Féroce, cruel et acide dans ce dernier livre, Martin Amis a décidé de s'attaquer à la classe pauvre et moyenne de l'Angleterre. Là ou Ken Loach tente de magnifier les petites gens, les délaissés, Amis sort la sulfateuse, il dézingue et disperse à tout va.
Le début du livre est très drôle, le jeune Des est élevé par son oncle Lionel, quelqu'un qui à passé un jour sur deux en prison depuis l'âge de trois ans (d'où le nom Asbo pour asocial behaviour orders). Il vit avec ses deux pitbulls nourris de bières pour aboyer plus fort que les rotweillers de son voisin. Il se désole lorsqu'il voit son neveu s'intéresser à la poésie au lieu d'aller casser des vitres mais son neveu a, lui aussi, un vice..
Evidemment il y a suffisamment de décalage pour que l'on ne puisse pas penser que ce personnage existe mais quand même..
Puis survient l'impensable : oncle Lionel joue au loto et gagne... 150 millions d'euros ! Du fond de sa cellule il demande à ses conseillers financiers un taux de plus de 5% sur chaque action et devient la coqueluche des médias. Une fois sorti de prison, il fréquente les palaces qu'il délabre un par un puis tombe amoureux d'une ex-pornostar qui va mettre en scène leur relation pour les médias. Il n'oublie pas non plus sa mère qu'il place en maison de retraite à 39 ans..
Roman sombre dans sa dernière partie, où les héros du livre ne sont pas sauvés, il ne faut surtout pas le lire au premier degré et ne pas le mettre entre toutes les mains. Si l'Angleterre est dans cet état, Martin Amis n'est il pas en train de dresser indirectement un réquisitoire impitoyable contre certains gouvernements passés ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire