samedi 20 septembre 2014

Madame de Jean-Marie Chevrier

 Madame de Jean-Marie CHEVRIER aux éditions Albin Michel, 16 euros.

Madame de La Villonière née La Terrade focalise l'attention à l'entame du livre de Jean-Marie Chevrier. Femme de caractère, gardienne de valeurs attachées à la vieille noblesse française, recluse dans son château fort bâti au temps des croisades, elle braque l'attention tant on ignore à quelle sorte de femme nous avons affaire.

Nous la découvrons donnant une leçon de grammaire à "Willy", le garçonnet du couple de fermiers qui entretient son domaine. Nous ne savons encore si Madame est une peau de vache ou une bonne fée qui s'attache à éduquer ce fils de rien à qui elle veut apprendre les bonnes manières.

Madame monopolise le récit avant que ne s'éveille la conscience de "Willy" qui en vérité s'appelle Guillaume. Guillaume en effet qui ne cesse d'aller et venir de la ferme au château, accentue peu à peu son pouvoir sur Madame au grand dam de ses parents toujours et encore asservis à leur "patronne".
Guillaume, au contraire, constate le grand délabrement du château, l'extrême solitude de Madame qui va perdre en chemin sa vieille servante Augustine. Une visite du frère de Madame éclaire l'histoire de cette famille vaincue par le temps car la lignée va s'arrêter là, il n'y aura pas de descendance. Le frère est un médecin richissime et célibataire et Madame est veuve et sans enfant.

Jean-Marie Chevrier a réussi son portrait complexe d'une femme démunie qui s'accroche tant bien que mal à son rang. C'est un enfant qui parvient à lui redonner foi en la vie, un enfant de douze ans que l'auteur a également saisi à merveille dans ce jeu d'influence qui finira par révéler les secrets enfouis au plus profond du cœur de Madame.

"Willy est inquiet. Il se dandine d'un pied sur l'autre, ne sachant pas ce qui l'attend et s'il doit obéir ou s'opposer.
- Tu m'énerves, lui reproche Madame, avec tes airs de pénitent.
Il se reprend, lève la tête, lui sourit. Il sait qu'elle ne résiste pas à son sourire, à sa bouche de petit faune et qu'il lui suffit de plisser ses yeux dorés pour qu'aussitôt son agressivité fonde comme neige au soleil. Un instant elle résiste à l'envie de le serrer dans ses bras."

1 commentaire:

  1. Je viens de le terminer et d'écrire mon billet alors je fais le tour des blogs pour voir ce que les autres en ont pensé :)
    Personnellement ce roman ne restera pas longtemps dans mes souvenirs, certes le personnage de Madame est bien réussi, mais l'intrigue ne m'a pas du tout transportée... Seule la langue m'a beaucoup plu.
    Au plaisir de vous lire,
    Cajou

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