Lagos : paradis des embouteillages, nous informe la quatrième de couverture. Le bouillonnant roman de Leye Adenle doit tenir sa recette dans cet axiome, sans quoi un véritable mystère plane sur la capacité du romancier à rebondir sans cesse, passant d'une séquence à l'autre au cœur d'une mégapole africaine largement méconnue.
Tout commence par le crash d'un avion privé qui, par une mordante ironie, se produit au-dessus de la maison des victimes. Il y avait donc à son bord un homme qui avait l'ambition d'être le prochain gouverneur de l'Etat de Lagos et sa mort redistribue en quelque sorte les cartes.
A l'autre bout de la ville, un terrible lynchage se produit aux abords du marché, auquel assiste en pure perte Amaka, une avocate que l'auteur a déjà utilisée dans Lagos lady, son précédent livre.
Quels liens vont relier Amaka à la mort de l'homme politique ? Que va-t-elle pouvoir éviter à la suite de ce qu'elle a vu sur le marché ?
Tant d'autres événements vont apparaître et surprendre, révélant une image de Lagos aussi foisonnante que New-York. Nous laisserons le lecteur curieux découvrir par lui-même cette chape de la société nigériane qui se livre à chaque page. Corruption, prostitution, fraude électorale se chevauchent dans un concert high-tech couronné de belles voitures et de belles femmes.
Les courts chapitres qui constituent Feu pou feu instaurent un état d'urgence permanent sectionné en plusieurs lieux qui réclament de nombreux protagonistes. Leye Adenle risque de perdre la compréhension de ses lecteurs mais il met un grand brio dans son découpage narratif, un équilibre apparaît et l'on adhère jusqu'au bout au thriller concocté.
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