samedi 1 décembre 2012

Le bruit des choses qui tombent de Juan Gabriel VASQUEZ


 Le bruit des choses qui tombent de Juan Gabriel VASQUEZ aux éditions du Seuil, 20 euros.


La ville de Bogota, capitale de la Colombie, est une ville d’altitude, froide et nuageuse, peuplée d’hommes et de femmes au caractère complexe. L’auteur nous en fait part, du moins son narrateur, l’un et l’autre étant nés dans cette cité.
Bogota semble toujours assommée par ses années de plomb amorcées avec l’avènement des cartels de la drogue. Des années 70 où le trafic de la cocaïne prit son envol jusqu’aux terribles années 90, Bogota et toute la Colombie avec Medellin en point d’orgue furent une épouvantable carte postale de l’ère des narcotrafiquants.
Le problème s’est depuis quelque peu déplacé vers le Mexique.
L’histoire que nous conte Juan Gabriel Vasquez prend en considération ces évènements au point d’en faire un élément moteur de l’intrigue. Mais ils appartiennent  au passé, au contexte historique de la nation colombienne comme s’il fallait les intégrer pour mieux en assumer les conséquences.
Le professeur de droit, qui va prendre en charge bien malgré lui cet héritage, se penche et s’interroge sur la vie d’un homme qu’il a côtoyé un temps avant que celui-ci ne meure brutalement à ses côtés. Il s’agira pour lui de recomposer le puzzle laissé derrière lui et de pénétrer en profondeur l’histoire de son pays.
A très juste titre on a évoqué, à propos du Bruit des choses qui tombent, une sublime histoire d’amour qui pourrait par ailleurs parfaitement occulter tout ce qui a été écrit jusque là. Ce bon professeur de droit ouvre maints tiroirs débordants de sentiments parfois même jusqu’à la caricature quand la boîte noire d’un avion de ligne sert d’ultime lien avec la personne aimée.
Mais tout concourt, et de manière admirable, à ne pas succomber au pathos, Juan Gabriel Vasquez garde la bonne distance en empruntant la voie de l’incertitude. Ses personnages conservent une imperméabilité peut-être propre à la Colombie. Ils ont un amour hésitant, ils ne souhaitent pas se perdre, ils craignent le malheur, ils gardent pour eux quelques secrets et font ainsi toute la beauté de ce livre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire