Je vais mieux de David Foenkinos, aux éditions Gallimard, 19,50 euros.
A l'évidence, David Foenkinos aime les histoires qui se terminent bien.
Je vais mieux, d'une certaine manière, est un titre rassurant (même si l'on peut craindre un rapprochement avec les séries en cours de Marc Levy et Guillaume Musso).
Mais David Foenkinos garde l'avantage de la drôlerie et va certainement plus loin dans l'analyse de soi que ses devanciers (en terme de vente bien sûr). On pourrait situer David Foenkinos entre Woody Allen et Philip Roth. Pour faire plaisir.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, David Foenkinos, dans ce livre, a très mal au dos. Enfin, son alter ego - dont David Foenkinos scande les mésaventures par des estimations de sa douleur échelonnée de 0 à 10, elles-mêmes accompagnées d'une appréciation télégraphique de son humeur. Ainsi, nous découvrons un mal du patient évalué à 6 ponctué d'un état d'esprit inquiet au début du livre et nous le laissons à 0 à la fin avec des pensées tournées vers l'avenir. Entre-temps, il y aura eu beaucoup de casse. David Foenkinos s'emploie avec méthode à saccager l'amour, le travail et la santé de son personnage.
Sans surprise, la réussite romanesque se situe dans le traitement narratif du mal au dos qui, à l'instar de ce qu'avait filmé Nani Moretti dans Caro Diaro, écume le monde médical du médecin à l'ostéo, du radiologue à la magnétiseuse et du kiné au psy. Tout cela est très réjouissant à la condition de se sentir en parfaite santé. Difficile alors de ne pas traiter alors David Foenkinos en ami. Ses appartés, ses confidences, ses digressions entretiennent le sentiment collectif du "tous logés à la même enseigne". Or nul n'est censé se reconnaître pour autant dans les travers sentimentaux, professionnels et maladifs déployés par l'auteur qui doit piocher allégrement dans un répertoire très privé et quelque peu générationnel. Mais, son intelligence le sauve et son humour le hisse incontestablement au-dessus du lot.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire