Après les célébrations de la saint Valentin, pensons à ceux qui nourrissent des regrets éternels, ceux-là valant aux romanciers une source d'inspiration inépuisable.
Le livre que nous présentons aujourd'hui prouve, si besoin était, l'universalité du propos. Sur le Mont Mitaké, traduit du thaï et reconnu comme un classique dans son pays, se déroule au Japon où un jeune garçon mène ses études avant de retourner plus tard dans sa famille à Bangkok.
A la demande de son père, le jeune homme accueille lors de son arrivée un éminent compatriote avec pour mission de lui servir de guide le temps de son séjour à Tokyo. Son Excellence (c'est ainsi qu'on l'appelle) est accompagné de sa jeune épouse, une princesse que notre étudiant devra également distraire en lui tenant compagnie.
Cette dernière est à peine plus âgée que l'étudiant avec qui elle devient amie dans le respect des usages de leur pays. D'ailleurs, les mœurs japonaises apparaissent à la jeune femme bien libérées au regard de son éducation. Nous sommes dans les années trente.
Sur le mont Mitaké est une succession de scènes entre l'étudiant et la princesse qu'il accompagne. L'excursion effective sur le Mont Mitaké est le point d'orgue de leur relation et un point de non retour aussi qui va engendrer une terrible conclusion qui adviendra des années plus tard lors du retour de l'étudiant chez lui. Un tableau exécuté par la princesse qui s'adonne souvent à la peinture va devenir le témoignage de cet instant fatidique. Cette illustration bucolique d'un paysage japonais où l'on distingue deux personnages représentant la princesse et l'étudiant est l'ultime souvenir de leur rencontre accroché dans le bureau du jeune homme devenu adulte et prospère. Seul détail notoire, le propriétaire du tableau tourne le dos à celui-ci lorsqu'il est assis à son bureau.
Dans ce roman que l'on pourrait rapprocher par son extrême subtilité d'In the mood for love du cinéaste Wong Kar Waï, l'élégance des propos échangés par les personnages n'a d'égal que la noblesse de leurs sentiments. Ce chef d’œuvre de Sîbourapa détient les questions essentielles à l'amour et l'on subit de plein fouet le dénouement de son histoire.
Aux lecteurs qui souhaiteraient ne rien connaître de l'intrigue nous conseillons de ne pas lire la préface.
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