours enseveli de neige.
Comme un combat contre lui-même, Yvan déblaie la neige chaque matin, avec de plus en plus de vigueur. Plus jeune, avec ses amis, il se voyait à cinquante ans comme un pauvre type. Ce type là, il faut maintenant apprendre à l'aimer, et à lui dessiner un futur.
Ses forces seront l'amitié et l'humour. Deux ailes qui lui permettront de voler très haut, de suivre les couloirs aériens, et se s'octroyer la liberté de faire quelques loopings.
Une Bande-Dessinée qui interroge avec subtilité la vie dans son ensemble, comme une suite de souvenirs, d'objets, un long processus dans lequel le vieillissement n'est pas à craindre tant que nous sommes capables d'aimer.
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