Jeudi noir de Michaël MENTION aux éditions Ombres noires, 17 euros.
Une fois n'est pas coutume, baignons dans le roman national sportif catégorie tragédie et replongeons dans ce jeudi (noir) à Séville où s'est déroulée la demi-finale France-RFA comptant pour la coupe du monde de football en 1982.
L'auteur prend d'immédiates précautions concernant un si épineux épisode du foot français et distingue l'authenticité de certaines déclarations à celles supposées plausibles.
La riche idée du roman est d'ailleurs d'introduire un personnage fictif (le narrateur lui-même) à l'intérieur du match.
Cela permet une reconstitution d'à peu près tous les événements de la rencontre filtrés par les atermoiements d'un joueur imaginaire dont on entend tout ce qu'il lui passe par la tête.
1982, pour la France, c'est aussi la toute fraîche arrivée du socialisme mitterandien relatée par intermittence par ce joueur qui rumine toute sorte de faits alors que le match progresse.
Monsieur Corver arbitre les débats qui prennent des allures rugueuses. La nervosité allemande s'accentue à mesure que l'indécision du résultat final s'amplifie. Puis vient le fait majeur de la rencontre lorsque le gardien allemand, Harald Scumacher, percute volontairement Patrick Battiston tout près d'inscrire un but. Le joueur français y perd trois dents et quitte le terrain sur une civière en direction de l'hôpital. Ses coéquipiers ne savent alors s'il est encore vivant.
Le match atteint les prolongations et les buts commencent à pleuvoir. Tout le monde ou presque sait comment finit le match mais il en reste toujours un suspense incroyable qui resurgit impeccablement à la lecture de ce Jeudi noir.
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