vendredi 28 mai 2021

Aux éternels perdants d' Andrew Szepessy

Aux éternels perdants d' Andrew Szepessy, éditions Rivages, 21.50 euros. Traduit de l'anglais par Bernard Cohen

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Incarcéré vers 1965 à Budapest, Andrew Szepessy nous livre réflexions, anecdotes, instantanés sur la vie de sa cellule. On y découvre pour la plupart des hommes arrivés là par hasard, dont les histoires sont par essence différentes mais dont la vie s'arrête soudainement de la même façon : réunis dans cette cellule, à l'instant présent, ils se lient d'une amitié sous-entendue, bien entendue. Car on entend leurs voix, à tous ces hommes, et dès les premières pages :

Nous sommes restés ainsi plus longtemps que nous n'avions le désir de le supputer, avec pour seule compagnie de rares échos venus du monde extérieur. Le temps nous broyait toujours plus inexorablement dans son poing de granit, chaque instant s'écoulant encore plus lentement que le précédent. Nos pensées se sont immobilisées comme notre corps [...] Le poil hérissé et les mains moites, j'ai levé les yeux du bois rayé de la table pour regarder à la ronde dans la cellule. Avec une spontanéité sidérante, ses traits burinés adoucis par l'émotion, le nouveau venu s'était mis à chanter de tout son cœur. Chacun savait pourquoi, non par plaisir, ni pour lui, ni pour nous, mais parce qu'un trop-plein s'était accumulé en lui et devait en sortir. Parce que le chant était son seul recours pour survivre à cette nuit.

On ne saura jamais véritablement la raison pour laquelle Andrew Szepessy a été mis en prison. Sa double nationalité hongro-britannique y est certainement pour quelque chose, nous apprenons en effet dans la postface que le KGB aurait tenté pendant sa détention de faire de lui un espion. 

De cette expérience de vie naîtra cette oeuvre originale au narrateur touchant et attachant. La plume de l'auteur hongrois relie des hommes au passé sulfureux ou sage, qui par leur origine et leurs opinions se retrouvent ensemble dans cette cellule. Réflexions philosophiques, trafics en tout genre, amitiés fortes, conseils avisés, les hommes s'entraident et s'associent spontanément. C'est cet aspect qu'Andrew Szpessy retient de ces années, en y ajoutant l'humour, moteur luttant contre le quotidien et la morosité. Si la trame de ce roman se déroule majoritairement entre quatre murs, le lecteur ne se sent jamais "confiné". Au contraire, ces anecdotes contées en disent beaucoup sur la Hongrie des années 60, et sur ce qui se passe de l'autre côté du rideau de fer.

Aux éternels perdants résonne aujourd'hui par une force qui nous invite à rester résolument légers et optimistes.


Les Scorpions du désert d’Hugo PRATT

Les Scorpions du Désert d’Hugo PRATT aux éditions Casterman, 35 Euros.

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L’œuvre du génialissime créateur de Corto Maltese est bien plus riche qu’il n’y parait et ne se réduit pas à la filiforme silhouette du marin aventurier. Cependant, à l’ouverture de cette intégrale (cinq épisodes étalés sur vingt ans (1972-1993)) l’élégance prime encore et un défilé de personnages en costume (de guerre) apparaît donnant comme une réplique magnifique au port altier de Corto Maltese. 


L’époque des Scorpions du Désert n’excède pas deux ans. De 1941 à 1942, le lieutenant Koïnsky, appartenant à un détachement d’élite de l’armée anglaise, est engagé sur le front Est-africain de la Deuxième Guerre mondiale. Cette partie du monde est tout aussi agitée que l’Europe. Les Italiens et les Anglais (avant que les Allemands ne viennent apporter leur soutien aux hommes de Mussolini) s’affrontent dans une guerre de position dans les contrées indéfinies d’Ethiopie et de Somalie. 


Koïnsky est d’origine polonaise, un dur à cuire aux objectifs mouvants. Les Scorpions du Désert rend compte des ambiguïtés de cette région du monde, de la multitude des forces présentes et parfois contradictoires, des humeurs des combattants presque tous loin de leur pays d’attache et en proie à la mélancolie et la peur de mourir. 


Rappelons qu’Hugo Pratt a vécu, jeune garçon, en Ethiopie où son père menait lui-même une carrière militaire qui s’acheva avec sa mort en captivité en 1942. Hugo Pratt avec cette Bande Dessinée évoque une part de son enfance et montre un paysage qui lui fut familier. Un décor d’aventures exceptionnel avec alliances et mésalliances qui rythment sans cesse l’histoire. 


Tous les moyens possibles sont convoqués car la guerre monopolise tout ce qui est à sa portée. Les gens bien évidemment et tout le matériel qui lui est dévolu, armes en tout genre, engins motorisés de toutes sortes, avions, bateaux, trains, camps retranchés, forts et fortins, dromadaires et surtout une collection complète d’uniformes (nous y revenons) qui esthétise le propos quand bien même les morts s’accumulent et le destin des survivants tombe en désuétude. 


Quelques valeurs subsistent malgré tout, l’honneur militaire, la patrie et la volonté de s’enrichir.

Après Corto Maltese qui officiait au début du XXème siècle, les aventures de Koïnsky ont beaucoup perdu du romantisme enchanteur de son prédécesseur mais ont gagné une narration plus orchestrée. L’espace-temps plus restreint des Scorpions du Désert donne au récit une valeur historique éblouissante sans occulter la complexité de ce qui se tramait alors. L’âme humaine y déborde du pire vers le meilleur.





La montagne qui m'a sauvée de Lauren Wolk

 

La montagne qui m'a sauvée de Lauren Wolk, éditions l'Ecole des Loisirs, collection Médium+ (à partir de 11 ans), 18 euros:

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Au lendemain de la Grande Dépression, la famille d'Ellie n'a d'autre choix que de quitter la ville pour s'installer dans la montagne. Le choc est rude pour ces citadins qui menaient jusque là une vie paisible. Dans la rudesse d'une nature sauvage, ils vont devoir construire leur maison de bois et apprendre chaque jour à utiliser chaque ressource qu'ils peuvent trouver pour se nourrir.

Contrairement à sa mère et à sa sœur, Ellie, jeune fille intrépide de 11 ans, s'accommode de cette situation et découvre peu à peu en elle un amour pour cette forêt qu'elle respecte profondément. C'est d'ailleurs en elle qu'elle puisera sa force lorsque son père tombera dans le coma suite à un accident. Et c'est encore elle qui la mènera à rencontrer la vieille femme du haut de la montagne que tous appellent la harpie ou la sorcière, et dont les pouvoirs pourraient peut-être l'aider à réveiller son père.

Dans ce roman dense et riche, où Lauren Wolk rend parfaitement la puissance des liens familiaux, Ellie évolue, grandit, s'ouvre à ce qui l'entoure et apprend à regarder avec son cœur devenant ainsi une jeune fille qui s'affirme et se construit un nouveau destin.

vendredi 21 mai 2021

Où vont les vents sauvages de Nick HUNT

Où vont les vents sauvages de Nick HUNT aux éditions Hoëbecke, 20 Euros.

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Il est des régions du monde où le vent est une personne avec laquelle la population doit cohabiter. Ce sont des vents sauvages, terribles par moment, contre lesquels on ne peut rien faire. Nick Hunt se remémore quelque part dans les pages de son livre sa fascination pour les orages et les tempêtes, un souvenir d’enfant qui a fini par faire de lui un voyageur un peu spécial à la recherche des vents fameux, réputés pour surgir à l’improviste puis disparaître pour un temps indéterminé.


Avec un budget qui ne lui permettait que de parcourir une partie de l’Europe, il s’est risqué sur les pentes anglaises où souffle l’impétueux Helm puis s’est perdu sur la côte dalmate à la recherche de la Bora, a glissé dans les Alpes suisses pour rencontrer le Foehn et fini dans la foulée par descendre la vallée du Rhône poussé par le Mistral.


Quelle formidable leçon de géographie nous administre ce jeune auteur, observateur hors-pair des lieux qu’il traverse en marchant. Il n’est pas seul à s’intéresser de si près aux vents, outre les habitants avec qui il échange les points de vue sur ce qui est souvent perçu comme une calamité, il y a également les scientifiques qui analysent ces phénomènes que rien n’arrête, force indomptable que l’on a souvent attribuée aux dieux. 


Nick Hunt a aussi une connaissance savante des mythes et n’ignore rien des croyances populaires. 

Rédigé comme un journal de bord, Où vont les vents sauvages a la faculté d’entrer peu à peu dans les pensées intimes de celui qui mène une expérience solitaire mais ouverte sur son prochain. C’est le propre du voyageur qui passe d’une nuit chez l’habitant à une autre à la belle étoile quand il lui est impossible de monter sa tente. 


Les voyageurs ont presque toujours écrit, Nick Hunt rejoint une cohorte d’écrivains ayant éprouvé la nature, son contact radical. Les vents lui ont offert ce prétexte et un parcours original terminé dans la steppe de la Crau, grande plaine méconnue de France.

La petite dernière de Susie Morgenstern et Johann G.Louis

 

La petite dernière de Susie Morgenstern et Johann G.Louis, éditions Dargaud, 17euros

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Etre la dernière d'une fratrie est un statut un peu particulier. Surtout lorsqu'on appartient à une famille juive dont la fratrie est uniquement composée de sœurs.  Et particulièrement lorsqu'on s'appelle Susie Morgenstern, née en 1945 dans le New Jersey, à Newark.

Lorsque nous la rejoignons, elle a 8 ans, écrit déjà, pose déjà "trop" de questions. Le grenier est son lieu favori, inondé de livres. Dernièrement, elle lit un journal, celui d'Anne Frank. Aussi, sa famille accueille des cousins venus de Pologne, qui auraient apparemment vécu l'"enfer". Elle, qui vient de perdre son grand-père, n'attend pas d'être grande pour comprendre la portée de l'écriture. Elle décide de ne pas s'arrêter aux concours d'orthographe de l'école et de rédiger une véritable histoire de sa famille.

Adaptation du roman de Susie Morgenstern écrit en 2015, cette Bande-Dessinée est une bouffée d'air frais. On y découvre une enfance heureuse, des parents bienveillants et deux sœurs excentriques et divinement drôles. Les couleurs, feutrées, joyeuses et douces, apportent une vivacité au texte, faisant de l'enfance cette parenthèse enchantée dans laquelle surgissent des questionnements fondamentaux, ici piliers de la création littéraire et artistique.




La sorcière dans les airs de Julia Donaldson et Axel Scheffler

La sorcière dans les airs de Julia Donaldson et Axel Scheffler, éditions Gallimard Jeunesse collection L'heure des histoires, 5.50euros

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Un incontournable de la littérature jeunesse vient de rejoindre la collection souple de poche "L'heure des histoires", il s'agit de La sorcière dans les airs par les créateurs de l'excellent Gruffalo. Nous embarquons ici à bord d'un balai de sorcière, qui doit faire ses preuves en terme de solidité, surtout quand les vents et pluies s'en mêlent. Chaque animal ayant accompli une bonne action se fraye une place sur ce balai qui, comme on peut s'y attendre, commence à trembler et casser... 

Composée en rimes et pouvant aisément se chanter, voici une histoire de sorcière au grand cœur, qui pourra compter sur ses amis alors qu'elle se met dans une situation des plus périlleuses. Et pour commencer à vous entraîner à la lire à voix haute (aux enfants de 3 à 8 ans), commençons par le début :


La sorcière était rousse, elle avait une longue tresse,

Un chapeau noir très haut et un chat plein d'adresse.

Le chat ronronnait fort, la sorcière souriait,

Tandis que dans les airs s'élevait leur balai.

Mais la sorcière gémit et le chat grommela

Quand sous le vent furieux le chapeau s'envola.


vendredi 14 mai 2021

L’eau rouge de Jurica PAVICIC

L’eau rouge de Jurica PAVICIC aux éditions Agullo, 22 Euros.

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Croatie, 1989, dans un petit village de pêcheurs, Silva n’est toujours pas revenue de la soirée de la veille. Ses parents ne s’inquiètent pas outre mesure, ni son frère. Ils connaissent le côté fantasque, imprévisible de cette jeune fille de 17 ans indépendante. Il faudra quelques heures encore avant que l’attente ne tourne à l’interrogation après que le déjeuner du dimanche eut été enfin entamé en l’absence de Silva.


C’est par cette absence au début ordinaire puis préoccupante et enfin incompréhensible que Jurica Pavicic installe ses personnages. L’intimité de chacun se dévoile, s’y ajoutent celles du fiancé de Silva et du garçon avec qui elle a dansé une partie de la nuit, sur qui les soupçons vont fatalement s’abattre à l’heure où la police sera enfin prévenue de la disparition de l’adolescente. 


La pelote romanesque ne cesse dès lors de se dévider, L’eau rouge prend une ampleur inattendue car le temps s’étire dans la vie de tous ceux qui ont le désir de revoir Silva, de savoir où elle est, de comprendre ce qui a bien pu se passer. Le temps passe donc, jours, semaines, mois et puis les années. Les changements historiques opèrent et le cadre s’élargit. Le petit port croate voit s’éloigner certains pour qui l’espoir du retour de Silva s' amenuise, d’autres s’arc-boutent mais sont aussi emportés par le flot de la vie. Jurica Pavicic trouve en eux une destinée qui colle à l’évolution de leur pays. La Croatie de 1989 n’est plus, son indépendance après la guerre lui vaut de nouveaux tourments venus de l’Ouest, du capitalisme entré pernicieusement dans ses terres jusqu’au petit port devenu la proie d’un projet touristique à grande échelle. Mais toujours demeure la question de la disparition de Silva. 


Trente ans plus tard, la vérité surgit et les personnages affectés par cette histoire sont à peu près tous encore là. C’est à eux que nous sommes attachés et à eux que nous nous identifions comme à des amis que nous avons vu vieillir.

La folle histoire de la mondialisation

La folle histoire de la mondialisation d'Enzo, Isabelle Bensidoun et Sébastien Jean, éditions Les Arènes BD, 24.90euros

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Enzo, journaliste et dessinateur pour "Alternatives Economiques", s'est associé à deux économistes membres du CEPII (centre de recherche et expertise sur l'économie mondiale), Isabelle Bensidoun et Sébastien Jean, pour réfléchir à une façon claire et précise de parler du concept de mondialisation.

Voilà donc une Bande-Déssinée qui tombe à point nommé. Grâce à une mise en scène imagée de la conversation qu'ils ont eue tous les trois pour vulgariser au mieux ce concept, nous sommes plongés dans une notion qui concerne de façon permanente notre quotidien. D'où viennent les produits que nous consommons? Les entreprises sont-elles toutes mondialisées? La mondialisation favorise-t-elle la croissance économique? En nous resituant dans l'histoire, nous apprenons les étapes qui ont mené au monde tel qu'il est aujourd'hui, avec ses richesses et ses failles, pour nous interroger finalement sur l'avenir de la mondialisation. 

Quoi de mieux en pleine crise sanitaire, et à un an des élections présidentielles, que de faire le point sur les dérives de ce système et les diverses solutions que nous pouvons y apporter? Le dessin d'Enzo adoucit parfaitement l'abondance des chiffres et statistiques. Tour à tour le lecteur s'immerge dans ces notions économiques, en escaladant une montagne, en faisant le grand huit, ou en montant à bord d'un bateau, le tout pour rendre encore plus indispensable notre questionnement sur l'économie mondiale.





La collection "Mouche" et "Moucheron"

La collection "Mouche" et "Moucheron" de l'Ecole des Loisirs

Cette semaine nous profitons d'une opération Mouche et Moucheron présente au rayon jeunesse pour vous parler de ces deux collections qui font notre plaisir de libraire avant de faire celui des jeunes lecteurs. 

 


La collection "Mouche" existe depuis longtemps déjà et compte parmi elle des auteurs tels Susie Morgenstern, Genevieve Brisac, Thomas Lavachery, Irina Korschunow, ou plus récemment Colas Gutman et Marc Boutavant avec leur fameux Chien pourri, et Le chat assassin d'Anne Fine.

La collection "Moucheron", née il y a un peu plus d'un an, s'adresse aux plus jeunes, pour leurs premiers pas en lecture. On y trouve -entre autres- des héros très attachants tels Manu et Nono crées par Catharina Valckx, ou Oscar et Carosse imaginés par Ludovic Lecomte et Irène Bonacina. Ces couples de copains mettent à l'épreuve leur amitié par leurs différences et leur envie de faire des bêtises puis de se rattraper. Ce sont des héros peu ordinaires dont les aventures nous font voyager et rire. 






vendredi 7 mai 2021

Cabale à la cour de Jean-Michel DELACOMPTEE


Cabale à la cour de Jean-Michel DELACOMPTEE aux éditions Robert Laffont, 17 Euros.

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L'affaire est grave, du moins est-ce l'avis de l'encore jeune duc de Saint-Simon qui s'alarme de la condition future de son ami Philippe, duc d'Orléans, neveu du roi Louis XIV, or il ne semble plus du tout être en cour chez ce dernier. 

Théâtralement mis en texte, le jour où tout va basculer est narré selon le point de vue de Saint-Simon qui manœuvre pour contraindre Philippe à cesser sa vie non conforme aux yeux du roi. Ce sont des échanges à la fois fermes et courtois assurés dans la langue (reproduite avec adresse par l'auteur) du grand siècle. Ignorant l'issue de l'histoire le lecteur est maintenu dans un suspense et une émotion toute palpable car le tragique pointe à chaque instant.

Doit-on vivre selon ses sentiments propres ou bien se ranger derrière l'avis des gardiens des bonnes mœurs ? D'imperceptibles échos surgissent de notre monde contemporain car rien n'a vraiment changé dans nos hautes sphères courtisanes. Les rumeurs assassines sont pléthores comme elles purent l'être sous Louis XIV dont Jean-Michel Delacomptée tire en clair-obscur un inquiétant portrait.


Le ministère secret 1 - Les héros de la république de Joann SFAR et Mathieu SAPIN.

 

Le ministère secret 1 - Les héros de la république de Joann SFAR et Mathieu SAPIN aux éditions Dupuis, 14,95 euros.

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Qui l'eut cru ? La rumeur persistait depuis quelques temps déjà comme quoi Nicolas Sarkozy et François Hollande étaient réunis dans une histoire mais le secret devait rester absolu. Il faut dire qu'il y a tellement de célébrités impliquées dans cette affaire que l'on comprend très bien que Mathieu SAPIN se soit engagé à ne rien divulguer.

Calqué sur les films à grand spectacle qui unissent suspense et complot planétaire, nos deux superstars Sfar et Sapin ont mis les petits plats dans les grands et nous servent un impressionnant scénario qui fort heureusement ne se prend pas du tout au sérieux.

Comment évolueront ces héros missionnés par une instance supérieure ulta secrète ? Le rythme effréné s'apaisera-t-il ? Combien d'autres guest stars apparaîtront ? Ou bien tout cela n'aura-t-il tout compte fait aucune suite ? Tout parait ici possible mais l'on se prend à rêver d'une adaptation au cinéma avec Nicolas Sarkozy, François Hollande, Donald Trump, Vladimir Poutine, Eric Cantona, Albert de Monaco et Greta Thunberg dans leur propre rôle bien sûr.  

 



Lilly sous la mer de Thomas Lavachery

Lilly sous la mer de Thomas Lavachery éditions Pastel, 12.80euros. Pour les enfants de 6 à 8 ans

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Le 5 septembre 1920, la famille Bullit se lance dans une expédition sans précédent : descendre dans les profondeurs des océans à bord d'une boule d'acier (savamment baptisée la "boule Bullit"). Monsieur Bullit est spécialiste de biologie sous-marine et décidé à prouver qu'il existe une forme de vie à 2000 mètres de profondeur. Sa femme, Lee Bullit, est la capitaine et inventrice de cette boule d'acier leur permettant de passer un mois sous la mer. Lilly, grande rêveuse, et Théo, fasciné par le sport, font partie du voyage. 

Nous voilà embarqués dans une aventure qui n'est pas sans rappeler l'intensité d'Objectif Lune et On a marché sur la lune. La science et l'humour se mêlent à merveille pour décrire une odyssée familiale dans laquelle Lilly, cinq ans, par son sens de l'observation, saura découvrir les espèces marines les plus fabuleuses. Thomas Lavachery montre une fois de plus son talent pour le récit imaginaire d'exploration.