Il
est au bout du rouleau Martin en cette soirée qu'il s'apprête à passer
seul dans sa chambre d'hôtel à Beijing. En récapitulant la journée où il
s'est efforcé de sourire à tout va, il constate que sa vie est
arrivée à un point de non retour. Sa carrière diplomatique s'est
échouée comme son pays, l'Irlande, dirigée pour quelques semaines
encore par un parti venu mendier une aide financière aux chinois. C'est
un chant du cygne qui tombe le jour de la saint Patrick et aux antipodes
de l'île verte.
Certes,
Martin a la soirée pour lui car il n'a pas été invité à suivre son
ministre, il peut donc laisser fuir des pensées qui l'acheminent au dur constat que sa femme et ses filles sont devenues indifférentes à lui
voire hostiles et que ses cinquante-cinq ans lui administrent une
éprouvante épreuve de lucidité.
Ce
soir, il pourrait très bien sortir dans les quartiers touristiques ou
obtenir de la part de l'hôtel une quantité de services proposés par
l'intraitable et néanmoins souriant accueil des hôtesses. Martin ne sait
pas. Un massage ? Cela le remettrait de cette harassante journée
auprès de son ministre.
Une femme va donc sonner à sa porte et débuter une étrange relation. Les mains de la masseuse déclenchent une sensation que Martin semble n'avoir jamais rencontré. Jusqu'où va t-il supporter ses allers et retours sur son corps ?
Une femme va donc sonner à sa porte et débuter une étrange relation. Les mains de la masseuse déclenchent une sensation que Martin semble n'avoir jamais rencontré. Jusqu'où va t-il supporter ses allers et retours sur son corps ?
La
prose de Dermot Bolger délivre en peu de pages une rencontre fascinante
traitée sur le mode d'un suspense érotique ! Le temps d'une séance, une
femme chinoise fait basculer la vie de Martin par le simple contact de
ses doigts. Longtemps sur la défensive, Martin sent s'accroître le
rapprochement civilisateur qu'il a provoqué et où tout peut et à tout
moment se modifier et être détruit.
Dermot Bolger maintient cet affrontement sensuel jusqu'au bout avec une maestria incontestable. Depuis Soie d'Alessandro Baricco, l'Orient et l'Occident ne s'étaient aussi ardemment rencontrés via le roman.
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