Je ne retrouve personne d'Arnaud Cathrine aux éditions Verticales, 17.90 euros
Je ne retrouve personne est écrit comme un journal tenu par
un écrivain qui ressemblerait fortement à l’auteur, celui-ci effectuant
un retour aux sources dans des circonstances quelque peu forcées et même
contrariées.
Cet écrivain qui se nomme Aurélien Delamarre est à l’orée de ses
trente cinq ans, il revient en Normandie dans la maison de famille où
n’habite plus personne, d’ailleurs il est venu pour vendre. Ses parents
retraités sont sur la côte d’azur, son frère, cinéaste au quatre coins
du monde et lui-même est parisien. La belle normande n’est donc qu’un
décor comme Villerville, son village, où l’on célèbre encore Un singe en hiver.
Aurélien Delamarre a vécu là longtemps, il y a connu le
lycée, des amis, des ennuis et, en dernier lieu, une séparation sur la
plage en face de la maison avec une femme, Junon, qui parfois lui confie
son enfant, Michelle, dont il est le parrain. Outre cette affliction
sentimentale, Aurélien subit de pénibles retrouvailles, d’abord avec
Mado la bourgeoise vieillissante, amie de la famille puis avec Hervé,
l’ami du lycée, qui se présente à lui en tant qu'agent immobilier qui s'occupe de vendre sa maison.
Aurélien, la nuit, siphonne des bouteilles de vin et procède à
l’inventaire de ses jeunes années et de son amitié évaporée avec un
certain Julien dont il a appris par Hervé le suicide.
Le séjour devient alors une enquête sur les causes de cette
disparition quitte a suivre dans la rue la mère de Julien et, plus
troublant, recevoir l’appel d’une femme, Myriam, veuve de Julien et dont
il apprend qu’il avait lu un de ses livres, celui qui parlait de lui.
La venue de Michelle, sa nièce, est un intermède heureux qui lui
permet la rencontre d’une jeune et jolie inconnue dans un café de
Deauville. Enfin l’intrusion du frère d’Aurélien, despote migraineux,
aboutit comme prévu à un règlement de comptes.
Le roman cumule les préoccupations d’Aurélien alors que le livre
qu’il vient d’écrire tombe dans l’oubli au moment de sa parution. Un
livre qui n’aurait pas du être édité reproche t-il à son éditeur.
Les passes d’armes comme les moments plus doux forment de nombreux
dialogues qui maintiennent dans un style limpide et une écriture
accessible, une exigence morale des plus pointues.
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