Colombe Schneck, journaliste-écrivain, est l'invitée de notre
deuxième saison de résidence d'auteur coordonnée par l'hôtel Ville d'hiver, la
Librairie Générale et les éditions Bijoux de famille. A ceux qui se
poseraient des questions au sujet du fonctionnement de cette association
culturelle, nous répondrons que notre finalité est la publication d'un
recueil de nouvelles dévoilant Arcachon et son bassin sous un aspect
inédit ou inattendu, vu par des écrivains connaissant peu cette région.
Ce
travail autour d'une idée qui nous est propre repose sur des relations
avec des auteurs que nous choisissons, ces relations évoluent
nécessairement et intègrent parfois une part d'improvisation.
L'intelligence
et la sensibilité des trois personnes (Nathalène Arnoux, Jonathan
Hénault et moi-même) qui composent cette entreprise somme toute
fragile et encore débutante, sont les facteurs déterminants de la réussite notamment
rencontrée en 2014.
La culture n'est pas seulement une affaire
d'inspiration et de création, elle attise beaucoup d'envie mais elle suppose
également des critères de sélection revendiqués par le trio susnommé.
La venue de Colombe Schneck, d'une certaine façon, conforte la
notion évolutive de notre projet.
Colombe Schneck s'installera
donc à l'hôtel Ville d'hiver à partir du jeudi 12 février. Elle rencontrera
le jour même des élèves du lycée Grand Air d'Arcachon et, le lendemain vendredi 13 février, elle
présentera son livre au Patio Plaisance*, 6 rue Francis Lanine à Arcachon. Cette rencontre est ouverte au public de 15h30 à 16h30.
Une dédicace aura lieu ensuite à la Librairie
Générale jusqu'à 18h30.
En découvrant le livre de Colombe Schneck dont le sujet m'était connu, je pensais ne pas être en mesure de compatir à la situation donnée par l'auteur, ni même comprendre les enjeux représentés par le droit à l'avortement. C'était faux.
Même si je me suis plutôt glissé dans la peau du jeune amant qui apparait par intermittence dans une histoire où il ne tient qu'un second rôle.
Mais Colombe Schneck nous le dit clairement, cet amant de 1984 ne représentait qu'une expérimentation sexuelle échafaudée à l'âge de 17 ans. Un "flirt" disait-on alors, une amourette qui a soudainement perdue son innocence. Colombe Schneck ne fait pas étalage de cet épisode, elle n'entreprend pas moins une radiographie personnelle de ces années quatre-vingt qui, à mesure qu'elles s'éloignent, constituent aujourd'hui, bien sûr à l'aune où l'on se situe, un intermède précieux et désinvolte pour ceux qui vécurent là leur jeunesse.
Colombe Schneck, par la vivacité de ses phrases et la précision de ses souvenirs, nous installent, sans cliché, dans cet air du temps avant que n'éclate pour elle le drame d'attendre un enfant sans l'avoir désiré.Cette jeunesse, peu préparée aux années Sida, pouvait, en matière de mœurs, bénéficier des combats de la génération précédente. L'avortement en faisait partie.
Pressée et sans complexe, la jeune femme de "Dix-sept ans" se résout, après s'en être ouvert à ses parents et sur les propres conseils de son père médecin, à avorter. Le jeune amant est à peine consulté et cette décision, bien entendu, l'arrange.
Or, les années ont passé, Colombe Schneck ne présente pas le journal télévisé de 20 heures mais elle est bien parvenue au statut de journaliste qu'à 17 ans elle revendiquait.
L'enfant perdu a fait lui aussi son chemin comme un sentiment souterrain pouvant rejaillir à tout instant.
Nous ignorons tous combien la force du temps est puissante, nous ignorons aussi comment contrecarrer ses plans toujours occultes. Colombe Schneck nous épargne à ce sujet toute leçon, elle nous montre plus humblement son chemin pour comprendre une part trop longtemps négligée de sa vie.
* Nous remercions les responsables de Patio Plaisance qui nous accueillent pour la première fois dans un lieu tout proche de la librairie. Nous sommes ravis de cette collaboration.
F.Boyer
F.Boyer
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