La fille de ma meilleure amie d’Yves RAVEY aux éditions de Minuit, 14 euros.
Jim Thomson n’aurait pas fait mieux (1)… Un titre un brin tendancieux qui ne révèle cependant rien de ce que nous réserve cette histoire.
Voici donc un type, M. Bonnet, un
type plutôt serviable qui malheureusement ne semble pas très net d’un
point de vue strictement financier. A court d’argent quoi…
Nous le prenons en court, il
s’apprête à rendre service à la fille de son meilleur ami, Mathilde, une
fille un peu perdue, capable de tout, du pire comme du meilleur…
Les voilà qui atterrissent dans une
petite ville, prennent une chambre dans un motel sans que l’on sache
vraiment s’ils partagent le même lit.
Mathilde veut revoir son fils.
Absolument. Bonnet va l’aider et démarcher une femme qui s’occupe
désormais du bambin depuis que Mathilde ne vit plus avec le géniteur, un
des responsables d’une grève qui se poursuit dans une usine de la
ville.
Bref, il va falloir jouer serré,
amadouer cette femme et lui montrer qu’il n’y a rien de bien méchant à
ce qu’une mère veuille revoir son fils, quelques heures.
Tout va bien se passer.
Sauf qu’il y a toujours un impondérable, un imprévu avec lequel il faut composer.
Yves Ravey avait tout autant composé le formidable Un notaire peu ordinaire
que l’on peut se procurer aujourd’hui en poche. Il y avait instillé le
sentiment peu commun où tout peut basculer dans la vie de quelqu’un à
partir d’une situation où soudainement le temps est retenu dans
l’attente de l’instant fatal.
Dans cet exercice, Yves Ravey en
impose. La mécanique horlogère qu’il instaure ne délivre son verdict
qu’à la dernière page, à la dernière phrase et au dernier mot.
La fille de mon petit ami peut se comparer au meilleur d’Hitchcock, troublant et décapant !
(1) Grand maître du polar américain. Nuit de fureur est la référence revendiquée.
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