"J'étais nul, j'étais minable...". Voilà comment se juge Sempé lorsqu'il évoque ses débuts au cours de l'interview qu'il donne dans ce livre de témoignages.
Ce constat sur son activité dans les années 50 correspond aux années bordelaises quand Jean-Jacques Sempé était coursier (à bicyclette) puis employé dans le négoce du vin. Ses dessins qu'il envoyait au journal Sud-Ouest était inspirés par ceux qu'il admirait, dont un certain Chaval.
Il est intéressant d'apprendre aussi à quel point chez Sempé, une idée, un dessin, qui se veut un tant soit peu drôle ou amusant, lui est difficile. Combien d'heures peuvent s'écouler sans que rien ne vienne. Pourtant, l'homme confie se lever très tôt mais consent à prendre ses repas à heures fixes pour préserver sa vie familiale. Mais une fois à Paris, Sempé mène une vie de bohème jusqu'à sa rencontre avec Goscinny qui s'avère déterminante puisqu'elle lui apporte le succès du Petit Nicolas.
Dès lors, les collaborations à divers journaux se succèdent jusqu'à la reconnaissance internationale avec les unes du New Yorker.
Ce parcours aux allures de conte de fée est toutefois nuancé par les propos de l'auteur. Les riches dessins qui agrémentent ce beau livre témoignent de l'évolution du dessinateur, celui-ci touchant par instant au génie.
Si l'on apprend beaucoup sur Sempé et sa compréhension du monde, quelque chose nous échappe malgré tout sur ce qui fait un bon dessin. Sempé ne fournit jamais la recette. Peut-être ne la connait-il pas lui-même...
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