1950 Borjomi en Georgie. Staline est dans sa datcha. Tous ses sbires sont là, mais aussi sa maitresse de longue date vodieva ainsi qu’un jeune peintre ambitieux danilov venu présenter un projet à la gloire du Chef. Le petit père des peuples est alors à son apogée après sa victoire sur les nazis. Il vient pour se reposer mais aussi pour s’essayer à la psychanalyse. Dans son bureau, il a fait installer un divan identique à celui de Freud : « Staline dort sur le divan du Charlatan. J’en connais à qui ça plairait de l’apprendre. »
Le divan de Staline nous fait entrer dans l’intimité du dictateur .L’auteur restitue admirablement la terreur qu’inspire le tyran à son entourage. Le moindre battement de cils est traqué avec angoisse. Tout y est : la paranoïa, les intrigues de cour, les sautes d’humeur…
Dans ce roman singulier qui mélange des personnages réels et de fictions, Jean-Daniel Baltassat livre une réflexion sur la place de l’art dans la société mais aussi sur la mémoire et le pouvoir. Porté par une langue d’une remarquable puissance, ce huis clos à l’ambiance crépusculaire nous montre que derrière les plus grands monstres se cache parfois un misérable petit être humain avec ses fantômes et ses névroses. Toutefois, il ne s’agit en rien d’une réhabilitation. Pour preuve, je vous laisse découvrir la fin du roman aussi glaciale que la neige sibérienne.
Olivier de Marc
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