14 de Jean ECHENOZ aux éditions de Minuit, 12,50 euros.
Echenoz nous revient, par la force des choses.
Comme la plupart des bons écrivains : Bon qu’à ça !
Assidue ou pas, la lecture de 14 arrange bien parce qu’elle ne dure qu’une centaine de pages.
Echenoz est averti que son sujet a été mille fois rebattu. Ses personnages partent pour la boucherie, il n’est donc pas si enchanté que ça de les avoir créés. On le comprend.
Alors pourquoi avoir écrit un roman, certes documenté (de menus détails authentifient sa recherche), mais tellement court que l’on croirait l’auteur affligé par avance par les chefs-d’œuvre de Guilloux, Dorgeles ou Romains qui gravement le contemplent. Car Echenoz a toujours eu l’écriture légère, elle ne s’appesantit jamais et parfois déroute. Un détail bien placé épargne des pages de description, une déclaration bien sentie, des pages de psychologie etc.
L’esquisse plait à Echenoz peut-être pour la raison qu’elle met à contribution l’intelligence du lecteur. Peut-être aussi faudrait-il le citer mais l’appât que suscite chacune de ses phrases invite trop à lire les suivantes jusqu’à, comme pour 14, côtoyer le pire.
Echenoz revient donc au roman après avoir conté trois vies remarquables (Ravel, Zatopek, Tesla). Il annonce ainsi les prémices d’un élan nouveau et prometteur, apte à donner une autre envergure à son œuvre pourtant riche et récompensée.
La littérature française contemporaine n’ayant pas beaucoup d’écrivains comme lui, réjouissons-nous !
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