Nicolas Fargues est apparu dans le paysage du roman français avec la faculté déconcertante d'évoquer des voyages possédés par l'ennui et la lassitude. Le tour du propriétaire avait donné le ton en s'en prenant aux jeunes occidentaux qui problématisaient leur existence dorée sur des plages indonésiennes de sable fin. Rade Terminus et One Man Show continuèrent de rapporter des nouvelles de la planète via Madagascar, le Canada et les Etats-Unis. Nicolas Fargues écrit avec style les errances contemporaines de l'écrivain voyageur, et pour cela, il doit beaucoup à Nicolas Bouvier.
Dans La ligne de courtoisie, la décision est prise de partir à Pondichéry. Cela ne constitue en rien une aventure mais plutôt une stratégie de repli car ce roman peut se résumer par la scrupuleuse description d'un homme déchu. Chacune des situations relatées, que ce soit avec sa petite amie, son fils ou son éditeur - car nous avons affaire à un ancien auteur de best-sellers -, est une mésaventure supplémentaire pour un homme pourtant pétri de bonnes intentions. Nicolas Fargues sauvera-t-il son homme sur les bords de l'océan indien ?
Si l'écriture demande un certain effort par la précision extrême du vocabulaire utilisé que l'on peut juger précieux, les portraits sonnent justes et le désarroi ambiant prête à sourire. Nicolas Fargues va juste assez loin pour ne pas expédier son personnage définitivement du côté de Tom Sharpe. Le charme français sans aucun doute.
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