vendredi 3 juillet 2020

La soustraction des possibles de Joseph INCARDONA

La soustraction des possibles de Joseph INCARDONA aux éditions Finitude, 23,50 euros.


A l'évocation du titre du dernier livre de Joseph Incardona, un soupçon d'abstraction nous saisit. Une explication adviendra au moment voulu dans ce roman-fleuve dont on retient à son terme une ambition qui n'avait jusque là jamais atteint de pareils sommets dans l'oeuvre de son auteur.
Son sujet est sensible, Joseph Incardona est un genevois de souche. Bien qu'il soit tout à fait étranger à l'histoire il en demeure l'omniprésent narrateur.
La force et l'originalité de La soustraction des possibles  tient dans cette posture de l'auteur qui noue un rapport intime avec Genève. Quoi de plus naturel alors de frayer avec le monde bancaire, les transactions, le blanchiment...
Joseph Incardona met à cœur de nous montrer chaque étage, très compartimenté, d'une corruption à grande échelle. Celle qui ne finit jamais ou presque derrière les barreaux.
Une histoire d'amour, nous dit l'auteur, est la trame de ce livre. Nous savons qu'elle finira mal. Le romantisme, les sentiments et la passion s'opposent à la froideur mathématique qui régit l'argent. Il y a peu de chance de s'épanouir dans le cercle vicieux de l'ultra capitalisme qui peut s'offrir aussi bien les corps que les âmes.
La soustraction des possibles relève du malaise des hommes et des femmes que domine leur irrépressible attrait pour l'argent.
En composant un polar, Joseph Incardona s'ouvre à un plus large champ romanesque et compose une fresque saisissante d'une ville et des mécanismes redoutables qui la gouvernent. L'entreprise littéraire s'avère quant à elle comme une totale réussite.

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