Dam a seize ans. Il est brillant élève mais profondément sombre et malheureux. Solitaire, d’une extrême sensibilité, souffre douleur de ses camarades de classe il ne trouve même pas de réconfort auprès de ses parents qui lui préfèrent sa soeur.
Au cours d’un tabassage par la bande des skateurs , Samy un autre garçon du lycée aux allures plutôt gothiques s’interpose pour lui venir en aide. C’est le début d’une histoire entre eux : « Samy a essuyé le sang de ma tempe de sa manche noire. Je crois que c’est la première fois que quelqu’un me touchait comme ça, avec autant de douceur ». Petit à petit Dam va tomber amoureux. Si les choses sont simples pour Samy, garçon bien dans ses baskets, il en va tout autrement pour Dam le tourmenté qui, en plus, devra faire face à la bêtise de son père et expérimenté la différence . La confusion des sentiments est parfois dure à vivre. Pour conjurer son mal-être il se scarifie : « Je me suis fais saigner un moment, jusqu’à ce que je me calme ». Dans ce premier roman, Claire-Lise Marguier évoque avec beaucoup de pudeur et de sensibilité les affres de l’adolescence et les difficultés liées à la construction de l’identité.
Bien que publié dans une collection jeunesse ce texte est à mettre entre toutes les mains. La fin imprévisible et très forte donne à réfléchir. Surtout elle nous rappelle avec talent le subtil conseil de Baudelaire : « Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c’est son génie ».
Olivier de Marc
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