La vie solide, la charpente comme éthique du faire d'Arthur LOCHMANN aux éditions Payot, 15,50 euros.
Il est saisissant de lire ce livre comme une réhabilitation de l'artisanat et même de comprendre le rôle déterminant qu'il tient dans notre société.
Arthur Lochmann n'avait pas la vocation de devenir charpentier, il avait entrepris des études de droit et de philosophie. Son livre commence par son témoignage d'une vie professionnelle qui a changé de cap et qui s'est orientée vers une activité manuelle. Il dit au passage l'humilité rencontrée par un "intellectuel" envers un métier qu'il découvre avec ses rites, son exigence et aussi son imperfection.
Peu à peu, l'intelligence que réclament la rénovation ou la construction d'un toit apparaît. Le fait que la modernité n'a quasiment aucune prise sur la charpenterie accentue la permanence d'une tradition qui se transmet d'un pays l'autre, d'une région l'autre où le savoir est collectif et agit comme un anoblissement.
Arthur Lochmann, qui a beaucoup réfléchi à toutes les découvertes que son apprentissage lui a montrées, a poussé une réflexion sur l'intelligence de la main, sur l'importance de maintenir l'homme - et non la machine - au cœur de certaines professions. La leçon est philosophique, sociale et politique.
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