La promo de Don Carpenter, éditions Cambourakis, 17.50 euros
Recueil de nouvelles inédit d’un auteur américain issu de Portland (Oregon), La promo 49 contient le condensé d’une génération en prise avec une nouvelle époque qui a jailli au sortir de la Seconde Guerre Mondiale.
Composé en de courts textes n’excédant pas les trois pages, ce recueil propose une multitude de portraits féminins et masculins confrontés au basculement que provoque la fin des études. Que vont devenir les German Lee, Mike Maloney, Jud Baker, Dick Heil, Lew Heller, Mariettta Tsubrouski, Blaze Cooney, Dorothy Duncan et consorts ? Cette myriade de destins désempare de prime abord par l’impossibilité d’y établir une connexion immédiate mais, peu à peu, outre les croisements successifs des uns et des autres, apparaît un désarroi commun au-devant d’une société qui exige violence et courage.
Tout est parfaitement dissimulé dans les histoires courtes de Carpenter, ses points de vue microscopiques absorbent une vision américaine alcoolisée, sexuelle, accaparée par l’argent et l’orgueil. La désuète série Happy Days contemporaine et portant sur le même sujet, est envoyée dans les cordes par la brutalité des situations que La promo 49 dégage à chaque page.
Oui, la fin de la jeunesse, ou plus justement de l’enfance, fut de tout temps une épreuve douloureuse pour chacun. C’est l’instant où la gravité s’oppose à l’insouciance que semble promettre la montée des désirs et un bonheur que l’on croit assuré. Les désenchantements ne sont pas encore nés mais une sourde inquiétude ravive l’incertitude et le manque de repères au moment d’affronter la vie pour de vrai.
C’est en cela que cette jeunesse de Portland décrite par Don Carpenter est universelle. La chanson Happy Days résonne encore ainsi que tous les nouveaux objets de consommation de cette époque mais le jeu des acteurs a changé.
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