vendredi 19 janvier 2018

Bye Bye Bird de François GARCIA

Bye Bye Bird de François GARCIA aux éditions Verdier, 14 euros.

Qui était Bird ? Un drôle d’oiseau nommé Lorca que son collège a expédié en Angleterre en 1965 ? 

Bye Bye Bird, un brin définitif, retourne à une époque lointaine d’où émerge François Garcia lui-même. Son écriture syncopée, bousculée par une langue en apprentissage (l’anglais) est réactivée aux besoins d’une  adolescence inhibée et maladroite.
Le jeune Paco Lorca se sent pris en otage dans cette famille anglaise qui, le temps d'un séjour linguistique dans la ville de Bristol, le place dans une posture d’observation. L'éveil de la jeunesse des années soixante de l’autre côté de la Manche ne lui est pas immédiatement compréhensible.  

John Lennon ne disait-il pas que le rock français est comparable au vin anglais ? Paco Lorca est dans cette situation-là avec ses pantalons bleus pâles qu’il regrette d'avoir acheté à Bordeaux quand, à Bristol, il passe pour un pied tendre lorsqu'il se balade aux côtés de son correspondant Malcolm. Ce dernier  penche encore du coté des rockers, du cuir et des motos mais va bien vite s’amouracher des Vespa Lambretta et des mods, les ennemis intimes des rockers. 

Quelle vie d'ailleurs que d’accompagner ce curieux Malcolm, d’être le frenchie de service en toutes occasions. Mais Paco Lorca entame une fantastique odyssée musicale qui voit déferler à ses oreilles novices les sons électriques et outranciers pour l'époque des Kinks, des Who, des Rolling Stones et autres Small Faces. 
Sentimentalement aussi Paco se sent novice. La petite Cynthia  puis la grande Jane entrouvrent en son cœur de puissantes réactions qu'à l'âge de 14 ans et des poussières on ne maîtrise pas encore. Bristol, prise dans le tumulte de sa jeunesse, dépayse et Paco dans son désordre émotionnel avec pour seul repère la lampe torche de François Garcia, éprouve la violence et l'exaltation  de ses journées anglaises qui secouent encore son éclaireur.

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