Regardez-bien ce visage, il s'agit de Gwili André, actrice danoise photographiée par Cecil Beaton. Elle incarne merveilleusement une certaine idée des années trente et de toute l'influence stylistique qui en découlera. De plus, en se lançant dans le roman de Stéphanie Des Horts, on n'a de cesse de revenir sur ce visage, à sa rondeur, à la tristesse désabusée qui s'y dégage et l'on empoigne le livre de plus belle, hallucinés que nous sommes par l'univers impitoyable dans lequel nous nous sommes fourrés.
Détaillons. 1941, New-York, une fillette écoute son père lui expliquer que la ville lui appartient et qu'elle en sera l'héritière. L'argent, bien sûr, une richesse au-delà de tout, gouverne cette acquisition. La fillette adore.
1953, Londres, une jeune américaine s'attarde auprès d'un couple aristocrate et décadent. Elle en tombe éperduement amoureuse. Ce sont des Radcliffe, une vieille famille qui pourrait tenir d'Ann Radcliffe, une pionnière du roman gothique (Le château d'Udolpho 1794).
Le lien se fait, la fillette a grandi, elle est en Angleterre pour se marier et elle est effectivement une héritière. Dès lors, l'histoire oscille entre un franc burlesque où se découvre l'invraisembable train de vie de la famille Radcliffe et l'abject comportement de cette jeune et grosse américaine envers sa "nounou".
Mais encore, lorsque le mariage s'effectuera entre "Angleterre tradionnelle" et "Amérique richissime". L'humiliation systématique d'une part et l'esprit de revanche froidement élaboré d'autre part aboutiront à une grande lessive familiale.
Stephanie Des Horts a un art consommé pour les descriptions fastueuses, les décors luxueux et une forme de surenchère quant à l'excentricité déjà bien établie de nos cousins bien aimés anglo-saxons.
A consommer avec un nuage de lait.
*Stéphanie Des Horts est invitée au salon de la Plage aux Ecrivains des 28 et 29 avril prochains.
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