C’est une occupation sans fin que d’être vivant Sylvie AYMARD aux éditions Grasset, 14,80 euros.
Avec ce titre long, beau et audacieux, Sylvie Aymard provoque une séduction immédiate. Court et percutant son roman prend souvent à contre-pied son lecteur. Ainsi, le personnage central de cette histoire n’appartient plus au monde des vivants lorsque le récit débute. Effectivement, Ana Mott est découverte sur le chemin de son jogging, assassinée. Toutes les pages qui vont suivre s’attachent à rendre compte des grandes lignes de sa vie en s’appuyant sur son journal intime mais aussi en reprenant la trajectoire de ses parents dans une petite ville de province où ils prospéraient à la tête d’un restaurant. Hélas, dans la pureté de son innocence, Ana Mott a ruiné la réputation de ses parents en révélant un forfait.
Plus tard, l’ombre noire dessinée sur son destin frappe encore et cause la perte accidentelle de son jeune frère. Ana quitte alors le foyer familial et s’en va chez une tante protectrice et libertaire à Paris. Elle y termine son adolescence avant de commencer, via toujours son journal intime, une riche vie intérieure ponctuée de rares rencontres et d’éphémères conquêtes.
La poursuite d’une correspondance cachée avec son père se termine par des retrouvailles maladroites et non désirées notamment par sa mère. Enfin son deuxième frère, quelque peu idolâtre, se réfugie chez elle dans l’espoir d’une relation fusionnelle à défaut d’être charnelle.
Sylvie Aymard a forgé là un personnage rarement vu en littérature, chargé de mystère mais aussi de détermination quant à la construction de soi. C'est un registre qui s'apprécie à l’aune d’une écriture forte et singulière mais aussi profondément marquée par la solitude.
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