dimanche 31 mai 2020

Yukio, l'enfant des vagues

Yukio l'enfant des vagues de Jean-Baptiste Del Amo et Karine Daisay, éditions Gallimard Jeunesse, 12.50 euros, livre illustré à partir de 8 ans:


Inspiré d'un conte traditionnel japonais, Jean-Baptiste Del Amo narre ici l'histoire d'une jeune écrivain en manque d'inspiration, parti sur une île où le sable blanc règne au côté d'une mer turquoise. Dans ce décor paradisiaque et isolé, celui-ci remarque rapidement une jeune femme qui, chaque soir, laisse son regard se perdre dans le bleu des vagues. Intrigué, c'est alors auprès du vieil homme qui l'héberge qu'il en saura plus sur Mayumi et son fils, si particulier qu'un jour il se transforma en poisson volant.

A la poésie de cette histoire s'allient avec force les illustrations de Karine Daisay. Mêlant subtilement dessins et collages, celle-ci donne une très belle profondeur aux mots finement choisis. 

"Rien ne le ravissait plus que les retenues d'eau que la mer dévoilait à marée basse et dont la surface était aussi claire et pure que l'air d'un petit matin"





samedi 23 mai 2020

Journal Les années hongroises 1943 - 1948 de Sandor Marai

Journal tome 1 Les années hongroises 1943 - 1948 de Sandor Marai, éditions Albin Michel, 25 euros:


« L’anniversaire de la petite fille des voisins, avec gâteau, café viennois, lampions… Impossible de trouver les mots pour décrire l’effet qu’ont eu les lampions sur Jani et Agi… J’ai dû promettre que j’en rapporterais de Budapest ; impossible de déchoir dans la compétition entre les deux « châteaux » voisins. Je pose timidement la question dans deux magasins du centre-ville, auraient-ils des lampions ? Etrange requête quatre mois après la fin d’un siège. Les vendeurs me regardent d’un air réprobateur. Non, ils n’ont pas de lampions. Dans le troisième magasin, un silence pesant accueille ma question puis un homme à lunettes d’un certain âge, le propriétaire, se lève de derrière la caisse, se rapproche d’un air soupçonneux, remonte ses lunettes sur son front et m’examine. « Ne seriez-vous pas monsieur Marai ? dit-il. - Mais si. - Aah !… », répond-il, soulagé, et il réintègre sa cage. Personnellement, il n’a pas de lampions. Mais il me donne une adresse au coin des rues Magyar et Karolyi, où j’en trouverai certainement. L’immeuble et la boutique sont indemmes. Le magasin est irréel. Dans la ville éventrée, parmi les maisons déchiquetées, où chacun court après la nourriture, voici un lieu où rien n’a changé : ici on vend du superflu, tout ce qu’il faut pour la magie et les contes. Sur les rayonnages et sur les murs, des serpentins, des rangées de lampions, comme dans une fête orientale qui aurait résisté au temps et ce serait muée en réalité grotesque et fantomatique… Aux murs sont suspendus des masques, on dirait la cabane d’un sorcier nègre : le cannibale, le chef de tribu, le grand-prêtre, le nègre, le Chinois, Saint Nicolas… Un couple de vieillards visiblement sous-alimentés végète dans ce magasin singulier ; la femme est assise à la caisse et, à mon arrivée, l’homme s’agite convulsivement parmi les rayonnages. Mon souhait électrise les deux vieux. Qui achète des lampions aujourd’hui ?… Mûs par un optimisme tenace, ils semblent espérer que je suis l’hirondelle annonçant le renouveau et que l’humanité, enfin revenue à la raison, va recommencer à acheter des lampions et des serpentins. On me propose une gamme de lampions, des ronds, des longs, des en accordéons, en veux-tu en voilà. «Zeig him die Konfettis »* dit la vieille dame sourde de sa caisse. Le vieil homme propose sa marchandise d’une main tremblante. « Vous ne désirez pas de feux d’artifice ?… », demande t-il d’une voix implorante. «J’ai des fusées, des feux de Bengale, des pétards… » sa proposition me touche profondément. Je lui réponds à regret que les temps sont encore un peu troubles et qu’il ne me paraît pas judicieux d’organiser des soirées avec feux d’artifice dans un village au bord du Danube, car cela pourrait être mal interprété. « Vous savez, ajoute-t-il, fébrile, avant, à cette époque de l’année, c’était notre saison. Aujourd’hui, c’est comme si on l’avait rayé du calendrier, monsieur », conclut-il tristement. Voilà ce qu’il dit, quatre mois après la fin du siège, avec le haussement d’épaules résigné de l’homme de l’art conscient que dans un passé proche, des saboteurs, des concurrents non professionnels ont mis au point des feux d’artifices d’une telle ampleur que le public en est rassasié pour un certain temps. »


* « Montre-lui les confettis »

Les fantastiques livres volants de Morris Lessmore

Les fantastiques livres volants de Morris Lessmore de William Joyce, éditions Bayard Jeunesse, 12.90 euros (à partir de 4 ans)


Morris Lessmore est de ceux pour qui la vie ne se vit pleinement qu'à travers les mots. Des mots qu'il est nécessaire pour lui de coucher sur le papier à travers un journal où ses joies, ses peines, son savoir constituent au fil du temps le livre de sa vie.

Mais un jour les événements sont si bouleversants pour lui que ses mots s'envolent, le laissant ainsi dans un profond désarroi.
Un seul regard pourtant va tout changer et lui redonner couleur. Un regard qui va l'amener dans un endroit merveilleux où, histoire après histoire, les mots vont danser de livre en livre.

Avant d'être récemment réédité, Les fantastiques livres volants de Morris Lessmore était un film qui a remporté en 2012 l'Oscar du meilleur court-métrage que nous vous laissons découvrir ici :






samedi 9 mai 2020

Réouverture de La Librairie Générale Lundi 11 Mai !


MODE D'EMPLOI de La Librairie Générale façon déconfinée

HORAIRES D'OUVERTURE SEMAINE DU 11 Mai 🥳:
- Lundi : 14h30 - 17h30
- du Mardi au Samedi: 9h30 - 12h30 et 14h30 – 17h30

2 portes / 2 procédés :

🌺 Porte du cours Lamarque/Entrée dans la librairie : vous souhaitez entrer dans la librairie pour regarder les livres et/ou être conseillé. L'accès sera limité à 5 personnes maximum. Il vous faudra patienter à l'entrée où un libraire vous accueillera pour vous donner du gel et vous rappeler les distances à respecter. Pour le bien-être de tous, le port du masque est fortement recommandé. Nous comptons sur votre compréhension pour réguler vous-même votre temps passé en nos murs.



🌺 Porte de la rue piétonne/Retrait des commandes uniquement :
vous avez passé une commande
ou par téléphone : 05 56 83 53 32
ou par mail (fortement recommandé) à l'adresse suivante : arcalib@orange.fr
ou sur le site de réservation en ligne: www.librairies-nouvelleaquitaine.com
ET nous vous avons prévenu que vous pouviez venir la chercher.
Vous n'entrez pas dans la librairie. Un libraire vous apportera votre commande et vous la fera régler à la porte. Merci de privilégier le règlement par CB.
Nous avons réellement conscience du désagrément que peuvent causer de telles contraintes et croyez-bien que cela nous fend vraiment le cœur de devoir faire ainsi.
Nous espérons sincèrement pouvoir compter sur votre compréhension, sur votre patience, sur votre soutien et sur vos « regards-sourires » dont nous avons tant besoin. Sans vous, nous ne nous relèverons pas.