Gus 4. Happy Clem de Christophe BLAIN aux éditions Dargaud, 16.95 euros.
Le western, vous aimez ? Christophe Blain, lui, adore. En créant Gus, Gus Flynn, Christophe Blain, auteur du célébrissime Quai d'Orsay (qui croquait non sans plaisir la vie sous les ors de la république du sieur Villepin alors ministre des affaires étrangères), rend hommage aux cowboys aventuriers. L'ouverture de ce quatrième épisode est éloquent quant à l'amour des paysages, du bleu du ciel qu'éclairent les montagnes rocheuses plantées d'épicéas d'où surgissent les premiers échanges entre Gus et son complice avant que l'on entende le chuintement du train qu'ils s'apprêtent à attaquer.
Mais Gus n'est pas celui qui va occuper le devant de la scène, il disparaît après son attaque (réussie) au profit de Clem, autre bandit désormais rival de Gus. Son truc, c'est les banques. Débarquer dans une ville perdue de l'ouest et s'attaquer au coffre, bloc de dynamite aidant. Mais l'embourgeoisement de Clem qui mène à San Francisco une deuxième vie, le taraude. Sa femme écrit des romans mais a perdu l'inspiration tandis que sa fille à qui il ment au sujet de ses voyages (et pour cause) est aussi une bombe à retardement.
La vie de bandit menée tambour battant n'exclut pas un questionnement existentiel et de profonds troubles psychiques. L'âge d'or du western est bien révolue, la vie au plein air que Clem aime tant ne correspond plus avec la vie à San Francisco que lui impose sa famille. Quelque chose d'inconciliable lamine Clem qui, en entreprenant de nouveaux assauts chaque fois plus téméraires pour récolter gloire et argent, semble se jeter volontairement dans la gueule du loup. Alors Happy Clem ? Oui quand une héroïne de sa trempe se joint à lui mais l'étau se resserre, Clem est plus que jamais recherché et les risques qu'il prend courent à sa perte.
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