MICHEL
JEURY, ENTRE FUTURS ET TERROIRS
Michel
Jeury vient de nous quitter. Enfant du Sud Ouest, né à Razac
d’Eymet le 23 janvier 1934, c’était avant tout un géant de la
science-fiction. Traduit aux Etats-Unis et au Japon, il avait eu les
honneurs du plateau d’Apostrophes. Avec le cycle du
Temps incertain, son chef d’œuvre, il
bouleversa les codes classiques du voyage temporel : sur une
Terre devenue invivable, des résistants assoiffés de justice
prenaient le maquis dans une faille temporelle, gagnant une sorte
d’éternité où ils pourraient se battre avec leurs rêves. À
l’époque de ses premiers succès, il était encore ouvrier
agricole à Issigeac, trimant dur, mais toujours amoureux des vertes
collines qui étaient sa patrie de cœur. Ses pas l’y ramenèrent
quand, au tournant de sa carrière il entreprit l’écriture
d’autres romans, entre histoire, terroir et souvenirs d’enfance,
délaissant pour un temps la SF. Il avait été instituteur
également, au tout début : la figure du maître d’école et
ses leçons de morale laïque éclairent certains des romans du
terroir. Enfin, nous n’oublions pas, ici, à Sud
Ouest Dimanche, qu’il fut l’un des
artisans de ces pages lettres auxquelles il contribua à donner vie,
aux côtés de Pierre Veilletet, ou de Pierre Pascal pour la bande
dessinée. Il vient de les rejoindre dans cet Ailleurs absolu qu’il
se plaisait à évoquer avec ses proches, ces toutes dernières
années.
L’Adieu à la verte prairie
(disponible auprès de l’association « les Amis de Michel
Jeury », 2 rue Michel Jeury, 24560 ISSIGEAC en joignant un
chèque de 10 € + 8 € de frais de port).
May le
monde (Robert Laffont, 22.50
€) ; La Métairie et le
Château (Robert Laffont, 21
€) ; Les Îles de la Lune
(Les Moutons électriques, 19.90 €)
François Rahier, Sud-Ouest Dimanche, 18 janvier 2015.
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