Il y a parfois des sujets difficiles à aborder entre adultes mais qui le sont encore plus avec des enfants. Au revoir Adelaïde fait partie des livres qui peuvent aider.
Si le mot "Alzheimer" n'est jamais prononcé on comprend tout doucement qu'Adelaïde ne va pas bien, que sa douce folie déconcertante au début cache quelque chose de bien plus grave pour elle et son entourage.
Geneviève Casterman a choisi d'aborder le sujet à travers une lettre de Maturin à sa chère Adelaïde: il se rappelle combien il était le plus heureux des kangourous lors de leur rencontre, combien de beaux moments ils ont passé ensemble à découvrir le monde, mais aussi les précieux instants de la vie lors de séances de bricolage, des repas de famille avec une cuisinière hors-pair comme elle! Mais un jour Adelaïde commence par faire de la soupe aux roses, à lire son livre avec une paire de ciseaux en guise de lunettes, à voir des lapins courir dans la chambre alors que la pièce est fermée jusqu'au moment où elle-même demande à Maturin: "Que m'arrive-t-il? Mes nouilles s'embrouillent. Ne t'en fais pas Adelaïde, lui répond-t-il , je vais les démêler". Commence alors pour Maturin un long chemin:
"Adelaïde chérie,
j'ai fait tout ce que je pouvais pour emménager dans ton monde, pour le rendre habitable, confortable. Ce monde de l'oubli, impitoyable."
A tel point qu'un jour, il l'avoue, il n'en peut plus et part dans la forêt pour sortir toute sa colère face à la maladie. Il finit par rêver que, comme dans leur jeunesse, ils quittent tout et prennent "la poudre d'escampette" mais finalement son Adelaïde chérie part toute seule sans bruit et sans qu'il le réalise tout de suite.
"Adelaïde chérie,
Aujourd'hui je voudrais juste te dire merci. Ta fantaisie, ta coquetterie, étaient le sel de ma vie. Mes plus beaux rêves, mes plus grandes joies, c'est à toi seule que je les dois.
Adélaïde,
Il y a longtemps que je t'aime, jamais je ne t'oublierai.
Ton Maturin"
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