jeudi 31 décembre 2020

Nature humaine de Serge Joncour

Nature humaine de Serge Joncour, éditions Flammarion, 21 euros

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Le 3 juillet 1976, "c'était bien la première fois que la nature tapait du poing sur la table". Dans le Lot, la ferme familiale où vivent Alexandre, ses parents et ses sœurs, s'apprête à vivre une canicule sans précédent. Bien plus tard, en décembre 1999, les vents se déchaîneront. Dans le dernier roman de Serge Joncour, l'heure de la discorde a sonné entre l'Homme et son environnement.

Certains ferment les yeux, comme les parents d'Alexandre, prêts à adapter leur métier au monde modernisé, le plus important étant de faire perdurer la ferme des Bertranges. D'autres se révoltent comme le père Crayssac, prêt à tout pour empêcher l'installation d'une ligne téléphonique devant chez lui, (quitte à affronter les forces de l'ordre), et les nouveaux amis d'Alexandre, proches du mouvement ETA. A la télévision, on parle de centrales nucléaires et de la construction d'une autoroute non loin de ce paysage en danger. Le vivant s'incarne dans les villes et quitte peu à peu les campagnes. Les sœurs d'Alexandre l'ont compris, et prennent la liberté d'aller faire leurs études sur Toulouse, rassurées de pouvoir compter sur leur frère pour "prendre la suite". La suite, elle, ne se passera pas comme prévu. Alexandre tombe amoureux, souhaite devenir un autre que celui qu'on attend.

Il serait pourtant dommage de réduire le roman de Serge Joncour à une histoire d' amour, Nature humaine pouvant se lire à des niveaux différents. Véritable portrait de la France des années 80, roman d'une campagne bouleversée, d'une jeunesse galvanisée par l’élection de François Mitterand, Nature humaine dépasse aussi cette décennie grâce à la richesse du personnage d'Alexandre. Ce dernier, tantôt sujet discipliné effectuant les travaux de la terre, tantôt attiré par l'inconnu et la déviance, est un homme dont l'histoire est dressée avec une densité remarquable. S'il n'est plus question d'amour il est question de cœur, balancé entre sagesse et folie dans un monde ou règnent la surconsommation et le désir de toute puissance. Une chose est sûre, la terre est précieuse, Alexandre l'a compris, tout comme l'auteur de ce grand roman de la rentrée. Espérons que les nombreux lecteurs du prix Femina le comprendront aussi!

 





 

L'Arabe du futur Tome 5

 

L'Arabe du futur T.5 ; Une jeunesse au Moyen-Orient (1992-1994) de Riad SATTOUF, 22,90 Euros.

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Il se peut que vous n'ayez pas suivi les précédentes aventures du jeune Riad. Ce n'est pas bien grave. Ou bien vous avez suivi jusqu'ici et d'une manière frénétique tous les tomes de l'Arabe du futur. Bravo. Vous savez alors que les dernières nouvelles de cette famille si particulière racontée par l'auteur, protagoniste et narrateur perturbé de sa propre enfance, sont parues.

"1992, j'avais 14 ans et je n'étais pas terrible" nous confie Riad. Le traumatisme est effectivement fort depuis que le père est retourné en Syrie tout en kidnappant Fadi le petit frère de Riad. Sa mère surtout est une mère éplorée avec une haine débordante à l'encontre de son mari "fugitif" mais la vie en Bretagne malgré tout continue pour notre jeune collégien. Certes, il se situe dans l'ingrate catégorie des "losers", ceux qui n'ont pas de charisme et estiment qu'ils ne sortiront jamais avec des filles parce qu'ils ne sont ni des "leaders", ni "beaux garçons" et sont donc relégués au fond de la cour à ressasser ce qui leur manque. 

Mais voilà, Riad est tombé sous le charme d'une certaine Anaïck, une camarade de classe dont il se sent éperdument amoureux. Coincé entre sa vie de famille et sa vie au collège, Riad Sattouf laisse affluer les souvenirs décisifs et chahutés de l'année de ses 14 ans. Immanquablement on devine chez ces derniers l'influence des Cahiers d'Esther l'autre série (en cours) de l'auteur. Esther ayant également atteint sa quatorzième année, un effet  miroir opère mais l'introspection relative de l'une est aux antipodes de celui qui trente ans auparavant éprouvait sa propre "vie secrète de jeune".

 



 


La Belle et la Bête

 

La Belle et la Bête, livre- CD interprété par Marlène Jobert et Eva Green, et avec les illustrations d'Eric Puybaret, Glénat Jeunesse, 18.90 euros:

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Ne serait-ce pas le moment de se blottir au coin du feu avec une bonne tasse de chocolat chaud pour feuilleter un bel album dont on nous conte l'histoire ?

Bercés par les voix envoûtantes de Marlène Jobert et de sa fille Eva Green, les enfants seront emportés par ce grand classique de la littérature magnifié par les illustrations d'Eric Puybaret qu'on ne présente plus lui non plus !

Même si l'histoire peut bien sûr paraître bien connue, chaque trait et accent font de la Belle et la Bête des personnages que nous avons plaisir à découvrir.





dimanche 20 décembre 2020

ZOF 1945 de Jean-Christophe BERTHAIN

ZOF 1945 de Jean-Christophe BERTHAIN aux éditions du Cherche-Midi, 18 Euros.

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A partir de 1945 et la chute d’Hitler, la France fit partie des forces militaires qui occupèrent l’Allemagne vaincue. Une forme de réplique, pour les français, de l’occupation subie quatre années avant que la tendance ne s’inverse. 

Les Etats-Unis, l’URSS et la Grande-Bretagne étaient les trois autres puissances à s’être partagées  le pays. Une carte du partage effectué inaugure ZOF 1945, curieux roman d’une curieuse époque. 

La France gaullienne s’était donc invitée à la table des vainqueurs et avait pris ses quartiers dans un territoire proche de ses frontières : la Sarre et le Palatinat. Baden-Baden en était  la capitale administrative.

C’est en ce lieu que l’auteur dépêche un certain Valenton, personnage débusqué à Londres où il s’était rallié au Général De Gaulle et qui après un bref passage parisien est missionné dans une contrée où les débris encore brûlants de la Deuxième Guerre mondiale empuantissent l’atmosphère. 

Valenton fort de son expérience militaire observe les événements, l’arme toujours prête à servir car beaucoup sont ceux qui continuent malgré l’armistice à régler leurs comptes avec les Allemands. 

ZOF 1945 a cette vivacité étonnante que lui impulse Jean-Christophe Berthain, qui réussit le  pari de faire revivre la turbulence du moment où chaque jour est propice à une aventure toujours plus confondante que la précédente. 

Chaque figure rencontrée par Valenton incarne une problématique qu’il faut essayer de comprendre à défaut d’en partager l’opinion ou l’action. 

Baden-Baden est bien un moment d’Histoire où les cartes sont encore brouillées, l’esprit vengeur du nouvel occupant difficilement maîtrisable, la chasse aux nazis tout aussi complexe car comment discerner l’Allemand victime de l’Allemand bourreau ? 

La réussite de ZOF 1945 tient à la flamboyance de ses dialogues parfois choquants, quelques fois drôles mais toujours crédibles. Jean-Christophe Berthain s’est assurément beaucoup documenté sur les excès et les atrocités commises à leur tour par des Français envers leur ennemi. L’auteur a le tact de ne pas en faire une démonstration trop lourde mais il ne cache rien pour autant, quitte à dresser un saisissant portrait d’hommes et de femmes que la guerre n’a pas laissés indemnes. 

Ces personnages « historiques » sont encore en prise avec la guerre, il faudra beaucoup de temps pour les apaiser, peut-être n’y parviendront-ils jamais, peut-être sont-ils incapables de revenir à une vie normale et peut-être enfin n’est-ce pas au final ce qu’ils souhaitent. Ces militaires ou autres hommes d’armes prêts à donner encore un « coup de main » apparaissent d’abord comme des aventuriers, des hommes à la recherche de sensations. L’ombre du Général De Gaulle plane sans cesse sur ZOF 1945, son apparition vers la fin du livre  lui octroie le statut d’homme politique qu’il est en passe de devenir. Valenton quant à lui, se distingue de tous ces baroudeurs lorsque l’on apprend la réalité de son histoire familiale, on quitte dès lors le décorum de Baden-Baden pour la monstrueuse révélation des camps de concentration. ZOF 1945 ne s’en approche qu’à pas comptés car le livre aurait sinon pris un tout autre visage.

Pikkeli Mimou d'Anne Brouillard

Pikkeli Mimou d'Anne Brouillard, éditions Pastel, 12.50euros

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Demain c'est le 21 décembre, premier jour de l'hiver. Si l'on ouvre la première page du dernier album d'Anne Brouillard, cette saison s'anime dans chaque détail: Killiok est seul dans sa cuisine, au petit matin. La neige ne cesse de tomber dehors, les abats jours sont encore illuminés et accompagnent la douce lueur d'une bougie posée sur une table, à côté du petit déjeuner prêt à être consommé. Killiok regarde dehors, une cuillère à la main, et s'émeut de cette première neige. 

Cet instant silencieux se brise par une pensée soudaine, quel jour sommes nous? Il faut faire vite, demain c'est l'anniversaire de Pikkeli Mimou! Killiok se lance dans la confection d'un gâteau, et s'apprête à sortir dans la neige et le froid pour célébrer l'anniversaire de son ami. Son pelage noir contraste avec la blancheur et le "silence gelé" lors d'une longue traversée qu'il effectue dans la forêt.

L'anniversaire passé, ce début d'hiver s'anime dans chaque détail de la maison de Pikkeli Mimou. Après avoir mis une bûche dans le poêle, une couverture sur ses genoux, celui-ci s'empare du précieux cadeau offert par Killiok. Un cadeau des plus spéciaux, empreint de poésie... Vous ne devinez pas? Indice: ils aident petits et grands à rêver et s'évader.  

Pour les plus gourmands, et pour faire durer le plaisir de la lecture de cet album, vous trouverez à la dernière page la recette du gâteau de Killiok.

A partir de 3 ans.
 

 

Les vieux fourneaux 6 L'oreille bouchée de LUPANO & CAUET

Les vieux fourneaux 6 L'oreille bouchée de LUPANO & CAUET aux éditions Dargaud, 13.00 Euros

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Et de six pour nos trois retraités... La série continue de faire envie aux "actifs" qui n’ont pas le loisir d’œuvrer aussi librement que les trois compères que rien ne semble pouvoir arrêter. 


C’est le principe d’une équipe qui gagne car lorsqu’un membre du collectif faiblit il est entraîné par les autres et regagne l’élan commun qui mène à l’objectif. Du management de haut vol avec Mimile à la manœuvre qui intime à ses deux amis de le rejoindre depuis leur base parisienne jusqu’au cœur de la jungle amazonienne sans leur en donner la moindre explication. Pierre le "grognard"  traîne des deux pieds. Son association « Ni yeux, Ni maîtres » ne l'incite guère à partir en voyage mais Claude le plus jovial de la bande veille à ce qu’il soit du voyage et atterrisse avec lui en Guyane. Ils gagnent, ni une ni deux, leur résidence que Mimile a réservée dans un complexe hôtelier qui sent bon la forêt. 

Tout est parfaitement planifié et les surprises s’enchaînent comme une épreuve de Koh-Lanta mais ici personne n’est débarqué. 


La Guyane est croquée à pleine dents. Le vert feuillu s’accorde à l’ocre terreux et les serpentins fluviaux débouchent tôt ou tard sur de beaux villages. 

On va jusqu’au bout de ses rêves avec Les Vieux Fourneaux sans non plus se voiler la face sur le pillage et la violation de la Terre.


Oui, Lupano et Cauet maîtrisent leur canoë et ne craignent pas les intempéries. Quoi qu’il arrive ils parviennent à leurs fins. Le cocktail est digeste, l’humour suffisant, l’aventure, les sentiments et la sympathie d’ensemble vont bon train. Les trois vieux bougres nous épatent et montrent la voie à suivre pour aborder une bonne retraite.





Le projet Barnabus

 

Le projet Barnabus de The Fan Brothers, éditions Little Urban, à partir de 3 ans, 15.90 euros:

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The Fan Brothers nous avaient déjà séduits avec la magie et la poésie de Où l'Océan rencontre le ciel et voilà qu'une fois de plus leur charme opère dans ce nouvel album !

Dans une ville à l'aspect traditionnel et tranquille se cache sous terre un mystérieux laboratoire où sont créés des monstres vendus dans une boutique au nom révélateur de "parfaites créatures". 

Seulement Barnabus, moitié souris et moitié éléphant, n'est pas vu comme une de ces créatures parfaites. Lui, on le classe et l'entrepose sur l'étagère des ratés. Il n'est pas malheureux en soi sous sa cloche de verre, des formes en caoutchouc vert lui apportent toujours sa nourriture préférée: du fromage et des cacahuètes. Mais Pip le cafard est là pour lui parler d'un autre monde où on peut s'asseoir dans l'herbe et regarder les étoiles... Alors c'est décidé Barnabus ira voir les étoiles et il ira avec tous ses copains d'étagère !





dimanche 13 décembre 2020

Horaire de fin d'année de La Librairie Générale

 


La maison ski de Charlotte Lemaire

La maison ski de Charlotte Lemaire, éditions Biscoto

Voilà de quoi faire patienter ceux qui rêvent chaque nuit de l'ouverture des stations de skis et des remontées mécaniques. La solution est toute trouvée, il vous faut de la neige, et votre propre maison! De quoi rester bien loti chez soi tout en appréciant les joies de la glisse.

Ce nouveau concept intitulé la "maison-ski" ne peut être inventé ailleurs que dans la tête d'un enfant, ici nommé Barnaby. Très manuel grâce à ce que lui a transmis sa maman, Barnaby décide de bricoler entièrement sa nouvelle maison, pour pouvoir l'emmener partout. Accompagné de son ami Robin-Chenille, ils glissent sur le manteau blanc, attirent tous les regards curieux et affrontent quelques esprits médisants. Si cette maison-ski est un peu (très) lourde, elle n'arrête pas la force et la puissance de l'imaginaire de nos deux amis, amoureux de la nature, du grand froid et des plaisirs de la vie. La douceur colorée du dessin de Charlotte Lemaire accompagne leurs curiosités et leur appétit de découverte.

A partir de 5 ans


 

 

 

mercredi 9 décembre 2020

Le chat du rabbin tome 10 Rentrez-chez vous !

Le chat du rabbin tome 10 Rentrez-chez vous ! de Joann SFAR aux éditions Poisson Pilote, 16 Euros.


S’approcherait-on de la fin ? Les épisodes passent et le conte que nous narre Joann Sfar depuis 2002 s’étire et donne à penser qu’il est infini. 

Truculences sous couvert d’un apprentissage de la culture juive, Le chat du rabbin est néanmoins marqué par une époque où la mémoire y est centrale. Rentrez-chez vous ! le démontre encore avec une suite de récits se rappelant chacun un voyage à Jérusalem dans un temps oscillant entre la fin du XIXeme (1870) et la fin du XXeme (1973). Ce sont trois récits, le premier ancestral, le deuxième initiatique et le troisième mémoriel, qui chacun contiennent un aspect historique et déterminant de la vie en Israël et du caractère sacrée de la ville.


Joann Sfar est un talentueux conteur qui s’aventure loin dans les expectatives de ses personnages. Que ce soit le rabbin du rabbin qui fut lui aussi jeune homme et fut embarqué en tant que porteur de bagages d’une anglaise charitable ou la belle Zlabya partie dans l’espoir de se marier avec un idéaliste qui rejoignait la vie au Kibboutz ou, pour finir, la mission effectuée des années plus tard par le vrai mari de Zlabya dans le jardin du musée de la déportation, chacune de ces aventures sont le fruit d’un exposé de la condition juive à travers le temps. Une condition difficile avec laquelle Joann Sfar ne manque jamais de s’amuser, de nous distraire sans pour autant oublier la part tragique qu’il tient volontairement à distance comme on tait le mot malheur pour ne pas qu’il advienne.


Sfar brille encore par la qualité de son dessin reconnaissable d’entre tous. La maîtrise de cette technique « tremblotante », jamais droite ni cassante, sensible, nous attache au Chat du rabbin car Joann Sfar nous prend par les sentiments et on le prie de ne pas s’arrêter avant longtemps, c’est à dire jamais. 






 

Comme un empire dans un empire d’Alice ZENITER / La grâce et les ténèbres d’Ann SCOTT



Comme un empire dans un empire d’Alice ZENITER aux éditions Flammarion, 21 Euros.

Deux romans parus en cette rentrée littéraire incluent la puissance des réseaux sociaux et emmènent leur personnage dans des confins nocifs fréquentés par les hackers (pour Alice Zeniter) et les traqueurs de terroristes (pour Ann Scott).


Notre société est secouée désormais par ces activités qui aboutissent dans ces deux livres à une lutte sans merci entre des forces obscures luttant, selon leur idée, pour le bien.


Alice Zeniter dotée d’une capacité romanesque renouvelable à volonté invente un personnage féminin, nommée L., issue de cette génération Z ayant grandi avec Internet. 

L. est connue à Paris  comme une femme initiée à l’informatique. Elle alloue ses services à une myriade d’usagers d’ordinateurs. Moins su, L. est aussi la compagne d’un hacker qui vient malheureusement d’être appréhendé par la police à la suite de l’attaque informatique d’un site de paiement en ligne (Paypal) qui s’est retourné contre lui. L., désemparée, entame une traversée d’angoisses qui l’éjecte de fait d'un monde dans lequel elle se lovait jusque-là en toute inconscience. 

Mais le roman suit aussi un autre personnage, masculin, en proie à d’autres questions toutes autant existentielles. Antoine, de la même génération que L., a tracé sa voie dans le monde de la politique. Il est l’assistant d’un député socialiste à l’heure où le mouvement des gilets jaunes occupe tous les esprits. Antoine rédige pour son employeur des textes qui ne sont pour lui que des occupations mineures en comparaison avec ses ambitions littéraires. Celles-ci se traduisent à ce moment-là par le début d’un grand roman sur la guerre d’Espagne et la figure de la photographe Gerda Taro.


L. et Antoine forment un duo à défaut d’un couple d’où émane un malaise qui siège dans le corps comme dans les âmes. L. se distingue par son physique : une grande fille mince et incertaine quant au désir qu’elle suscite. Un voyage - une fuite - en Bretagne lui servira de révélation. Antoine aura, quant à lui, servi de bouée de sauvetage dont L. se sera servie de tout son corps qui partait justement à la dérive.


Alice Zeniter avec ce grand roman d’incertitudes cerne deux beaux personnages dans une époque que l’on a, semble t-il, pas encore tout à fait comprise. 




Alice ZENITER








La grâce et les ténèbres d’Ann SCOTT aux éditions Calmann Levy, 19,50 Euros.


Ann Scott d’une façon plus noire et plus acerbe fait surgir Chris, jeune garçon d’une vingtaine d’années, dernier enfant d’une famille atypique dont la mère fut mariée à un américain. Ces derniers vivent désormais séparés mais ont appartenu à l’élite intellectuelle, politiquement engagée des années soixante et soixante-dix.

 

Chris est également le cadet de deux sœurs qui sont régulièrement envoyées aux quatre coins du monde de par leur profession. L’une est photographe, l’autre journaliste, toutes deux spécialisées dans la couverture d'évènements où les zones de turbulences voire de guerres sont fréquentes. 


Chris, lui, se morfond dans un grand appartement parisien. Depuis cet endroit vaste mais dépouillé, il surfe dans le tréfonds des réseaux sociaux tels Facebook et Tweeter ou d’autres plus secrets à la recherche de ceux qui promulguent Daesh et incitent à perpétrer des attentats. 

Autant dire que Chris s’enfonce dans un état dépressif à mesure qu’ils comprend l’extrême sauvagerie des êtres qu’il surveille. Chris est un bénévole qui correspond avec quelques autres qui, comme lui, anonymement, envoient des informations aux autorités dès lors que la suspicion devient trop évidente. 


En réponse et par séquence, Ann Scott dresse un portrait de la famille de Chris, son histoire et les activités extrêmes qui la motive.

La prose d’Ann Scott plus rugueuse que l’écriture lissée d’Alice Zeniter convoque régulièrement l'univers de la musique rock ressentie comme un espace de délivrance que Chris a toujours souhaité suivre. 

Une attitude qui cherche une fois encore les limites et nous abreuve de références. La grâce se serait nichée à cet endroit, dans cette part artistique où Chris aurait voulu vivre mais qui ne constitue pas pour autant un rempart aux ténèbres dans lesquelles il s'est immergé  mais seulement un échappatoire. 


Au final Chris renonce à ce pour quoi il ne se sent pas fait. Il se débarrasse de toute l'armada de documents qu'il a collectée sur la toile, considérant son combat comme vain et auto-destructeur. Le lecteur sort à son tour sort de ce livre étourdi d’informations dont il ne saura certainement quoi faire.



Ann SCOTT

samedi 5 décembre 2020

Les saisons de Maurice PONS

Les saisons de Maurice PONS aux éditions Christian Bourgois, collection Titres, 7.50 euros.


L’évènement est passé inaperçu pour de multiples raisons mais nul doute que quelques lecteurs auront vibré à l’annonce de ce « diamant noir » de la littérature française enfin accessible en collection de poche. 


Il faut dire qu’il y a à faire lorsqu’on daigne se pencher sur le catalogue de cet éminent découvreur que fut Christian Bourgois capable des années durant d’acheter chaque dimanche l’édition du journal Sud-Ouest à la seule fin d’en découvrir les articles gastronomiques d’Alain Aviotte qu’il finira par publier sous la forme d’une compilation titrée Artichaut.


Mais trêve d’anecdote, Christian Bourgois n’est plus, et une nouvelle équipe, après quelques soubresauts bien naturels dans le monde de l’édition, s’est penchée sur le dit catalogue d’homme de lettres que fut Christian Bourgois et a constaté, oh misère ! qu’un des livres les plus cultes de la maison n’était point encore passé dans la collection de poche de celle-ci. 


Il s’agit donc de Maurice Pons, un auteur français et son livre Les saisons déjà publié en 1960 sous le nom de La vallée par un autre très grand éditeur : Maurice Nadeau.

Alors qu’en est-il de cet auteur dont Les saisons n’a jamais cessé d’être publié et que l’on se transmet comme un classique d’un genre indéfinissable ?


Alain Rey, autre immense connaisseur et savant de la littérature (en plus de son œuvre sur la l’histoire de la langue française) rédigea une notice à son propos :

« Maurice Pons parle de l’essentiel, qui est le temps humain (l’enfance, la vie, la mort), avec un dosage du drame le plus réel et de l’humour le plus distant. »


Il y parle encore de « brassage de fantasmes partagés » et « des prestiges du récit d’humeur et d’humour»

« Prose précise, aiguë, poétique » Alain Rey conclue par « Le symbolisme de Maurice Pons, est rendu léger par l’humour; l’humour n’est jamais gratuit.»


Ainsi l’humour est noté quatre fois, ce qui n’est pas rien quand la notice tirée du Dictionnaire des littératures de la langue française (Bordas) n’excède pas une trentaine de lignes, référence bibliographique comprise.


Les saisons demeure le livre le plus connu de Maurice Pons et l’on trouvera une adaptation cinématographique sortie en 2016 de Sylvie Habaut avec, entre autres, Denis Lavant et Michaël Lonsdale.


Comment dès lors donner l’envie de lire Les saisons à ceux, curieux, qui en ignoraient jusqu’ici l’existence ? 


L’histoire débute par l’installation d’un homme (errant ?) dans une remise dûment louée par la tenancière d’un lieu servant d’hôtel, de bar et de restaurant. Les conditions s’avèreront très vite déplorables mais l’homme nommé Siméon entend bien dans ce lieu jugé bénéfique réaliser une œuvre littéraire d’importance, éludant au possible les contrariétés qui vont aller s’accumulant dès son premier jour dans ce village. 

L’enthousiasme ne suffit pas toujours ni l’aveuglement car telle est la supposition que l’on peut déduire à mesure que le récit développe les mœurs et usages locaux. Mais la plainte, si elle doit s’exposer doit être établie en vertu d’une comparaison envers autrui or il se trouve que les habitants ne sont guère mieux lotis que Siméon. 

Seule différence notable, Siméon indésirable dès son arrivée ne trouvera que peu d’alliés mais suscitera de vifs débats sur son état d’homme au sein du village. On peut s’esclaffer ou s’effrayer du jugement dépourvu de lucidité qui tient le roman tout son long. Les épisodes s’enchaînent vécus depuis le point de vue de Siméon et la détérioration globale de la santé de ce dernier participe au grotesque des situations. Les intempéries frappent sans cesse le village dont on peut croire qu’il vit un incessant hiver bercé tantôt de pluies interminables, tantôt de neige et de gel pareil aux glaciers des hautes montagnes. L’histoire d’ailleurs se conclue au sommet d’un col montagneux où l’absurde tient là son paroxysme. 

Conte cruel et drôle à la fois, il n’y aurait qu’une réjouissance un brin perverse à lire  Les saisons s’il n’était servi par la limpidité de son écriture, toujours ténue, éblouissante par instant, mesurée par le propos d’un honnête homme sombrant peu à peu dans un univers vulgaire qu’il ne se résout jamais à rejoindre. La dignité demeure jusqu’au bout comme ces hommes qui, embarqués dans l’effroi, surent maintenir jusqu’au bout la noblesse de leur esprit. En cela, Les saisons touche au chef d’œuvre.


Onze chatons dans un sac de Noboru Baba

Onze chatons dans un sac de Noboru Baba, éditions 4048, 14.50euros

Onze chatons réunis pour le meilleur et pour le pire. Commençons par le pire: si un chaton désobéit, tous les autres le suivent. Et lorsque de nombreux écriteaux leur indiquent ce qu'il ne faut pas faire, l'esprit de rébellion de certains entraîne les autres dans une chute qui fait l'effet d'une boule de neige... Même le chef se prend au jeu de la désobéissance. Conséquence, lorsqu'un mystérieux monstre les prend au piège, la joyeuse tribu d'habitude si enthousiaste devient triste et s’apitoie sur son sort. Tous les petits chats emprisonnés dans un cachot doivent désormais tirer le meilleur de leur équipe, et cela fonctionne, vous verrez!

A plusieurs, on est capable de tout, pour le bien de tous. 

A partir de 3 ans.


 

 

 


Castelmaure de Lewis Trondheim et Alfred

 

Castelmaure de Lewis Trondheim et Alfred aux éditions Delcourt, 18,95 Euros.


Un conte, tout naturellement, fidèle à ceux que l’on se transmettait au Moyen-age. Quels étaient ceux qui ramenaient les histoires et comment se les procuraient t-ils ? 

Tel est à peu près le raisonnement des deux auteurs dont le prolifique Lewis Trondheim grand contributeur de la série Donjon (1) qui ravit encore les fans de la première comme de la dernière heure. 


L’esprit Donjon n’est d’ailleurs pas très loin de Castelmaure, il se tient en embuscade garant de tout excès de sérieux que pourrait prendre l’histoire où pourtant une dramaturgie est à l’œuvre, ne serait-ce que dans la malédiction qui peu à peu se révèle autour de la figure du roi Eric et de son royaume. 


Notons la beauté du dessin qu’a inspiré Alfred, une ligne claire que l’on apprécia déjà avec le « primé » Come Prima (2) et plus récemment avec Senso, déclaration finale de son amour pour l’Italie.

Castelmaure suscite d'ailleurs quelques paysages d’allure méditerranéenne mais l’enceinte du château situé sur une île  rocheuse à l’écart de la ville nous expédie plus sûrement vers des contrées bien plus houleuses, à l'image de la destinée de ce roi dont l’histoire relève bien d'un conte à ranger aux côtés de Cendrillon ou de la Belle au bois dormant, une place de choix étant réservée à la sorcellerie et aux sorcières que l’on sait très à la mode.


Mais le propos de Castelmaure tient bien dans cette narration fuyante où les secrets se succèdent, les paroles s’échangent et s’accommodent pour en construire une épopée ou une légende. Ce sont ainsi les ficelles du conteur qui s’exposent, l’arrangement que nécessite une bonne histoire au mépris d’une morale ou d’une fin que le lecteur jugerait fade. C’est donc bien au lecteur que l’on parle, qu’il faut surprendre, choquer, distraire en lui envoyant des messages terribles en accord avec ses attentes.


Castelmaure joue ainsi avec les codes narratifs attendus dont se repait Lewis Trondheim. Tout semble surjoué et l’expressivité du dessin d’Alfred en corrobore le propos. Les contes et les légendes ont nourri le théâtre, la poésie, les romans, le cinéma… ils nous ensorcèlent et nous fascinent mais ils ne sont pas reliés au réel. Il faut des conteurs pour les mettre en scène, des fabricants d’histoires car tout cela est un spectacle, une distraction pour les longues soirées d’été ou d’hiver, peu importe.


(1) Crée par Lewis Trondheim et Johan Sfar en 1998, Donjon s'inspire - en le parodiant - du jeu de rôle Donjon et Dragons. 42 albums ont été publié à ce jour aux éditions Delcourt avec de multiples contributions dont Alfred.


(2) Fauve d’or 2014 du festival international de BD d’Angoulême




vendredi 27 novembre 2020

Ce que je ne veux pas savoir - Le coût de la vie de Deborah LEVY



Ce que je ne veux pas savoir  16,50 Euros

Le coût de la vie 16,50 Euros

de Deborah LEVY aux éditions du Sous-sol 


Prix Fémina étranger 2020.


En lisant Deborah Levy, une écriture très libre se développe, une liberté gagnée à l’ombre protectrice de grandes figures l’ayant précédée : Simone de Beauvoir, Virginia Woolf ou encore Julia Kristeva. Mais c’est Marguerite Duras qui revient avec le plus d’insistance comme un modèle absolu qui serait parvenu à élargir le spectre de la condition féminine dans la littérature :


 « L’ego durement gagné de Duras me parle à moi, à moi, à moi, en toute saison. »


Ce que je ne veux pas savoir, premier livre à teneur autobiographique - parce qu’il ne s’agit nullement d’un récit chronologique - est une réponse au Pourquoi j’écris (1946) de George Orwell : 


« Quand Orwell parlait du pur égoïsme comme d’une qualité nécessaire à un écrivain, il ne pensait peut-être pas au pur égoïsme d’une écrivaine. Même la plus arrogante des écrivaines doit mettre les bouchées doubles afin de se constituer un ego assez robuste pour lui permettre de survivre au premier mois de l’année, alors survivre jusqu’au dernier, n’en parlons pas. »


Voilà de quoi donner matière à réfléchir sur la difficulté des femmes à écrire. Déborah Levy, grâce lui soit rendue, ne donne pas  dans l'apitoiement. Pourtant bon nombre d’épreuves sont rencontrées dès son plus jeune âge qu’elle a passé en Afrique du Sud à Durban dans une communauté blanche dont son père se démarquait en prenant position contre l’apartheid. 

Deborah a grandi en l’absence d’un père qui vivait emprisonné pour raison politique. Elle attendit un retour souvent différé. 


« Plus que deux jours ! Papa rentre à la maison ! J’avais désormais neuf ans, et Sam cinq. La dernière fois qu’il avait vu papa, il avait un an. Au petit déjeuner nous avons mangé des tartines grillées de cannelle et de sucre, et nous avons répété tout haut ce que nous allions dire à notre père quand il passerait la porte.

« Bonjour. Est-ce que tu veux que je te montre où est la salle de bain ? »

« Bonjour ! Je t’ai dessinée une fusée. »

« Bonjour ! Je chausse du 35 maintenant. »


Ses souvenirs sud-africains placés à hauteur d’enfant sont écrits depuis Majorque où Deborah Levy à l’instar de George Sand s’est installée dans un hôtel non loin du monastère où « Jorge » Sand et Frédéric Chopin séjournèrent pendant l’hiver de 1838-1839. 


En alternance avec le récit d’enfance s’instaure une réflexion sur les conditions d’écriture, le statut d’écrivaine que Déborah Levy éprouve à l’aune de son âge adulte.

L’exercice est reconduit dans le volume suivant ou plutôt repris dans sa formule anglaise. Après s’être séparée de son mari Deborah Levy entame une vie désargentée et trouve refuge chez une amie qui lui prête son cabanon de jardin où elle se rend pour écrire. Rencontres et souvenirs notamment à propos de sa mère s’entrecroisent avec des propos plus intimes sur son  combat pour mener à bien sa vie.


« Vivre sans amour est une perte de temps. Je vivais dans la République de l’Ecriture et des Enfants. Je n’étais pas Simone de Beauvoir, après tout. Non, j’étais descendue du train à un arrêt différent (mariage) et avais changé de quai (enfants). Elle était ma muse, mais je n’étais certainement pas la sienne.

Quoiqu’il en soit, nous avions toutes les deux achetés (avec notre propre argent) un billet pour le même train. La destination était une vie plus libre. Une destination vague dont personne ne sait à quoi elle ressemble quand on l’atteint. C’est un voyage sans fin, sauf que je l’ignorais à l’époque. J’étais simplement en route. Où pouvais-je aller d’autre ? J’étais jeune et jolie, je suis monté dans ce train, j’ai ouvert mon carnet et commencé à écrire à la première et à la troisième personne. »


Le coût de la vie amorce une existence qui s’écrit comme une dérive existentielle soumise à un propos théorique dont  Deborah Levy serait une démonstration par l’exemple.













Comédie française de Mathieu Sapin

 

Comédie française de Mathieu Sapin, éditions Dargaud, 22.50euros.

Pour approcher le pouvoir, il faut franchir un parcours semé d'obstacles, de coups de chances ou de malentendus. C'est ce qu'a vécu un certain Jean Racine au XVIIe siècle, dont les tentatives pour attirer les faveurs du roi furent nombreuses. Si ses relations déjà existantes lui rendirent service pour pénétrer dans les salons de la bonne société, il dût attendre que ses tragédies parlent pour lui. Une fois la cour conquise, il ne reste plus qu'à entretenir sa réputation, et surtout bien s'entourer.

Mathieu Sapin lui-même ayant suivi de près la fin de la présidence de François Hollande et le début de celle d'Emmanuel Macron, pose un double regard sur le pouvoir. Un premier en caméra embarquée, dans les soirées mondaines, les déplacements officiels du président et les confidences. Un second, plus détaché, sur la construction même du pouvoir, l'entretien de l'image et la communication depuis l’Élysée.

Le siècle de la Comédie Française et notre époque s'entrecroisent avec humour, subtilité et auto-dérision pour livrer une bonne réflexion sur le statut d'artiste.




jeudi 26 novembre 2020

Rural de Raymond DEPARDON


 

Rural de Raymond DEPARDON aux éditions de La Fondation Cartier pour l'art contemporain 45 euros.

La carrière de photographe de Raymond Depardon s'étire désormais sur plus de soixante ans. On peut aimablement penser que le reporter débutant des années soixante a depuis bien rempli son carnet de voyages.


Aujourd'hui, il demeure une référence absolue de la photographie et soigne peu à peu son inventaire des lieux notamment français.


Rural est un livre touchant de 86 photographies en noir et blanc qui accompagnent en quelque sorte la série de documentaires sur le monde paysan composé de trois films (1) sortis à partir de 2001 car Raymond Depardon est aussi un grand cinéaste. 


Ces photos s'introduisent dans des fermes et donnent à voir comme personne la ruralité française. 



La fondation Cartier (2) s'est chargée d'exposer les photographies réunies dans ce livre. Elles relèvent d'une beauté rare sur un monde dont on sait qu'il vit ou plutôt survit loin des regards. 


Pour conclure vous apprécierez certainement le propos de Raymond Depardon qui révèle quelques petites histoires sur sur la réalisation de ses photos. On y découvre le grand humanisme de l'artiste.





(1) Profils paysans : L'approche 2001, Le quotidien 2005 et La vie moderne 2008.
          

jeudi 19 novembre 2020

Léopold Chauveau au pays des monstres

 Léopold Chauveau au pays des monstres aux éditions du Musée d'Orasay, RMN- Grand Palais, 40 euros.

 "Je dessine des monstres - bien gentils, bien doux, bien inoffensifs - bien ridicules à côté des monstres vrais et vivants qui bouleversent maintenant le monde."

Léopold Chauveau a écrit ceci en 1939 soit à peu près un an avant de mourir, preuve qu'il ne supporterait pas la période qui s'annonçait.


L'exposition qui a été consacré à cet artiste méconnu s'est terminée au mois de septembre. Le présent livre vous permet de vous familiariser avec cette œuvre longtemps inédite car monsieur Chauveau n'était pas à proprement dit un grand promoteur de son génie. 


Né en 1870, ses premières sculptures apparaissent vers 1905 et se poursuivent par séquences jusqu'à l'année 1920. Le décès de deux de ses fils (et de sa femme) pendant la première guerre mondiale soulève en lui un chagrin immense et le désir de poursuivre avec eux un dialogue qui se matérialise par les célèbres "Histoire de petit Renaud".


Sa biographie se conclue en 1940 chez son ami Roger Martin Du Gard après qu'il eut initié un centre d'accueil pour les réfugiés de la débâcle avec le concours de la Croix Rouge. Léopold Chauveau que le musée d'Orsay honore était bel et bien un grand artiste et un grand homme.






mardi 17 novembre 2020

La France vu par Marcel

La France vu par Marcel aux éditions Larousse, 25 euros.

Marcel qui s'appelle "en vrai" Julien (son concepteur graphique) est une petite entreprise landaise qui pousse tendrement nos élans nostalgiques vers les affiches touristiques d'antan que plus personne ou presque n'a réellement connu. 
 

 
L'imagerie de ces bonnes vieilles campagne publicitaires a inspiré Marcel qui depuis 2015 a ouvert son champ d'exploitation original qui était tourné vers le surf vers un nouvel inventaire des lieux remarquables et touristiques français.
 

 
Couleurs et dessins de ces affiches (et cartes postales) remises au goût du "paradis" des années trente sont réunies dans ce livre catalogue qui reprend les cinq années d'existence de la marque.
 

 
150 vues idylliques dans lesquelles il fait bon se plonger et retrouver l'atmosphère et l'exactitude de lieux qui attisent un imaginaire dont nous avons aujourd'hui grand besoin...