Par le biais de la Médiathèque Michel Bézian et en partenariat avec l'association Lire et Délire(s), les Amis de la Bibliothèque, l'association des Amis de Chester Himes et La Librairie Générale qui participent au comité de lecture et font une présélection des ouvrages proposés aux lycéens, la ville de Gujan-Mestras organise depuis 7 ans maintenant un prix des lycéens avec le Lycée de la Mer, le Lycée Grand-Air et le Lycée Saint-Elme.
Cette année, ce fut Max le livre de Sarah Cohen-Scali qui remporta la majorité des suffrages face à La Faute de Rose de Florence Cadier, Tangente vers l'Est de Maylis de Kerangal, Un repas en hiver d'Hubert Mingarelli et 404 not found d'Hervé Decca.
Les lycéens ont alors eu le plaisir de rencontrer l'auteur et d'échanger avec elle pour découvrir comment l'idée d'écrire sur les Lebensborn lui était venue, quelles furent ses sources, quelles questions cette écriture a pu soulever en elle, quelles difficultés elle a pu rencontrer pour faire éditer ce livre, quel fut son droit de regard sur le livre une fois son contrat d'éditeur signé, etc. La rencontre fut pour tous passionnante et ce fut avec autant de naturel que l'auteur se plia au même exercice le lendemain devant un public adulte cette fois venu la rencontrer dans le cadre de l'opération "Livre en balade" lancée par la médiathèque depuis quelques années.
A l'occasion de ce prix littéraire, un prix de la critique s'est également progressivement mis en place. Les lycéens qui le souhaitent soumettent ainsi leur texte critique sur l'un des ouvrages en lice à un comité de lecture qui rassemble bibliothécaires, journalistes et libraire. Cette année ce fut la critique du jeune Adrien Skoberne, lycéen en Terminal ES à Saint-Elme qui fut primée et que nous vous faisons découvrir ci-dessous. Nous tenons d'ailleurs vraiment à la saluer pour sa qualité:
"Les choses ne se passent jamais comme prévu dans la vie, et c'est horripilant,
car l'effet de surprise vous fait perdre tous vos moyens. » Notre existence est
semblable à une rivière, un cours d'eau où se succèdent des courants de
plénitude et d'ivresse, mais également des torrents d'incertitude et d'angoisse.
Conçu dans la négation la plus totale de l'amour, mis au monde dans la douleur
et les larmes pour préfigurer la race aryenne et son avènement, Max, un enfant
dont l'histoire semble déjà tracée dès sa naissance, est la preuve vivante de
l'instabilité émotionnelle de l'existence humaine.
À mi-chemin entre la froideur d'un récit qui déstabilise et sème le doute
dans l'esprit du lecteur et la tendresse d'une histoire d'amitié fraternelle, le
roman de Sarah Cohen-Scali, au-delà de sa dimension historique, demeure un
magnifique exemple du rayonnement que peuvent avoir certains individus dans nos
vies.
Cet ouvrage, dont les premiers chapitres tendent à dérouter le lecteur par
une écriture amère, presque agressive, est nuancé par l'évolution de la
personnalité du personnage principal. S'il apparaît comme détestable voire
odieux au début du roman, Max, dans son caractère et dans les épreuves que lui
impose la vie, suscite tour à tour compassion, attendrissement et amour.
Mais ce qui fait la force de ce récit, c'est cette relation si particulière
entre Max et Lukas, entre l'enfant du nazisme, et celui du judaïsme ; une
histoire émouvante sur le pouvoir de l'amitié et sur l'ouverture à
autrui."
Adrien Skoberne.
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