Les éditions Rivages publient le 12 mars le nouveau roman d'Hervé Le Corre. C'est un évènement pour La Librairie Générale qui suit fidèlement chacun de ses livres et qui écoute chacune de ses interventions (avec Olivier Pene) à la médiathèque de Gujan-Mestras.
Or cette fois-ci, il s'agit bien de ses propres écrits qu'il commentera et de son propre livre qu'il dédicacera
le samedi 15 mars à 15h00 à la librairie
suivi d'une rencontre à l'hôtel Ville d'Hiver* à 17h30 où il subira les assauts de son compère Olivier Pene.
Ce face à face vaudra le déplacement, ces deux experts en polars seront cette fois réunis pour le lancement d'Après la guerre, un roman ébouriffant signé Hervé Le Corre !
Après la guerre se présente sous la forme d'une chronique bordelaise située à la fin des années cinquante dans l'univers des malfrats, des tueurs à la petite semaine, des policiers véreux et des filles faciles. Un milieu interlope dans un Bordeaux crasseux et vibrant encore aux sons des sirènes des bateaux accostés aux quais enfermés par les grilles et les hangars. Un Bordeaux aux odeurs nauséabondes et aux rendez-vous nocturnes qui tournent toujours mal.
Hervé Le Corre y déploie une vaste connaissance des mœurs en matière de drogue, de prostitution et de crime crapuleux. De nombreux détails répondent à l'atmosphère particulière de l'époque et le vocabulaire qu'il emploie restitue à merveille tout ce que l'on pouvait voir, sentir et entendre, des paquets de cigarettes aux nouveaux films américains, des chansons populaires aux voitures du moment avec une distribution de personnages, hommes et femmes, qui peaufinent et réactivent cette période particulière dite après-guerre.
Au sortir de ces portraits plus vrais que nature, travaillés par des dialogues qui claquent dans la noirceur de ce Bordeaux reconstitué, le commissaire Albert Darlac concentre à lui-seul l'amertume d'une société française qui, certes, s'est remise au travail mais qui n'en demeure pas moins hantée par les fantômes de la deuxième guerre mondiale. Ainsi resurgit Jean Delbos, que tout le monde croyait mort après avoir été raflé en 1943 avec sa femme Olga. Jean Delbos, alias André Vaillant, apparaît aux yeux de Daniel sans pour autant être reconnu par celui-ci qui, tout en étant son propre fils, ne l'a pas revu depuis 15 ans. Mais Jean Delbos n'est pas vraiment revenu pour son fils, il est entièrement tourné vers sa vengeance qui le guide au plus près du commissaire Darlac.
Et son fils Daniel s'apprête à embarquer pour l'Algérie pour y effectuer son service militaire et participer à ce que l'armée française a entrepris là-bas.
En alternance, Darlac, Jean Delbos et Daniel voient s'effeuiller un à un leurs secrets. Hervé Le Corre a ce don pour fourrager ses personnages tantôt à la façon cruelle d'un interrogatoire, tantôt en instaurant un immense désarroi psychologique. L'une et l'autre méthode révèlent une vérité crue, sans échappatoire, d'où filtre l'intimité de chacun.
Jamais jusqu'ici Bordeaux n'avait ainsi sonné aux oreilles, jamais sa quintessence populaire n'avait été portée si haut et jamais enfin une écriture ne s'était révélée aussi bordelaise. Le voyage géographique et mental d'Après la guerre est donc absolu.
* Hôtel Ville d'Hiver, 20 avenue Victor Hugo, Arcachon, ENTREE LIBRE
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