Juif converti au catholicisme, intime de Max Jacob, ami de Coco Chanel mais aussi de Gide et de Cocteau, mondain, escroc, homosexuel, collaborateur, Maurice Sachs meurt en 1945 à 39 ans d’une balle dans la nuque tirée par un SS. Dire que sa biographie sent un peu le souffre est un euphémisme.
Il nous a laissé une poignée de textes qui témoignent des extravagances et de la légèreté de l’entre-deux guerres à Paris juste avant que l’Europe ne sombre dans la barbarie. Chronique joyeuse et scandaleuse en fait partie. Largement autobiographique, ce récit nous permet de rencontrer toute une série de personnages haut en couleur. Maurice Sachs n’étant pas le moins bigarré. Doté du sens de la formule l’auteur dresse parfois des portraits d’une cruauté jubilatoire : « Elle ouvrait bien trop la bouche sur la rangée de dents perlées qui était tout ce qu’elle avait à dire ».
Nous décrivant son exil à New-York, l’auteur nous fait un peu penser à l’arrivée de Bardamu dans Voyage au bout de la nuit. Mais sans le génie. Au fond, on pourrait appliquer à Maurice Sachs la formule d’Oscar Wilde : « J’ai mis tout mon génie dans ma vie ; je n’ai mis que mon talent dans mon œuvre ».
Olivier de Marc
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